Furia Liga
·19 juin 2021
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·19 juin 2021
Ancien joueur du Betis, international polonais et consultant pour BeIN Sports, Damien Perquis est lâhomme de la situation pour Ă©voquer cet Espagne-Pologne qui vaut trĂšs cher. Lâancien dĂ©fenseur central, actuellement en charge de la rĂ©serve du GazĂ©lec, revient sur son parcours chaotique chez les Verdiblancos, le rĂȘve rĂ©alisĂ© de jouer pour le pays de sa grand-mĂšre et les aventures du perroquet de Geoffrey Kondogbia.
Damien Perquis, vous ĂȘtes international polonais et ancien joueur du Betis. Justement, comment vous ĂȘtes-vous retrouvĂ© Ă HeliĂłpolis ?
AprĂšs lâEuro 2012, jâai reçu lâappel dâun agent qui nâĂ©tait pas le mien. Il mâa expliquĂ© que depuis la compĂ©tition, jâĂ©tais suivi en Espagne, principalement par le Betis et Mallorca. Je suis allĂ© au Betis car Vlada Stosic, le directeur sportif de lâĂ©poque, mâavait repĂ©rĂ©.
Le Betis est un club immense en Espagne mais il est toujours entre deux crises et vous avez pu en ĂȘtre tĂ©moin.
Effectivement, lors de ma 2e saison, on descend en Segunda. On sâĂ©tait qualifiĂ© pour la Ligue Europa, on a fait un beau parcours mais on avait Ă©prouvĂ© des difficultĂ©s en championnat. Par le passĂ©, le Betis a eu des mauvaises gestions, il y avait des problĂšmes en coulisses. Descendre avait Ă©videmment Ă©tĂ© une grande dĂ©ception.
Vous avez tout de mĂȘme eu lâopportunitĂ© de voir le Benito-VillamarĂn en feu quand lâĂ©quipe gagne.
Pour moi, lâaficiĂłn du Betis est la plus belle dâEspagne, tout simplement. Il y a une communautĂ© Ă©norme dans tout le pays et Ă chaque dĂ©placement, nous avions beaucoup de supporters avec un parcage rempli, lâeffervescence Ă lâhĂŽtel. Il y a une identitĂ© et une institution Betis dans toute lâEspagne. Et quand le stade est rempli, câest magnifique !
Vous avez jouĂ© avec deux lĂ©gendes du Betis et qui jouent encore Ă prĂšs de 40 ans : Jorge Molina et RubĂ©n Castro. Ăa ne vous fait pas envie ?
Non, pas spĂ©cialement parce quâeux sont encore capables dâĂȘtre physiquement au niveau. Moi, jâai dĂ» arrĂȘter en partie parce que jâĂ©prouvais des difficultĂ©s. MĂȘme Ă lâentraĂźnement, je sentais que jâĂ©tais moins bien. Il faut savoir sâarrĂȘter et ne pas faire lâannĂ©e de trop et ma derniĂšre saison a Ă©tĂ© chaotique au GazĂ©lec.
« à sĂ©ville, Si quelquâun nâa quâun euro dans la poche, il prĂ©fĂšre tâoffrir une biĂšre plutĂŽt que de se la payer pour lui. Cette gĂ©nĂ©rositĂ© mâa beaucoup marquĂ© et Câest un Ă©tat dâesprit commun Ă toute la ville ».
On imagine que vos blessures vous ont frustrĂ© quant Ă votre passage Ă Betis. Vous nâavez pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©.
Câest certain car le Betis est un club qui me correspond au niveau de lâĂ©nergie, des supporters, de cet enthousiasme. Je me suis blessĂ© avec la sĂ©lection et jâai perdu 2 mois Ă cause dâune dĂ©chirure. Quand je suis revenu, je souffrais du dos. En fin de saison, jâai eu un morceau du ligament de la cheville arrachĂ©. Et la 2e saison a aussi Ă©tĂ© compliquĂ©e.
Vous pensez que votre corps vous a fait passer la note aprĂšs vos efforts pour ĂȘtre disponible pour lâEuro ?
Je pense, car ça avait Ă©tĂ© Ă©motionnellement trĂšs dur. Je mâĂ©tais imposĂ© un gros travail physique pour revenir Ă temps. Avant lâEuro, jâavais eu une blessure (quintuple fracture au coude et Ă lâhumĂ©rus, ndlr) qui devait me prendre entre 4 et 6 mois pour retrouver le terrain. AprĂšs ça, je nâai pas envie de dire quâil y a eu un relĂąchement parce que ce serait faux mais jâavais envie de savourer et je lâai peut-ĂȘtre un peu trop savourĂ©.
Votre coach a Ă©tĂ© Pepe Mel, un nom bien connu en Espagne. Il est rĂ©putĂ© pour son leadership, ses missions sauvetage et câest aussi lui qui a lancĂ© Pedri Ă Las Palmas. Est-ce que son image dâhomme Ă poigne charismatique le dĂ©finit ?
Câest un entraĂźneur qui est trĂšs bon dans le management, il a confiance dans sa philosophie de jeu. Moi, je nâĂ©tais pas un de ses Ă©lus. En fait, Vlada Stosic mâa vendu le projet en me disant que Pepe Mel me voulais. Or je me rends compte que je ne suis pas dans ses petits papiers. Il a donc fallu que je travaille deux fois plus et avec les blessures qui sont arrivĂ©es⊠Pour autant, câest un entraĂźneur dont je respecte la philosophie. CâĂ©tait portĂ© sur lâoffensive et il avait cette facultĂ© Ă sortir beaucoup de jeunes. Il a lancĂ© Ălvaro Vadillo qui joue Ă lâEspanyol aujourdâhui et Alejandro Pozuelo qui est actuellement Ă Toronto et qui a fait une belle carriĂšre en Belgique.
La vie Ă SĂ©ville permet de compenser les mauvais moments dus aux blessures notamment ?
SĂ©ville est la plus belle ville dâEurope que jâai pu visiter, y compris au niveau des gens. Si quelquâun nâa quâun euro dans la poche, il prĂ©fĂšre tâoffrir une biĂšre plutĂŽt que de se la payer pour lui. Cette gĂ©nĂ©rositĂ© mâa beaucoup marquĂ© et câest un Ă©tat dâesprit commun Ă toute la ville. En revanche, ce nâest pas parce que jâai Ă©tĂ© blessĂ© que jâai eu plus lâoccasion dâen profiter. Bien au contraire, jâĂ©vitais de sortir car les supporters sont tellement passionnĂ©s, câĂ©tait la crise, il y avait beaucoup de chĂŽmage, alors que jâĂ©tais payĂ©. Jâavais beaucoup de mal avec le regard extĂ©rieur. Dans mon jardin, avec la chaleur, le soleil, jâĂ©tais au top, mais la deuxiĂšme annĂ©e, on Ă©vitait de sortir par rapport Ă la pression populaire. On ne faisait pas de bons matches et cela se ressent en ville. Jâavais des adresses oĂč je me permettais dâaller car je savais que ce ne serait pas hostile, pas au niveau des remarques mais plutĂŽt au niveau des regards oĂč on ressentait de la tension. Le Betis allait mal et on Ă©tait les fautifs.
Ăternel dĂ©bat : y a-t-il plus de BĂ©ticos que Sevillistas ?
Il y a plus de BĂ©ticos ! MalgrĂ© les blessures, jâai tout de mĂȘme des souvenirs. Le plus grand, câest le Gran Derbi en Ligue Europa. AprĂšs la qualification Ă Kazan, on tombe contre Sevilla en 1/8. En plus, câĂ©tait en format aller-retour, câĂ©tait exceptionnel. On va gagner lĂ -bas mais malheureusement on perd au retour et au je me claque au bout de 20 minutes. Finalement, câĂ©tait un peu le rĂ©sumĂ© de ma vie Ă SĂ©ville.
Câest lâheure de la question fatidique : câest quoi cette histoire de perroquet avec Geoffrey Kondogbia ?
Geoffrey jouait Ă Sevilla et il mâappelle un soir pour me dire quâil signe Ă Monaco et quâil doit partir. Il me demande de nourrir son perroquet. Comme on habitait dans la mĂȘme rĂ©sidence, il me ramĂšne la cage, je la mets dans le sous-sol. Sauf que son perroquet est trĂšs malin, il sait ouvrir la porte de la cage. Du coup, il sâest envolĂ© dans le garage. La premiĂšre fois, on avait rĂ©ussi Ă le rattraperâŠmais pas la deuxiĂšme ! Il est parti voler dans les arbres de la rĂ©sidence ! On avait appeler quelquâun qui avait pu le rĂ©cupĂ©rer et puis Geoffrey lâa ensuite emmenĂ© Ă Monaco et lui lâa ensuite dĂ©finitivement perdu.
« Je me suis entraßné sur le terrain de La Cartuja pendant 3 mois avec le Betis. il faut le dire : cette pelouse est vraiment une merde ! »
Cet Espagne-Pologne a tout du match de la mort entre les deux Ă©quipes a priori favorites du groupe mais qui ont connu des contre-performances lors du premier match. Malheur au vaincu ?
MĂȘme avec la possibilitĂ© de passer au titre de meilleur 3e, il faut partir du principe quâil faut au moins une victoire pour y prĂ©tendre et ne pas avoir une diffĂ©rence de buts nĂ©gative. La Pologne a perdu contre la Slovaquie et le carton rouge reçu par Grzegorz Krychowiak prive lâĂ©quipe dâun trĂšs bon joueur car il connaĂźt trĂšs bien le football espagnol puisquâil a jouĂ© Ă Sevilla. Câest le match Ă ne pas perdre, lâEspagne est favorite, ça complique la tĂąche.
Sans parler de la pelouse !
Je me suis entraĂźnĂ© sur le terrain de La Cartuja pendant 3 mois avec le Betis et il faut le dire : cette pelouse est vraiment une merde ! Je ne comprends pas comme on peut faire jouer lâĂ©quipe nationale lĂ -dessus. Câest dâailleurs ça qui fait que lâEspagne nâa pas Ă©tĂ© flamboyante. Jâaurais aimĂ© voir ce match au SĂĄnchez-PizjuĂĄn ou au Benito-VillamarĂn. Elle aurait pu jouer Ă Madrid, dans de plus beaux stades pour lui permettre de mieux jouer.
La star de la Pologne, câest Robert Lewandowski. Vous lâavez cĂŽtoyĂ© lors de lâEuro 2012. Il Ă©tait dĂ©jĂ cotĂ© mais il y avait aussi des histoires de brouilles avec ses coĂ©quipiers et compatriotes au Borussia Dortmund, ça se ressentait en sĂ©lection ?
Lewy est quelquâun de trĂšs introverti mais Ă lâĂ©poque, jâavais dĂ©jĂ dit quâil figurerait parmi les meilleurs buteurs du monde. Il y avait des bisbilles au Borussia Dortmund, notamment avec Jakub BĆaszczykowski et Ćukasz Piszczek qui Ă©taient arrivĂ©s avant lui. Lewy venait du Lech Poznan et sâĂ©tait plutĂŽt rapprochĂ© des Allemands. Je ne me suis surtout pas mĂȘlĂ© de leurs histoires.
MĂȘme sâil nâa pas eu dâopportunitĂ© contre la Slovaquie, on a lâimpression persistante quâil y a de moins en moins de profil comme le sien, avant tout buteur de surface.
Maintenant, on trouve plus dâattaquants qui ont tendance Ă dĂ©crocher, du style de Karim Benzema, ou qui cherchent la profondeur. On peut par exemple voir avec lâItalie quâil nây a pas un 9 de classe mondiale. Certes, Ciro Immobile marque beaucoup en Serie A mais on voit quâil pĂȘche un peu avec la Nazionale. LâAngleterre a Harry Kane qui correspond davantage Ă ce 9 de surface. Câest vrai que les profils ont Ă©voluĂ© et Lewy est un attaquant trĂšs complet, capable de dĂ©crocher, dâĂȘtre trĂšs agile malgrĂ© sa grande taille. Je me rappelle dâun but quâil avait inscrit contre le Real Madrid : en pleine surface de rĂ©paration, il avait pu se retourner, frapper et marquer. Câest lâattaquant moderne qui a conservĂ© les caractĂ©ristiques du 9 Ă lâancienne.
Avec sa femme, il a aussi élaboré un suivi nutritionnel inédit.
Son Ă©pouse Anna est une ancienne karatĂ©ka professionnelle (deux fois mĂ©daillĂ©e europĂ©enne, ndlr) et elle a montĂ© une marque de complĂ©ments alimentaires, de barres de cĂ©rĂ©ales. De ce que jâai pu observer, elle a toujours Ă©tĂ© aux petits soins pour lui, comme sâil sâagissait de son propre corps. Il a une hygiĂšne de vie irrĂ©prochable.
Il sâautorise mĂȘme Ă commencer ses repas par le dessert !
(Rires) Comme quand on faisait les repas inversĂ©s Ă la cantine quand on Ă©tait petit ! Câest particulier mais câest un mode de vie et dâalimentation quâil respecte.
Aymeric Laporte est sĂ©lectionnĂ© avec lâEspagne. Est-ce que vous voyez des points de vue avec votre propre parcours et celui de Ludovic Obraniak en sĂ©lection ?
Je ne vois pas de vraies similitudes parce que Laporte est en Espagne depuis quâil est trĂšs jeune, il parle trĂšs bien espagnol, aussi bien que le français. Avec Ludo, nous nâavions pas cet avantage. Par exemple, ma grand-mĂšre comprenait le polonais mais elle ne le parlait plus trop. Nous nâavons pas eu ces bases-lĂ et câĂ©tait compliquĂ©. Heureusement que Krycho nous a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup aidĂ©s. Il fallait utiliser lâanglais et comme lâessentiel des joueurs Ă©voluait en Pologne et ne le parlait pas, ce nâĂ©tait pas simple non plus. LĂ oĂč on peut rejoindre le cas de Laporte, câest par rapport Ă son intĂ©gration au sein dâune Ă©quipe qui se connaĂźt dĂ©jĂ et aussi parce quâil vient dâarriver et quâil prend la place dâun autre.
Vos exemples restent plutĂŽt rares en Europe.
La Pologne est un pays trĂšs nationaliste, trĂšs fier de ses origines. Il y a des mouvements dâextrĂȘme-droite qui Ă©taient opposĂ©s. Mais câĂ©tait aussi une ouverture aux frontiĂšres. Les Polonais sont entrĂ©s dans les mĆurs du monde actuel, ils ont vu des gens voyager et sâinstaller dans dâautres pays. Je savais que câĂ©tait le terrain qui ferait la diffĂ©rence. Quand jâentrais sur la pelouse, je me disais que jâavais encore moins le droit Ă lâerreur. Je partais du principe que je devais Ă chaque fois faire un match plein. Câest ce qui mâa permis de me faire accepter au fur et Ă mesure. Je voulais montrer que jâavais le niveau, que je ne prenais pas la place mais quâon me mettait Ă la place parce que jâavais fait de bonnes prestations.
« Quand ma grand-mĂšre mâa dit quâelle avait rĂ©alisĂ© son rĂȘve et quâelle ne me remercierait jamais assez⊠Elle Ă©tait trĂšs pudique mais quand tu vois cette immense fiertĂ©, tu te dis que tu as rĂ©ussi ta vie »
Emotionnellement, ça procure quelles sensations de représenter le pays de ses racines ?
A titre personnel, câest un projet que je nourrissais avec ma grand-mĂšre depuis que jâavais 17 ans. Quand je commençais avec les pros, elle me faisait Ă dĂ©jeuner et on en discutait. Elle me disait quâelle voulait retourner au pays, lĂ oĂč ses parents ont vĂ©cu. Je nâĂ©tais pas encore international espoirs français mais je lui disais que si on faisait tous les papiers, je pourrai jouer un jour pour la Pologne. On a montĂ© le dossier, on sâest heurtĂ© Ă des obstacles mais tout sâest bien terminĂ© puisque, outre ma participation Ă lâEuro, ma grand-mĂšre a pu retourner en Pologne pour la premiĂšre fois de sa vie. Quand elle mâa dit quâelle avait rĂ©alisĂ© son rĂȘve et quâelle ne me remercierait jamais assez⊠Elle Ă©tait trĂšs pudique mais quand tu vois cette immense fiertĂ©, tu te dis que tu as rĂ©ussi ta vie. Câest marquĂ© Ă vie et en parler aujourdâhui est dâautant plus Ă©mouvant quâelle est partie rĂ©cemment. Ce qui mâavait marquĂ© Ă lâĂ©poque, câest le manque dâouverture de certains. Bien sĂ»r quâil y a eu de lâopportunisme, je ne mâen suis jamais cachĂ© et quâil y avait un Euro Ă disputer en Pologne. Mais quand elle mâappelait, je me sentais fier de ce que je lui apportais. Quand lâhymne retentit, je pense Ă ma grand-mĂšre. Jâai jouĂ© cet Euro pour elle. Peut-ĂȘtre que ça a dĂ©plu, mais moi je sais pourquoi je lâai fait. Il faut bien comprendre que je nâavais pas Ă me justifier sur mon sentiment dâappartenance parce que je lâai toujours eu : ma grand-mĂšre mâapprenait des petits mots en polonais, on mangeait polonais et je voyais ses amies polonaises. Je nâallais pas mâexcuser de disputer lâEuro !
Votre famille est de quelle ville ?
Un petit village Ă cĂŽtĂ© de Poznan. Quand elle y est retournĂ©e, elle a retrouvĂ© le fils dâun cousin de sa mĂšre. On a participĂ© Ă un film documentaire et les rĂ©alisateurs ont emmenĂ© ma grand-mĂšre pour la filmer et câest Ă ce moment-lĂ quâelle a fait cette dĂ©couverte.
On a lâimpression que votre histoire Ă©tait Ă©crite dâavance !
Jâai vĂ©cu ça comme un rĂȘve. On sort dâun match contre la GrĂšce, on est moyen, je manque lâoccasion de la gagne, je nâĂ©tais pas bien. Mais ensuite, contre la Russie, je rĂ©alise peut-ĂȘtre le plus beau match de ma carriĂšre. Au bout de 15 minutes, jâai un trou dans le tibia de la taille dâune piĂšce de 20 centimes. Je retourne sur le terrain et je joue quitte Ă ne plus pouvoir marcher Ă la fin. Les gens et la presse ont eu une bonne opinion. Il restait le dernier match pour nous qualifier et mĂȘme si on nây est pas parvenu, jâavais Ă©tĂ© bon. Je voyais ma grand-mĂšre Ă la fin de chaque rencontre et jâavais lâimpression de lâavoir ramenĂ©e elle et toute ma famille dans le temps et lâĂ©poque de nos ancĂȘtres. MĂȘme sans la qualification, je lâai vĂ©cu comme un conte de fĂ©e.
Et puis rĂ©ussir son meilleur match contre la Russie, câest le bon moment pour ĂȘtre apprĂ©ciĂ© !
Il y a une atmosphĂšre⊠Un ami polonais venu de Troyes pour le match Ă©tait comme un dingue, il me disait que dans les gradins, les gens parlaient de moi. Ăa mâa galvanisĂ©. Je me suis dit que tout ce que jâavais fait pendant 3 mois, Ă Capbreton, sans ma famille, de mâĂȘtre fait opĂ©rer, de finir aujourdâhui avec un handicap du bras gauche que je ne peux pas complĂštement dĂ©plier, je ne regrettais rien car jâai vĂ©cu des choses extraordinaires.
Vous ĂȘtes actuellement consultant pour BeIN Sports pendant lâEuro, sur La ChaĂźne LâEquipe, il y a Ludovic Obraniak : ça chambre un peu entre les deux internationaux polonais ?
(Rires) Non, pas du tout, je suis trĂšs content de ce quâil fait. Ludo sâexprime trĂšs bien en plus, il a des idĂ©es, il dit ce quâil pense, et franchement, il nâest pas dĂ©plaisant Ă voir. Allez, je vais lui mettre un petit tacle : je pense que le coup de fourchette a Ă©tĂ© multipliĂ© !
Propos suscités par François Miguel Boudet