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·30 avril 2019
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·30 avril 2019
Scruté par plusieurs clubs de Ligue 2, Jim Allevinah, 24 ans, termine pour le moment sa saison au Puy-en–Velay en National 2. International gabonais depuis mars, l’ailier de poche (1.72m) rêve d’accéder au monde pro après des années de galère. Portrait.
Sa présence dans le monde amateur relève d’une anomalie. Jim Allevinah fait partie de ces joueurs passés à travers les mailles du filet. « Je ne suis pas passé par un centre de formation, mais j’ai fait trois années de sport étude entre collège et lycée » se remémore le natif d’Agen. Qu’importe son parcours éloigné des standards, Allevinah a eu l’opportunité de goûter à la compétition internationale. En mars dernier, il est LA surprise de la liste de Daniel Cousin. « Mon papa est né au Gabon donc grâce à mes origines j’ai pu obtenir la double nationalité. C’était une très bonne surprise d’être sélectionné. J’avais déjà eu des contacts avec le sélectionneur et je sais qu’il m’avait fait superviser » explique-t-il. « Je serai éternellement reconnaissant envers le sélectionneur, car c’était une grosse fierté de porter les couleurs du Gabon. »
Titulaire à côté d’Aubameyang
Sa sélection intervient dans un contexte particulier. Les panthères de Pierre-Emerick Aubameyang jouent leur qualification pour la CAN face au Burundi et ont l’obligation de gagner afin de glaner le précieux sésame pour le tournoi estival.
Deuxième surprise pour Jim Allevinah : il est titulaire. Malgré son inexpérience, Allevinah est l’un des joueurs les plus dangereux et pose beaucoup de problèmes sur son côté droit. Malgré l’élimination suite au résultat nul 1-1, Jim Allevinah garde un souvenir impérissable de ce moment « J’étais forcément triste à cause de l’élimination, mais pour une première, la fierté prend le dessus sur la déception. J’ai rendu fier toute ma famille et mes proches et ça c’est plus fort que tout. Ca reste un super souvenir » , détaille-t-il la voix remplie d’émotion.
Tests non-concluants chez les pros
Pour lui, cette sélection est une forme de revanche. Après avoir pas mal bougé entre Boe, le Stade Montois et Agen en jeunes, Allevinah se fait une place en National 3 du côté de Marmande (2015-16) et à l’Aviron Bayonnais (2016-2018) où il détonne. Là, plusieurs clubs professionnels dont Bordeaux, Dijon et Nîmes s’intéressent à lui et lui offrent la possibilité de faire des tests. « Lors des essais, tu n’es pas mis dans les meilleures conditions : tu ne connais personne et surtout on ne te donne pas forcément le ballon. » glisse ce fidèle supporter du PSG. Malheureusement pour lui, les tests ne s’avèrent pas concluants. « Tu as peu de temps pour montrer tes qualités donc ça ne résume pas le joueur que tu es. Je n’en garde pas de bons souvenirs. » Pour justifier leur refus, les clubs invoquent un manque de maturité dans son jeu. « Maintenant, j’ai envie de montrer qu’ils se sont trompés. Me dire que l’on n’a pas compté sur moi, c’est devenu ma force. Grâce à cette épreuve, j’ai développé mon mental. »
Ailier polyvalent
En plus de son mental, Jim Allevinah peut compter sur le soutien de sa famille. « Ma famille est à fond derrière moi dans tout ce que je fais. C’est d’ailleurs grâce à eux que je fais du foot. Mon papa et mon frère pratiquaient alors,j’ai baigné là-dedans dès mon plus jeune âge », se souvient ce fan de Thierry Henry.
Aujourd’hui, c’est au Puy-en-Velay, en National 2, où il lutte pour la montée en National, qu’Allevinah tape dans le ballon. Parfaitement acclimaté à l’Auvergne, le titulaire d’un BTS Commerce International est même devenu un des ambianceurs du vestiaire Ponot. « J’aime bien chambrer, je suis beaucoup dans la rigolade peut-être trop parfois (rires), mais je sais être sérieux quand il le faut ! » précise cet ancien licencié en athlétisme. La course c’est peut-être de là qu’il tient sa pointe de vitesse. « Je suis un ailier rapide, mon rôle c’est d’amener des occasions. J’aime bien dribbler, déborder et centrer. » Polyvalent, Allevinah est capable de jouer à gauche comme à droite « Je suis droitier, mais mon pied gauche n’est pas malade (rires). Quand tu joues faux pied, tu as plus tendance à aller dans l’axe, mais moi j’aime bien feinter de rentrer et centrer. »
Aux portes du monde pro
S’il est un créateur, Allevinah doit maintenant progresser à la finition. Conscient de ses lacunes il analyse : « Je ne suis qu’à 2 buts marqués en championnat, ce n’est pas ouf. Je sais que je dois progresser sur la finition et le placement, mais paradoxalement je fais plus de différences que l’année dernière. » Lucide, il ajoute : « Maintenant, on parle de plus en plus de statistiques, mais pour moi ce n’est pas ça le football. C’est dommage d’en arriver là. Il y a des joueurs qui vont créer des décalages, mais on n’en parle pas ou pas assez… » Le nom de Jim Allevinah commence lui justement à faire parler et notamment chez des clubs professionnels. « Oui, il y a des contacts, il y en avait même avant la sélection et depuis il y a des nouveaux prétendants. Tant que les choses ne sont pas faites, je reste prudent. Les contacts ce n’est rien, j’en ai depuis plusieurs années et ça n’a pas abouti. Pour l’instant, je suis bien au Puy, mais je ne cache à personne que je veux rejoindre le monde pro donc si j’ai l’opportunité j’irai. » Selon le site MaLigue2, le Clermont Foot 63 aurait d’ores et déjà fait une offre ferme de 25 000 euros et proposé un contrat de trois ans. « Il y a peu, je jouais encore en PH, cela veut dire que je sais d’où je viens. Aujourd’hui, je veux intégrer le monde pro et m’y installer. Je sais que rien n’est impossible.»
Réponse d’ici au prochain mercato …
Réalisé par Maxime Oliveira