Interview. Evan Chevalier (Entraîneur Coeur Médoc Atlantique) : "Le huis clos dessert les clubs amateurs" | OneFootball

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·26 octobre 2024

Interview. Evan Chevalier (Entraîneur Coeur Médoc Atlantique) : "Le huis clos dessert les clubs amateurs"

Image de l'article :Interview. Evan Chevalier (Entraîneur Coeur Médoc Atlantique) : "Le huis clos dessert les clubs amateurs"

L'entraineur du FC Coeur Médoc Atlantique s'est confié à WebGirondins avant le 6e tour de la Coupe de France. Evan Chevalier (32 ans) est une jeune coach qui a connu la formation bordelaise et une carrière de joueur professionnel. Il explique sans détour la déception de jouer ce match à huis clos, nous présente son équipe et livre son œil sur les Girondins. Entretien à lire et podcast à écouter.

WebGirondins : Evan, votre président, souhaitait avoir un autre tirage que les Girondins de Bordeaux pour ce 6e tour de Coupe de France. Quel est votre avis ?


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Evan Chevalier : deux sentiments partagés. Tout d’abord, la fierté et beaucoup de joie de tirer les Girondins, car c’est un club qui représente beaucoup dans notre région. Tous les joueurs, les gens du club et de la région sont supporters des Girondins. Moi aussi, de par mon histoire j’y suis très attaché. Le deuxième sentiment est la contrainte par rapport à l'organisation qui fait qu’on veut éviter les Girondins par rapport aux deux huis clos prononcés sur les tours précédents.

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez vu que c'était les Girondins ? En quoi est-ce spécial pour vous ?

Le premier sentiment qui ne devrait pas être là c’est la difficulté à organiser le match qui prédomine. On sait que ce sera compliqué. C’est ça qui ressort en premier. La Coupe de France pour mon groupe, ce sont des émotions particulières. On l’a vécu sur le tour précédent en éliminant une R1. Ça procure beaucoup d'émotion au niveau des joueurs et des gens du club. La Coupe de France permet cela de par son slogan “Vis tes rêves”. C’est exactement ça que cela doit représenter. Aujourd’hui, avec les Girondins Bordeaux c’est la difficulté.

Vous découvrez le métier d'entraîneur avec Coeur Médoc, pour quoi avoir décidé d'être sur le banc ?

Je suis formé dans les clubs du médoc, je suis d'origine médocaine. J'ai commencé le football ici avant de partir aux Girondins. Durant ma carrière de joueur à Bergerac, j’ai commencé à m’occuper et à participer à des séances avec les sections sportives. De retour de l’étranger, après la période COVID, la question de la reconversion se posait naturellement. Le club qui était entraîné par Lilian Laslandes m’a proposé de passer mes diplômes tout en continuant à jouer. J’ai tout de suite accroché, et cela a été naturel. Cela s’est très bien passé avec les équipes de jeunes. Quand Lilian a eu cette proposition pour rejoindre Bastia, le club m’a fait confiance.

"On a des joueurs de chez nous, fiers et qui donnent tout pour l’écusson"

Vous ne jouez plus du tout au football ?

Oui, on me le demande souvent, car je suis encore en âge de jouer. Mon corps ne veut plus et ma tête a fini par accepter que mon corps ne pouvait plus. Je prenais beaucoup de plaisir dans le coaching, où j’ai trouvé la voie qui compensait cette frustration de ne plus pouvoir jouer. Je peux transmettre et mettre en place des idées que je me suis faites en tant que joueur. Je trouve ça très enrichissant. Cette année on a un groupe de qualité dans l'humain et ça se passe très bien.

Vous voyez plus loin dans ce métier d'entraîneur ?

Je ne me projette pas beaucoup sur le métier de coach. Je vis la situation présente, ce qui est le plus important. Je prends beaucoup de plaisir dans le club où je suis et avec ce groupe. On me fait pleinement confiance. J'ai juste envie de faire progresser mon équipe. S’il y a des opportunités qui viennent parce que la vie est faite comme ça, je prendrais la décision qui me convient le plus.

Votre président, Cédric Narbate, nous a dit qu’il y avait beaucoup médocain dans votre club

Oui, on est très attaché à ça, car, de par notre situation géographique, on n' a pas le choix. Sinon, il faut aller chercher des joueurs sur Bordeaux avec des enjeux financiers, mais le club n’a pas les moyens économiques. C’est un autre modèle. On a des joueurs de chez nous, fiers et qui donnent tout pour l’écusson. C’est une bonne base de travail.

Quel sera votre discours dans le vestiaire avant le match face aux Girondins ?

Agir sur la motivation, on n’en aura pas besoin. Le discours sera simple. On a tendance à mettre la pression sur ce genre d'événement. Je veux que mes joueurs sortent de ce match en n’ayant aucun regret, sans complexe d'infériorité et en ayant joué le match. Il faudra donner tout ce qu’on a donné en essayant de jouer, prendre du plaire et puis on verra ce qu’il se passera à la fin du match.

Le huis clos vous désavantage forcément ?

Oui c’est sûr. J’ai vu que la décision n'était pas encore officielle (elle est depuis confirmée, le match se jouera à Soulac samedi, NDLR). Bien évidemment que cela dessert les clubs amateurs. C’est incompréhensible et c’est préjudiciable. Avec le huis clos, on prive les clubs amateurs des moments d’émotion de la Coupe de France. Le contexte favorable est pour le club au-dessus, car l’exploit est possible dans une ambiance hostile, où l’atmosphère générale fait que le club inférieur peut réussir l’exploit. C’est très embêtant.

"Mais les gens qui ont mené le club dans cette situation sont encore à la tête du club. Tout n’est pas réglé"

Vous avez connu la formation des Girondins, porté le maillot au scapulaire en compétition, que pensez-vous de la situation des Girondins de Bordeaux ?

Je suis triste. J’ai vu la décision concernant les salariés du club qui sont licenciés, dont certains que j’ai côtoyés lorsque je jouais aux Girondins. J’ai une grosse pensée pour eux aujourd’hui. Depuis la vente du club, de mauvaises décisions ont été prises et ont amené le club là où il en est aujourd’hui. J’espère que ça lui permettra de repartir sainement. Mais les gens qui ont mené le club dans cette situation sont encore à la tête du club. Tout n’est pas réglé. J'espère que ce club pourra retrouver l’élite le plus rapidement possible. C’est un club important en France avec une histoire forte au niveau européen. Il faut des gens avec une identité, amoureux du club et de la région, reviennent en gestion et à la présidence. C’est ce que je souhaite en tant que premier supporter des Girondins.

N.P - réédition de l'interview publiée le 23/10/2024.

Écoutez le podcast de cet entretien :

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