Foot National
·19 juin 2025
Florian Thauvin : "J’ai mérité mon étoile de champion du monde"

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·19 juin 2025
Dans un entretien à cœur ouvert donné à France Football, Florian Thauvin revient sur sa carrière, son titre mondial avec les Bleus, ses années marseillaises, ses échecs, ses amitiés et ses espoirs. À 31 ans, l’ailier de l’Udinese veut encore écrire de belles pages.
Il est de ces joueurs dont le palmarès ne dit pas tout. Florian Thauvin, champion du monde 2018 avec l’équipe de France, n’a joué que sept petites minutes lors du tournoi en Russie. Un temps de jeu minime qui a longtemps alimenté les critiques, voire les moqueries. Mais l’ancien Marseillais a décidé de remettre les pendules à l’heure dans un long entretien accordé à France Football. "Je fais partie de l’histoire du football français", assume-t-il avec fermeté. "Il n’y a que 45 champions du monde français. J’ai été l’un des joueurs les plus décisifs d’Europe en 2017-2018. Derrière Messi." L’homme aux 86 buts et 61 passes décisives en 281 matchs avec l’OM estime avoir été trop rapidement rayé des mémoires. L’épisode mexicain, où il n’a pas su briller aux Tigres, en serait la cause principale : "Au Mexique, j’ai touché le fond. Me faire virer, c’était dur. "Un passage raté, qui, selon lui, a brouillé l’image d’un joueur longtemps considéré comme un cadre du club olympien. Il regrette aussi l’absence de considération à son retour : "Aucun club français n’est venu. Comme si rien n’avait existé."
Depuis deux ans et demi, Thauvin revit en Serie A. Avec neuf buts et cinq passes décisives cette saison, il s’est relancé dans un championnat où sa qualité technique et son expérience sont précieuses. Loin des projecteurs français, il savoure une forme de paix retrouvée. Mais il n’a pas pour autant mis de côté ses ambitions : "Je veux jouer jusqu’à 40 ans." S’il assume ses choix et ses échecs, Thauvin se livre aussi sur les relations humaines qui ont marqué son parcours. Il parle avec tendresse de Steve Mandanda, dont il a veillé les nuits d’hôpital avant la Coupe du monde 2014 : "Je ne pars pas en vacances, je reste avec toi." Il évoque aussi les trahisons : "On a profité de ma gentillesse." Certaines anecdotes sont plus inattendues, comme ce souvenir du fameux coup de pied de Patrice Évra à un supporter : "Il avait dit la veille dans sa chambre : ‘Parfois, j’ai l’impression que le diable vient en moi’. Le lendemain, le diable a vraiment pris le contrôle…" confie-t-il.
Côté personnel, Florian Thauvin se dévoile dans un registre intime. Il raconte avoir tout fait pour que son premier fils naisse le 5 février, comme Cristiano Ronaldo et Neymar. "Il est arrivé à 23 h 53. Je suis persuadé qu’il deviendra un phénomène." Même chose pour le second, Leandro, né le 26, comme son numéro fétiche à l’OM. Florian Thauvin n’est peut-être pas le héros du 15 juillet 2018, mais il en garde une conviction farouche : "Je ne demande pas qu’on m’aime, juste qu’on soit juste." Entre coups d’éclat et bas-fonds, l’ailier tricolore continue d’avancer, porté par une volonté intacte. Son étoile, il ne la rendra pas.
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