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·20 mai 2019

FC Porto : une saison ratée malgré les apparences

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C’est ce samedi 18 mai que s’est achevée la saison 2018-2019 de Liga Nos voyant le SL Benfica s’imposer au bout du suspense (ou pas) face au FC Porto. Concernant le FC Porto, justement, malgré un quart de finale de Ligue des champions et une place de dauphin en championnat, il est très clair que la saison du club est ratée aussi bien du point de vue des objectifs sportifs que du jeu mis en place tout au long de la saison.

En Liga Nos, un échec tragique

Après un début de saison bancal et indigeste, Porto s’est resaissi dès la septième journée en profitant des contre-performances de Benfica et de l’instabilité régnante au Sporting CP en se plaçant à la tête du classement. Dès lors, le fait que le relatif succès soit principalement basé sur les faux-pas de ses concurrents attestait d’une véritable incertitude quant au niveau réel du club portista qui, même lorsqu’il réalisait d’honteux matches nuls face à Guimarães (20ème journée) ou à Moreirense (21ème journée), n’était toutefois pas mis en danger en raison d’un Sporting de Jorge Jesus sans idées (Marcel Keizer le remplace par la suite) et d’un écart de points importants par rapport au SLB. Néanmoins, ce même SLB revient vite. Il revient vite car un homme, Bruno Lage, vient de remplacer Rui Vitória en tant qu’entraîneur du club lisboète.


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Avec un jeu frais, tourné vers l’avant et largement marqué par le travail des attaques placées, l’ancien entraîneur adjoint de Swansea et coach de l’équipe B de Benfica régale les supporters benfiquistas et fait frémir l’actuel roi, le FC Porto. Frémissement qui s’est avéré puisque Porto va, à la 24ème journée, lâcher sa première place après pas moins de quinze journées au sommet du championnat. Ironie du sort, c’est suite à une défaite deux buts à un que cela se produisit. Benfica ne lâcha plus la première place. Sergio Conceição et ses hommes sont défaits, le titre qui semblait pourtant acquis puisque le FCP disposait d’une avance qui s’est élevée à pas moins de huit points est perdu.

Mais pourquoi cela ? Pourquoi ce qui semblait être le meilleur effectif de Porto depuis la victoire en Europa League en 2011 n’assurait-il sa pérennité que sur la méforme de ses adversaires ? Plusieurs facteurs explicatifs permettent de comprendre cette déroute. D’abord, certains joueurs arrivent clairement en fin de cycle. Brahimi, Felipe, Telles ou encore Herrera ont tous sous-performé cette saison. Non pas qu’ils aient perdu tout leur talent, mais bien car il semblerait qu’ils aient fait leur temps au club, dans une certaine lassitude du championnat et de ses matches qui se suivent et se ressemblent.

Ils devraient à priori d’ailleurs tous quitter le club (c’est une certitude pour Felipe et Herrera ; ce n’est qu’une question d’officialisation pour Brahimi et Telles). Ensuite, le jeu voulu par Sergio Conceição s’est stéréotypé avec le temps Résultat : Porto a eu beaucoup de mal à bouger les blocs bas cette saison, chose que le club faisait assez aisément cette saison. De même, cela n’est pas une découverte mais s’est une nouvelle fois révélé cette année : Conceição est un coach de court terme ; c’est-à-dire que son plan de jeu est viable pour des résultats immédiats et non pas tellement pour la construction d’une véritable philosophie sur la durée.

La Ligue des champions, l’arbre qui cache la forêt

En apparence, une élimination en quarts de finale de Champions League face à Liverpool, finaliste et potentiel vainqueur de la compétition semble parfaitement honorable. Le temps d’une double-confrontation, le FC Porto était à la table du top 8 européen. Le temps d’une double-confrontation seulement puisque Porto n’a pas existé à l’aller et a plus ou moins dominé durant vingt minutes au retour. A sa décharge, ce quart de finale a au moins le mérite d’exister et, la Ligue des champions n’étant pas une compétition aisée, souligner cette performance est  important.

Toutefois, Porto a bénéficié d’un groupe assez homogène en phases de poules, ce qui lui a permis de sortir premier de ce même groupe en dominant très largement ses adversaires. Adversaires qui étaient, rappelons-le, le grand Lokomotiv Moscou, le presque relégable Schalke 04 et l’immense Galatasaray. Idem en huitièmes lorsque le FC Porto tombe sur l’une des pires AS Roma de ces dix dernières années (si, encore, ce n’est pas la pire). Porto a toutefois réussi à accomplir la prouesse de presque se faire éliminer en perdant 2-1 à l’aller puis en gagnant 3-1 au match retour à l’issue des prolongations au Estadio do Dragão. Certes, le FCP a littéralement roulé sur la Roma sur ce match, mais cela ne serait-il pas une preuve d’une certaine auto-suffisance du club portista ? Porto ne nourrirrait-il pas dès lors des regrets quant à cette saison tant le club a su élever son niveau de jeu alors qu’il était mis sous pression ?

Un été dévastateur ?

Comme évoqué précédemment, plusieurs départs sont à prévoir du côté du Dragão. Felipe et Herrera devraient se diriger vers l’Atlético Madrid. Militão va rejoindre le Real Madrid. Casillas, suite à son accident cardio-vasculaire, n’est pas certain de poursuivre sa carrière. Et Brahimi ne sera vraisemblablement pas prolongé. En plus de cette liste déjà bien fournie, Alex Telles et Danilo Pereira pourraient cette fois bien quitter le club, de même que Moussa Marega qui devrait atterrir en Angleterre (la presse portugaise parle d’un intérêt de West Ham qui serait prêt à débourser pas moins de 40 millions d’euros). Ce serait donc entre sept et huit titulaires qui plieraient bagage. Un chiffre colossal au moment où les clubs concurrents ne devraient en théorie que perdre la moitié de titulaires.

Comment alors pallier ce problème de départs de cadres en masse ? Bien sûr, en recrutant de nouveaux joueurs comme en attestent les rumeurs Anthony Lopes ou Keylor Navas pour succéder à Iker Casillas. Néanmoins, Porto fait face à un déficit de plus de cinquante millions d’euros qu’il lui incombe de couvrir si le club souhaite que sa situation économique reste stable. Finalement, il semble que Porto va vivre une énième phase de reconstruction à l’issue de laquelle les nouveaux arrivants seront moins forts que les partants. Ce phénomène, déjà évoqué en début de saison, est toujours causé par le même problème : la structure économique des clubs portugais repose sur une base actionnariale qui fait passer les dividendes du conseil d’administration avant les objectifs sportifs des clubs.

Crédit photo : PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

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