Japon – J.League 2025 : Nagoya revit | OneFootball

Nagoya remonte, Niigata s’accroche pour le maintien et Kashima se fait surprendre, voici le bilan de la dix-huitième journée de J1 League 2025.

Cinq matchs consécutifs sans défaite en J1 pour Nagoya. Une première depuis plus d’un an, et la troisième fois seulement sous l’ère Hasegawa. Pourtant, face à un Urawa quatrième, aux portes du podium, c’était loin d’être fait. Mais ce nouveau Nagoya visible depuis début mai, qui domine et marque des points, nous permet de nous rappeler de la richesse de l’effectif du club. Du talent d’éléments comme Teruki Hara, Ryuji Izumi, Katsuhiro Nakayama, ou Yuya Yamagichi. Et quand même des joueurs moins bons sur le papier comme Shuhei Tokumoto ou Yota Sato performent à leur tour, cela donne une démonstration. Tous ces joueurs étaient d’ailleurs titulaires face à Urawa, à l’exception de Yuya Yamagishi, sur le banc. Kasper Junker était de retour après une très longue blessure. La colonne vertébrale, les trois meilleurs joueurs de ce début de saison, avec Kenedy Mikuni, Sho Inagaki et Mateus était aussi de la partie. Tandis que dans les cages, le très jeune Alexandre Koto Horio Pisano, dix-neuf ans, enchaînait une cinquième titularisation. Face à ce Nagoya tout feu tout flamme, les Reds avaient dû eux s’adapter. Avec la Coupe du Monde des Clubs qui approche, Urawa doit jouer tous les quatre jours pour prendre de l’avance et compenser le mois et demi sans J.League. Takuyo Ogiwara et Rikito Inoue ressortaient du placard en défense. Yoichi Naganuma retrouvait son couloir droit après une saison à jouer à gauche. Au milieu, Taishi Matsumoto permettait à Kaito Yasui de souffler. Le milieu venait d’enchaîner sept matchs consécutifs à plus de quatre-vingt minutes de jeu. Enfin, devant, Tomoaki Okubo occupait l’aile droite et Genki Haraguchi, moins en forme qu’en début de saison, prenait la gauche.

Nagoya surclasse Urawa dans tous les domaines. Dans l’intensité, dans la construction, ou encore dans la rigueur défensive. Katsuhiro Nakayama fait notamment beaucoup de différences par le dribble sur son côté droit, face à un Ogiwara en souffrance. Kasper Junker fait aussi beaucoup de différences, exploitant l’espace, le « no man’s land » entre la ligne défensive et le milieu d’Urawa. Cependant, Nagoya fait face à deux grands adversaires. Shusaku Nishikawa fait un match héroïque, sur sa ligne comme dans ses sorties. Et les attaquants de Grampus enchaînent un nombre de ratés phénoménal. Le score est donc vierge à la mi-temps. Et contre le cours du jeu, grâce à deux entrants, les Reds ouvrent le score. Centre parfait de Takuro Kaneko pour Ryoma Watanabe, qui s’est parfaitement inséré entre les défenseurs. Mais Nagoya continue de pousser et obtient un penalty très généreux. Sho Inagaki le transforme. Puis en fin de match, après un ballon mal dégagé, Kensuke Nagai trouve Yuya Yamagishi à l’entrée de la surface. Dos au but, il conserve, puis la redonne à Nagai, dont la frappe au premier poteau termine au fond des filets. Nagoya a tiré vingt- huit fois, a beaucoup raté, mais l’a emporté. De quoi se rassurer, et sortir de la zone rouge. Pour Urawa, cette défaite fait tache, tant le niveau affiché par les Reds est médiocre. Les joueurs sont perdus, ne comprennent pas le semblant de tactique que veut instaurer Maciej Skorza. Et quand les individualités fatiguent, Urawa est incapable de gagner. Face au Cerezo paradoxalement, le club de Saitama n’a pas inscrit de but, mais a montré de bien meilleures choses, grâce notamment à Takuro Kaneko, Hirokazu Ishihara et Ryoma Watanabe. Score final nul et vierge.

Enorme faux pas pour Kashima

Sept victoires consécutives, deux buts encaissés seulement sur ces matchs, Kashima arrivait comme un immense favori sur la pelouse du Nissan Stadium, pour affronter des Marinos en crise. Le club de Yokohama n’avait gagné qu’un petit match depuis le début de saison, face au Gamba Osaka. Aucun point pris depuis l’arrivée de Patrick Kisnorbo, tandis que la maison mère, Nissan, tente de vendre des usines pour sortir de la crise. Les Antlers de Toru Oniki arrivaient en plus avec une équipe quasiment type. Seule la défense était réellement un peu remaniée, avec Ryuta Koike à droite, et Kim Tae-hyeon dans l’axe, Ikuma Sekigawa étant toujours blessé. Au milieu, le très en forme Yu Funabashi enchaînait une quatrième titularisation, et était associé à Kento Misao, plutôt en vue ces dernières semaines. Enfin, Leo Ceara était de retour en pointe, tout comme Ryotaro Araki. Face à cet alignement de beaux noms, YFM tentait de rester dans la continuité de la défaite encourageante face au Vissel Kobe. Deux petits changements uniquement avec Daiya Tono sur l’aile gauche et le retour de Thomas Deng en défense à la place de Sandy Walsh, blessé. Même si sa blessure n’est pas très grave, il rejoignait une liste d’absents composée déjà de Jeison Quiñones, Ryo Miyaichi (encore), Reno Noguchi, Kosei Suwama, ou encore Takuto Kimura. De quoi laisser peu de marge de manœuvre à Patrick Kisnorbo.

Pour remporter ce match, YFM doit frapper fort d’entrée. Daiya Tono trouve Anderson Lopes au milieu de quatre défenseurs. Sa frappe est contrée mais arrive dans les pieds du latéral Katsuya Nagato. Sa frappe bat Tomoki Hayakawa. Après moins de quatre minutes de jeu, les Marinos ouvrent le score. Ils exploitent ensuite les contres. Car Kashima surdomine mais sans réussir à bien utiliser le ballon, et laisse d’énormes espaces. À trente mètres des cages, Anderson Lopes décale le ballon à Riku Yamane, qui est dans une situation de deux contre un avec Yan Matheus. Celui-ci reçoit le ballon, puis ajuste Hayakawa d’une belle frappe croisée. Puis il s’offre un doublé après une percée plein axe d’Anderson Lopes. En vingt-sept minutes, YFM se met à l’abri, profitant d’erreurs de marquage et de positionnement des joueurs adverses. Tomoki Hayakawa n’est pas exempt de tout reproche non plus, étant trop lent à aller au sol sur le second but, puis ratant sa détente sur le troisième. Peu après, Kashima réduit l’écart grâce à un but gag de Leo Ceara, mais n’est pas ensuite capable d’en mettre d’autres. Yokohama s’impose avec vingt-sept pourcents de possession et soixante-sept pourcents de passes réussies.

L’Albirex Niigata s’accroche au wagon du maintien

Pour performer en J.League et dans le football en général, il peut paraître important d’avoir un plan de jeu clair. Le Kyoto de Jo Gwi-jae nous a cependant enseigné que tirer sa composition aux fléchettes et aborder chaque match sans trop savoir comment, comme un « Carpe Diem » footballistique, fonctionne très bien. Mais qu’il faut avoir un effectif très bon individuellement. L’Albirex Niigata ne possède pas cet avantage. Et ces dernières semaines, malgré la volonté du coach Daisuke Kimori de bien jouer, les résultats n’étaient pas vraiment au rendez-vous. Néanmoins, malgré son inexpérience, l’ancien adjoint du Mito HollyHock est en train de faire évoluer progressivement le jeu de son Albirex. Car le maintien passe avant le beau jeu. Surtout dans un effectif qui a des qualités pour un jeu plus vertical et pragmatique. Face à Shonan, ce n’étaient donc pas tant les joueurs que l’approche qui évoluaient par rapport aux précédentes rencontres. Aucun changement dans la ligne défensive qui avait réussi le triste exploit d’encaisser deux buts du Fagiano Okayama. Les deux seules modifications se situaient en attaque, avec la présence de Yota Komi sur l’aile droite, et le retour de blessure de Kaito Taniguchi en pointe. Daisuke Kimori était toujours privé de Hiroki Akiyama, blessé, mais pouvait compter sur un tandem avec Yuji Hoshi et Taiki Arai assez fonctionnel. De l’autre côté, le Shonan Bellmare, adversaire dans une très mauvaise forme, faisait face à son lot d’absences. Il y avait toujours celles de longue date, comme Ze Ricardo ou Soki Tamura, mais s’étaient ajoutées celles de Kim Min-tae et de Sho Fukuda, deux éléments majeurs. Ils étaient remplacés respectivement par Koki Tachi en défense et Luiz Phellype. Deux joueurs en grande difficulté cette année.

Niigata met d’entrée de match un certain pressing à une défense de Shonan très fébrile. Yota Komi en profite et marque mais le but est signalé pour hors-jeu. Contre le cours du match, en quatre passes, Luiz Phellype se retrouve à trente mètres du but de Daisuke Yoshimitsu et catapulte une frappe en pleine lucarne sortie de nulle part. Un bijou qui réveille l’Albirex. Dix minutes plus tard, Yota Komi et Jin Okumura tentent de percer un bloc de dix joueurs de Bellmare dans la surface. Le second voit un appel de Motoki Hasegawa, qui frôle le ballon. Naoto Kamifukumoto ne capte pas le ballon, qui arrive dans les pieds de Kaito Taniguchi. Niigata déroule, Taniguchi passe proche du doublé, mais manque un peu de réalisme. En seconde période, Niigata insiste davantage sur les contres. Jin Okumura décale Kaito Taniguchi. En pivot, il trouve Yota Komi esseulé, dont la frappe croisée termine dans les filets. Les réajustements tactiques et les retours de Komi et Taniguchi ont payé et Niigata est à trois points du premier non relégable.

Les autres matchs

Pas de vainqueur entre le Gamba et Frontale. Dans un match très équilibré et de bonne qualité technique, Marcinho a ouvert le score. Le club d’Osaka a réagi en début de seconde période par l’intermédiaires de Takashi Usami, buteur puis passeur pour Ryoya Yamashita. Tatsuya Ito a sauvé un précieux point à quinze minutes de la fin. Un nul qui ne contente personne dans la course au podium et qui laisse les deux équipes en milieu de tableau. Après deux défaites inquiétantes face à Hiroshima et Shonan, Verdy s’est bien relancé face à Kyoto. Les hommes de Hiroshi Jofuku ont profité du carton rouge de Taiki Hirato pour mettre la pression à Sanga, et le jeune Yuta Arai, vingt-deux ans, a délivré le club de la capitale dans les derniers instants de la rencontre. Verdy est treizième, tandis que Kyoto chute du podium.

Yokohama FC, concurrent au maintien et Kashiwa Reysol, concurrent au titre, n’ont pas pu se départager. Tout s’est passé en première mi-temps, avec l’ouverture du score de Musashi Suzuki, un but plutôt gag venant d’une mauvaise relance, puis l’égalisation par Mao Hosoya. Kashiwa fait néanmoins une plutôt bonne opération avec ce nul, car le club de la banlieue Est de Tokyo revient à trois points de Kashima. Kobe est piégé par Shimizu. Dans un match très rythmé et dynamique, S-Pulse a rapidement pris l’avantage grâce à Koya Kitagawa et Sen Takagi. Le latéral s’est même offert un doublé, tandis que Taisei Miyashiro lui a aussi répondu en marquant deux pions. Insuffisant pour Kobe, plombé par un côté gauche de la défense très fébrile, et qui rate une occasion de se rapprocher du podium. Shimizu est de son côté bien ancré au milieu de tableau, neuvième. Une place qui résume bien l’histoire de ce club avant sa descente en 2022.

Cinquième victoire de rang pour le Sanfrecce Hiroshima, et avec la manière, face à un FC Tokyo tout simplement pas au niveau. Plutôt neutre en première mi-temps, les hommes de Skibbe signent un deuxième acte parfait avec des buts de Hayato Araki, Hayao Kawabe, et de Ryo Germain, son premier hors penalty en J1 en 2025. Hiroshima grimpe sur le podium, tandis que Tokyo n’a plus de marge sur la zone rouge. Après un gros passage à vide, le Fagiano s’était relancé une semaine plus tôt contre l’Albirex Niigata. Face à un Machida en dent de scie, l’occasion est belle de se relancer. Et les soixante-quinze premières minutes vont dans ce sens, avec des buts de Kazunari Ichimi et Takaya Kimura. Mais le coaching de Go Kuroda est payant et Machida égalise grâce à deux entrants. Deux réalisations presque coup sur coup de Yuki Soma, de retour de blessure, puis de l’australien Mitchell Duke. Machida est dixième, Okayama douzième.

Enfin, le Cerezo a profité d’un Avispa en totale déliquescence depuis un mois pour glaner trois bons points. Dans les dix dernières minutes de la partie, Masaya Shibayama puis Rafael Ratao ont offert la victoire au club d’Osaka, qui pointe désormais à la huitième place.

Résultats et classement