"Il y a peut-être un problème psychologique" : Laurent Bonadei après la défaite en quarts de finale | OneFootball

Le sélectionneur des Bleues, éliminées en quarts de finale de l’Euro 2025 par l’Allemagne (1-1, 5-6 t.a.b.), a assumé la frustration tout en pointant les limites mentales de son groupe à ce stade de la compétition.

Laurent Bonadei n’a pas fui ses responsabilités. Au sortir d’une nouvelle élimination en quarts de finale, face à une Allemagne réduite à dix dès la 9e minute, le sélectionneur des Bleues a livré un constat lucide, entre regrets techniques, frustration émotionnelle et plafond de verre mental. La France avait pourtant démarré idéalement. "On avait démarré de la meilleure des manières à 11 contre 10 et en ouvrant le score", a rappelé Bonadei. Mais l’avantage a été de courte durée : sur un corner, les Allemandes sont revenues dans le match. Une égalisation qui a semé le doute. "On a fait preuve de précipitation, on a commis des fautes évitables, on a manqué de justesse dans la zone de finition."

Face au bloc bas allemand, solidaire et discipliné, les Bleues ont multiplié les tentatives – en vain. "L'Allemagne a mis deux lignes de quatre dures à contourner. On n’a pas pu faire la différence, notamment dans les 1 contre 1. On n’a pas réussi à combiner aux abords de la surface pour créer le décalage." Avec cette nouvelle sortie en quarts, la France enchaîne une cinquième élimination consécutive à ce stade en grande compétition (Euro ou Coupe du monde). Interrogé sur un possible blocage mental, Bonadei n’a pas esquivé : "On peut le dire, car on n’a pas passé ce cap. Il y a peut-être un problème psychologique." Un aveu rare, presque brutal, dans un contexte où les attentes autour de cette génération restent élevées. Le sélectionneur en appelle désormais au travail et à la continuité. "On va travailler pour briser ce plafond de verre. Mais il y a aussi des adversaires qui ont de la qualité. Cela se joue sur des détails."

Le soutien de la Fédération

S’il n’a pas masqué sa déception, Bonadei a aussi tenu à souligner les progrès récents de son équipe. "L'équipe a bien évolué depuis quelques mois. Elle progresse, il y a beaucoup d’espoirs." Le staff comme les joueuses restent persuadés qu’un cap peut être franchi à court terme. "À 11 contre 10, ce n’est pas si facile", a-t-il rappelé. "L’Allemagne a bien géré les espaces, elle a cassé le rythme. On s’est un peu impatienté." Mais le sentiment dominant reste celui d’un immense gâchis, face à un adversaire en infériorité numérique pendant plus de 110 minutes. Dans le vestiaire, la déception était immense. Mais les dirigeants ont tenu à soutenir les joueuses. "Philippe Diallo et Jean-Michel Aulas m’ont dit que c’était frustrant et rageant. Ils étaient très enthousiastes après la phase de groupes", a rapporté Bonadei. Le président de la FFF a même pris la parole auprès du groupe. "Il a dit qu’il y avait de l’espoir pour ce groupe qui se construit." Les Bleues n’en ont pas fini avec l’Allemagne. Les deux équipes se retrouveront en demi-finale de la Ligue des Nations à l’automne (24 et 28 octobre). "Ce sera une autre histoire, un autre contexte", a prévenu Bonadei.

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