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·24 mai 2025
Jean-Marc Mickeler (DNCG) : «Il n’est pas exclu qu’il y ait cette saison une ou plusieurs rétrogradations administratives»

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·24 mai 2025
Interviewé par nos confrères d’Ouest-France, Jean-Marc Mickeler, patron de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), a dressé un bilan assez alarmant du football français.
Dans cette interview, Jean-Marc Mickeler aborde trois sujets. Tout d’abord, il évoque la santé du football français. Ensuite, il annonce que des clubs risquent la rétrogradation administrative. Enfin, il donne une des raisons des problèmes financiers des clubs.
Dans un premier point, le patron de la DNCG détaille la santé catastrophique du football français : « Oui, la situation pour le foot professionnel en France est grave. Parce qu’on parle d’une industrie qui a connu beaucoup de chocs successifs et que des efforts déjà importants ont été consentis par les actionnaires. Il va falloir en refaire. De leur capacité à pouvoir le faire, et à le vouloir, dépendra l’avenir d’un certain nombre de clubs. On sera entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros de déficit avant cession de joueurs. C’est aussi élevé que l’année du Covid. Le football français perd structurellement, au cours des dernières années, de l’ordre d’un milliard d’euros en moyenne par an avant cession de joueurs. »
Dans le flou à cause des droits TV, mais aussi du sponsoring télé, les clubs se retrouvent avec peu de revenus. Des finances dans le rouge qui amèneront des conséquences pour certains clubs. « Financièrement, le foot français ne peut pas aller plus bas. Plus bas, c’est mettre la clé sous la porte. Nous pensons que tout club qui n’est pas qualifié en Coupe d’Europe ou qui n’a pas été qualifié au cours des deux, trois dernières saisons en coupe européenne et qui ne bénéficie pas d’un actionnaire très solide est en danger. La répétition des efforts qui est demandée fait naturellement augmenter les risques. En fonction de la capacité des actionnaires à faire ou ne pas faire ou la volonté de faire ou de ne pas faire, il n’est pas exclu qu’il y ait cette saison une ou plusieurs rétrogradations administratives. Attention. Il n’y aura pas, comme j’ai pu l’entendre, 5, 6, 7 rétrogradations. (…) Il est très probable qu’il y ait, cette saison, un nombre plus important de mesures d’encadrement, voire de mesures d’interdiction de recrutement que celles qu’on a pu connaître l’année dernière. Il ne faut pas croire que les difficultés actuelles liées à l’absence de visibilité sur les droits domestiques sont la raison principale de la situation dans laquelle se trouvent les clubs », commente Jean-Marc Mickeler.
Enfin, dans un dernier point, il évoque des solutions pour les clubs français : « Une diminution significative de la masse salariale. Ça, c’est la priorité absolue. Nous ne comprendrions pas le contraire. Par exemple, les joueurs en fin de contrat à l’issue de la saison, c’est 250 millions d’euros de masse salariale en Ligue 1 et en Ligue 2. On a, dans tous les grands championnats européens, entre 25 et 27 joueurs sous contrat. La moyenne en France est de 36 joueurs pros sous contrat. C’est trop. Ceux qui ne voudront pas seront remplacés par d’autres qui pensent qu’il y a une opportunité à saisir. Quand un club est relégué administrativement de Ligue 1, il est remplacé par un club accédant de la Ligue 2… »