FFF : « C’est un système de merde » dénonce un éducateur | OneFootball

Un éducateur de la Fédération Française de Football, qui a décidé de garder l’anonymat, a eu des mots durs à l’encontre de l’institution tricolore.

La Fédération Française de Football n’a jamais semblé aussi proche de l’explosion, alors que de nombreuses affaires extra-sportives ont éclaté ces dernières semaines. Si Noël Le Graët ne compte pas quitter son poste malgré les accusations d’harcèlements sexuels ainsi que de nombreux autres "crimes" passés sous silence par la 3F, les enquêtes pullulent ces derniers temps afin de mettre la lumière sur l’institution. Ce mercredi, L’Équipe a dévoilé de nouveaux documents reprenants les témoignages de plus de quinze joueuses et joueurs passés par l’INF Clairefontaine lors de ces vingt dernières années, soit huit générations différentes. Ces derniers expliquent ne jamais avoir été éduqués au sujet des violences sexuelles.

Le quotidien a également questionné un éducateur, qui n’a pas mâché ses mots à l’encontre de son employeur. « C’est un système de merde, en fait, où règnent l'arrogance et la négligence. Ce n'est pas un sujet, pas même auprès des éducateurs. On a été des autodidactes sur ces questions-là. Quand tu en parles pour essayer de changer les choses, d'instaurer des mécanismes, on te renvoie dans tes seize mètres. On ne te dit pas de te taire textuellement mais c'est tout comme. » Un autre indique que « Quand il y a le feu, on l'éteint. C'est ça, la politique. ».

« Ils sont très forts sur le paraître ! »

Le très long papier du jour de L’Équipe ne s’arrête pas là. Alors que plusieurs cas  d’agressions sexuelles ou de viols ont été révélés ces dernières années par de nombreuses sources distinctes, le silence de la Fédération Française de Football sur ce sujet pourrait être expliqué par deux raisons distinctes qui se rejoignent sur un point comme l’expliquent un ancien éducateur et salarié de la FFF ainsi que le sociologue spécialisé dans les violences sexuelles, Philippe Liotard.

« Ce qu'il se passe, c'est qu'en parler, et imaginer des sessions de sensibilisation, c'est admettre que ça peut exister.  Donc on ne fait rien. Ça ferait tache. C'est de l'image. Ils (les dirigeants) sont très forts sur le paraître mais ce qu'on ressent tous sur le terrain, c'est qu'il n'y a rien. Que dalle ! Et on parle là de Clairefontaine. Imaginez un petit club d'une petite ville de région. » indique l’ancien de la FFF tandis que le sociologue souligne une certaine « timidité » de la part de l’instance française du football. « Ce sont des coups de canif, pas quelque chose en profondeur qui engage la Fédération. Il y a beaucoup de déni et de paranoïa. C'est une Fédération compliquée et plus timide que d'autres. À ses yeux, ce n'est pas une priorité, et il n'y a pas de volonté que les cas qui sortent se transforment en opportunité de régler le problème ».

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