Foot National
·13 mars 2025
Interview – Frédéric Gueguen (GF38) : « Notre ambition est de retrouver la Ligue 1 et de s’y installer »

In partnership with
Yahoo sportsFoot National
·13 mars 2025
Entraîneur adjoint du Grenoble Foot 38 depuis plusieurs années, Frédéric Gueguen est revenu sur la fin de saison à venir. S’il ne veut pas brûler les étapes, l’ancien gardien de but se permet de rêver d’une fin de saison en apothéose. Pour autant, tout ne sera pas à jeter au vu du calendrier et la moindre expérience sera un atout. En se projetant sur plusieurs saisons, avec des nouvelles installations, le staff et la direction du GF38 n’ont qu’un seul objectif en tête : retrouver l’élite du football français.
Frédéric, vous êtes actuellement neuvièmes en Ligue 2 et la fin de saison du GF38 semble porter moins d’enjeux sportifs. De quelle manière aborde-t-on les derniers matchs dans cette situation ?
Le maintien n’est pas totalement assuré et c’est notre objectif principal en début de saison. Avec cette première Ligue 2 à 18 clubs, il est difficile d’estimer le nombre de points nécessaires pour le maintien. En regardant les autres championnats, la fourchette est un peu grande : de 30 à 38 points. D’après nos calculs, 37 ou 38 points nous permettraient de rester en Ligue 2. À l’image de ce qu’on essaye de faire au club, il faut construire sa saison. Si on obtient notre maintien tôt dans la saison, mathématiquement, ça veut dire qu’on joue les premiers rôles. Si mi-mars, le maintien est acquis, alors il ne resterait pas beaucoup de matchs, mais potentiellement, on ne serait pas trop loin de la cinquième place (NDLR : la cinquième place est qualificative en barrages). Mais avant tout, il faut valider le premier objectif. Si on l’a rempli le plus tôt possible, on se trouvera à portée de fusil de cette cinquième place. Mais on sait, avec toute l’humilité qu’on a, que ce sera difficile d’accéder aux barrages. Quand le maintien sera assuré, on sera en capacité d’avoir une fin de saison excitante. En Ligue 2, quand vous avez le 15ème ou 16ème budget du championnat, le maintien est assez compliqué. Alors, quand vous arrivez à vous stabiliser en première moitié de tableau, c’est que la saison est plutôt aboutie. Il ne faut pas l’oublier.
D’ailleurs, lors de la fin de saison, le GF38 affrontera trois des quatre prétendants à la montée directe (Lorient, Paris FC et Dunkerque). À quoi servent ces rencontres ?
Déjà, ça nous réserve une fin de saison excitante d’un point de vue footballistique. C’est toujours gratifiant de jouer contre les cadors de ce championnat et c’est excitant de jouer des matchs à enjeux. Peut-être pas nous directement, mais on espère qu’on pourra jouer notre coup. Sinon on aura ce rôle d’arbitre et il faudra respecter ces rencontres et la Ligue 2. Ça nous permettra de nous jauger par rapport à des équipes qui sont dans la lutte pour la montée, voir ce qu’il nous manque, ce qu’on a déjà et ce qu’on doit encore développer. Ça sera bien, pour le club et l’effectif, de se mesurer par rapport à ce qu’il se fait de mieux cette saison.
Depuis son retour en Ligue 2 depuis 2018, le GF38 enchaîne généralement les places en milieu de tableau. Quel est le projet du club ? Quels sont ses objectifs à court et moyen terme ?
L’objectif est d’avant tout de développer le club en interne et de le rendre de plus en plus compétitif à tous les niveaux. Comme beaucoup en Ligue 2, et même certains en National, notre ambition est de retrouver la Ligue 1. La réflexion des dirigeants est très bonne : poser d’abord de bonnes fondations pour se rapprocher progressivement du top 5 de Ligue 2, avant de basculer en Ligue 1 et que le club soit suffisamment armé pour y rester. Faire l’ascenseur peut être bénéfique sur une saison parce qu’il y a une rentrée d’argent supplémentaire. Et encore, peut-être pas avec les nouveaux droits TV (rires). L’idée est donc de progresser chaque année. Puis, lorsque le club sera prêt à tous les niveaux à basculer en Ligue 1, qu’on aura de la chance et de la qualité sur le terrain avec une équipe en capacité de jouer l’accession, on y arrivera et on s’y installera.
Qu’entendez-vous par développement du club en interne ?
C’est plein de choses, comme le centre de formation ou le centre d’entraînement. Le nouveau devrait ouvrir dans un an et demi pour l’effectif pro et dans deux ans pour la formation. Le projet à la Côte Saint-André est super. Certes, c’est à une bonne trentaine de kilomètres de Grenoble, mais il y aura une vraie identité iséroise. C’est à partir de ce moment-là que le club sera en capacité de passer la vitesse supérieure et donc d’être plus costaud pour accéder, et surtout, rester en Ligue 1.
De votre côté, vous êtes revenu dans le staff professionnel de Grenoble en 2022. Vous y avez connu cinq entraîneurs différents (V.Hognon, M.Jacobacci, O.Tanchot, L.Peyrelade et F.Rizzetto). On parle souvent de l’adaptation d’un groupe de joueurs à un nouvel entraîneur, mais jamais de celui du staff. Comment se passe l’adaptation à l’arrivée d’un nouvel entraîneur ?
D’abord, il s’agit d’accueillir humainement le nouvel entraîneur, mais aussi sa famille, de la meilleure des façons possibles. Par exemple, lui donner les bons comme les moins bons côtés de la vie dans le coin, les endroits à visiter, les endroits où s’installer. L’intégration passe avant tout par l’humain. Ensuite, chacun fait un pas vers l’autre pour trouver un terrain d’entente et fonctionner efficacement ensemble. Il faut aussi lui fournir un état des lieux le plus précis possible sur l’effectif, ses forces, ses faiblesses et sur le mode de fonctionnement du club pour que cette intégration se fasse de la meilleure et plus rapide manière possible pour lui.
Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.