Face à des vents dignes du mistral, Will Still et ses Sang et Or n’ont pas rompu | OneFootball

Succéder à Franck Haise sur le banc du RC Lens pouvait être perçu comme une incroyable opportunité pour un jeune entraîneur de 32 ans, comme représenter un vrai fardeau. Malgré une élimination prématurée en barrage de la Ligue Conférence, que de bons résultats en championnat ont fait oublier malgré des limites offensives évidentes, Will Still a su relever le défi avec un certain sang-froid.

À des blessures problématiques (Martin Satriano puis Rémy Labeau Lascary, forfaits jusqu’à la fin de la saison notamment), s’est ajouté un mercato hivernal terriblement agité. On a vite compris qu’en quelques mois, dans une période de vache maigre économique pour le club, Will Still allait devoir faire avec plus de contrariétés en quelques mois que son prédécesseur en quatre ans. Comment se relever de la perte de Brice Samba, de Kevin Danso, d’Abdukodir Khusanov et de Przemyslaw Frankowski en quelques semaines, en plein cœur de la saison ?

Un groupe solidaire autour de son coach

À cela s’est ajouté un problème personnel qui prend forcément le pas sur tout le reste et qui l’a vu s’absenter quelques jours à Londres avant la réception du Havre pour partir au chevet de sa compagne, un temps plongée dans le coma après une encéphalite infectieuse, comme il l’a confirmé aux médias présents hier au Vélodrome. « Moi, ça va, on est là, on s’accroche. Ma femme va bien, c’est le plus important pour l’instant. Il y a des choses plus importantes que le foot », expliquait-il, ému, au micro de DAZN après la rencontre. Il a pu compter sur le soutien de son groupe qui, malgré la défaite 4-3 contre Le Havre, avait déjà exprimé sa solidarité par son attitude, aussi bien sur un plan humain que sportif, à l’image de ce but de Florian Sotoca célébré collectivement autour de lui. Il en a résulté pourtant une quatrième défaite de suite, une situation inédite pour lui dans sa jeune carrière en Ligue 1.

Mais, bien que fortement exposés à une cinquième défaite de rang sur la pelouse d’un Vélodrome généralement peu accueillant, Will Still et son groupe ont trouvé les ressources pour repartir de l’avant. Avec maturité, le jeune coach a su mettre en place un plan évidemment très défensif et contre nature, autant pour le RC Lens que pour lui-même, mais qui a payé. Les importants doutes quant à la capacité du Racing à aller décrocher l’Europe ne sont pas effacés pour autant avec un effectif remanié à ce point. Mais le Belgo-Anglais et son groupe ont montré que, quand tout le monde les voyait finir en roue libre, eux avaient toujours l’envie d’au moins essayer. Samedi prochain, c’est Rennes et Brice Samba, à défaut de Seko Fofana suspendu, qui se présenteront à Bollaert. Face à leur ancien capitaine parti dans un club breton dont le projet sportif lui semblait visiblement plus séduisant, ils auront l’opportunité de prouver encore un peu plus qu’il est encore trop tôt pour déjà penser au chapitre suivant.