Serie A Mon Amour
·17 avril 2022
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·17 avril 2022
L’attaquant de 39 ans s’oriente vers la fin de sa carrière. Qui aura été jalonnée de réussites, de quelques regrets et d’un drame personnel.
Fabio Quagliarella est donc footballeur professionnel depuis 23 ans et affiche 243 buts professionnels au compteur (à mi avril 2022). Une carrière longue comme le bras, qui aura mis du temps à décoller. Formé au Torino, il joue cinq matches de Serie A entre 1999 et 2002, avant d’être prêté dans les ligues inférieures à la Fiorentina, tout juste reléguée, et à Chieti.
Très fort en Serie C, il revient au Torino en 2004-2005. L’objectif ? Aider les Granata à remonter en Serie A. Mission accomplie et belle histoire lancée avec son club formateur ? Au classement oui, mais le Torino est endetté et interdit de figurer en première division. La première déception de sa carrière.
Le club doit céder Quagliarella à l’Udinese de Iaquinta et Di Natale, qui le prête directement à Ascoli, alors en Serie A. Aux côté de Coppola et Ferrante, également ex du Torino, Quagliarella s’aguerrit dans l’élite à 23 ans, mais n’inscrit que trois buts.
Il faut attendre 2006-2007 pour voir le buteur montrer toute la mesure de son talent. Technique, sens du but, anticipation, il n’est ni vraiment un renard des surfaces ni un attaquant ultra rapide à l’activité folle. Fin et rendant « seulement » 1m80 sous la toise, Quagliarella et ses frappes ultra lourdes se rapprochent du Richard Gasquet capable d’envoyer des revers ultra-puissants long de ligne malgré un physique plutôt rachitique. C’est simple, Fabio peut, à tout moment, contrôler à 35 mètres du but et envoyer une mine.
Avec son profil hybride, il s’éclate avec Emiliano Bonazzoli devant et Angelo Palombo pour les régaler depuis le milieu. En fin de saison, il totalise 13 buts inscrits en championnat. Un exercice au cours duquel il connait ses premières capes avec les Azzurri de Donadoni, et ses premiers buts avec la sélection.
Enfin de la stabilité pour Fabio ? Bien sûr que non. L’Udinese le rappelle pour jouer un rôle central. Durant deux saisons, Quagliarella régale dans le Frioul. 33 buts au total, dont 8 en Coupe UEFA lors du superbe parcours des Zebrette jusqu’en quarts. Avec un effectif très talentueux (Sanchez, Di Natale, Zapata, Pepe, Handanovic, Isla, Asamoah, D’Agostino, Floro Flores, Inler) cet Udinese est un vrai épouvantail.
Désormais établi comme une valeur sûre en Italie, Quagliarella est acheté à l’été 2009 pour 18 millions d’euros par Naples, alors dirigé par le premier sélectionneur à lui avoir fait confiance, Roberto Donadoni. Tout semble réuni pour une très belle histoire : l’attaquant est né à Naples, adore le club, et son comportement généreux correspond à l’identité des partenopei et des fans. Si Mazzarri remplace vite l’ancien sélectionneur, tout commence plutôt bien. Quagliarella se fonde dans le collectif et noue rapidement une entente spéciale avec Lavezzi et Hamsik.
Les fans sont séduits par le joueur du cru, spectaculaire et célébrant chaque but en embrassant son maillot, et lui dédient un hymne. Mais alors que certains imaginaient Quagliarella s’établir en Campanie, il quitte Naples dès l’été 2010 après une saison correcte : 11 buts et 6 passes décisives.
Son départ pour la Juventus met hors d’eux les tifosi napolitains, qui se sentent trahis. Pourtant, la raison du départ de Quagliarella n’est ni sportive ni liée à ses relations avec les dirigeants. La vraie raison ? Elle ne sera révélée qu’en 2017, après une décision de justice. Le policier Raffaele Piccolo, censé l’aider à lutter contre un piratage, menait en réalité une campagne de harcèlement contre le buteur : menaces, diffusion de montages pornographiques, de scènes prétendues de prise de drogue ou de fausses informations liant Quagliarella à la mafia. De quoi faire vivre un cauchemar au joueur, obligé de s’isoler et de loger dans un hôtel proche du camp du Napoli.
Les fans napolitains pardonneront donc son départ, des années après, allant jusqu’à lui consacrer des banderoles lorsque Quagliarella se déplacera avec une équipe adverse.
De retour à Turin, mais à la Vieille Dame, Quagliarella participe au retour de la Juve au premier plan du calcio. En quatre saisons, il remporte trois scudetti (les trois premiers de la série de neuf de suite) sous l’égide d’Antonio Conte, mais voit son temps de jeu amputé par la concurrence et les blessures (notamment les ligaments croisés en 2011).
En fin de cycle à la Juve, Fabio Quagliarella retourne dans son club formateur, le Torino, à l’été 2014 pour une saison et demie, avant de revenir à la Sampdoria.
Si l’histoire d’amour avec Naples est manquée, celle avec les Blucerchiati s’avère une totale réussie. Depuis 2016, l’attaquant enchaîne les saisons à plus de 10 buts, avec même 26 réalisations en 2018-2019, le consacrant meilleur buteur de l’exercice.
À désormais 39 ans, Quagliarella est moins explosif et rapide qu’avant, marque moins. Mais le vieux briscard a su adapter son jeu. Plus intelligent, fournissant des efforts aux moments décisifs, à l’affût, il reste un élément précieux du jeu de la Samp.
Aimé et respecté dans tous les clubs qu’il aura connu, Fabio Quagliarella sera sans contrat fin juin 2022. Forcément, si la Sampdoria ne le prolonge pas, on aimerait le voir rester en Serie A. Chez un petit ? Chez un promu ? Toute occasion sera prise de le voir une saison de plus décocher des frappes folles de 30 mètres et célébrer, sourire aux lèvres malgré un visage aux traits tirés.
Photo Icon Sport