Fabien Laurenti : «Les individualités font la différence» | OneFootball

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Olympique de Marseille

·30 novembre 2022

Fabien Laurenti : «Les individualités font la différence»

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Olympien de 2001 à 2004 et formé au club, Fabien Laurenti nous livre son regard avisé sur la Coupe du monde au Qatar, le parcours des Bleus à quelques heures de France – Tunisie et la fin de la phase de groupes.

Quel est votre regard sur la Coupe du monde 2022 ? Je la trouve intéressante car il y a des surprises. Je ne pensais pas voir l’Arabie Saoudite à ce niveau-là ou le Canada jouer comme ça. On se rend compte que l’écart se resserre avec les grandes nations. Mais j’ai du mal à dégager un ou plusieurs favoris car, pour le moment collectivement parlant, aucune équipe ne m’a impressionné. Elles jouent beaucoup sur leurs individualités mais sur le plan collectif, ça ronronne un peu et aucune nation ne s’est dégagé collectivement.


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Les Bleus ont fait un bon début et face à la Tunisie, Didier Deschamps va faire tourner et on pourrait voir les deux Olympiens, Matteo Guendouzi et Jordan Veretout… Je l’espère sincèrement. À la place du sélectionneur, je changerais les onze joueurs ! C’est une chance d’être qualifié au bout de deux matchs et de pouvoir faire tourner. Les joueurs ont enchaîné beaucoup de rencontres, des matchs disputés et dans une grande compétition, c’est une opportunité de faire souffler des joueurs. Quand j’entends que Mbappé va jouer, je grince des dents. On n’est pas à l’abri d’une blessure ou d’un mauvais coup. Ce n’est pas le match le plus important de la compétition. Les Bleus sont là pour aller au bout, la priorité ce n’est pas le match contre la Tunisie. On a vu beaucoup de blessures, ce serait dommage de perdre un joueur. Cela permet de concerner également les joueurs qui ont moins de temps de jeu en faisant participer l’ensemble de l’effectif.

On connaît le groupe de l’adversaire des Bleus en huitièmes de finale, ce sera l’Argentine, l’Arabie Saoudite, le Mexique ou la Pologne. Dans ce groupe très équilibré, tout le monde peut encore se qualifier… J’aurais tendance à me méfier d’une équipe comme l’Arabie Saoudite qui joue sans complexe. Elle est emmenée par Hervé Renard qui a gagné beaucoup de titres notamment en Afrique. Elle dégage de la sérénité et de la folie. Elle me fait peur car elle est capable de tout. Elle a battu l’Argentine, même si l’Argentine me déçoit énormément. Je préférerais affronter les Argentins, ils doutent et ont du mal à s’exprimer, à faire leur jeu. On les a battus, il y a 4 ans en Russie, on aurait un atout psychologique sur eux. Je préférerais l’Argentine ou la Pologne plutôt que l’Arabie Saoudite qui me rappelle un peu la Suisse lors de l’Euro. C’est une équipe capable de renverser un match.

Il y a beaucoup de blessures dans cette Coupe du monde. La position de la compétition en pleine saison en est-elle la cause ? Oui, clairement. Les joueurs ont enchaîné immédiatement. En fin de saison, il y a trois semaines entre la fin des championnats et le début de la Coupe du monde. Ils partent en stage, se préparent pour la compétition. Là, une semaine après le dernier match de championnat, ils jouaient déjà. Il y a eu peu de temps et le rythme des rencontres était infernal. Les joueurs qui ont disputé une coupe d’Europe ont, depuis le mois de septembre, joué tous les trois jours des matchs de haut niveau avec beaucoup d’intensité. Les joueurs ne sont pas des machines et on voit qu’il y a des blessures.

Qui voyez-vous aller loin dans cette compétition ? Je place la France dans les favoris. L’effectif est conséquent malgré les absences de Pogba ou Benzema. Le Brésil a une armada offensive impressionnante. L’Angleterre, qui a fait un très bon match hier contre le Pays de Galles. Ses joueurs évoluent dans les plus grands clubs européens. Le Portugal également… Mais en termes de jeu et de collectif, je ne vois aucune équipe marcher sur les autres. Ce sont, pour le moment, les individualités qui font la différence.

Un dernier mot, sur le temps additionnel qui se rallonge sensiblement. Un élément à prendre en compte désormais pour les joueurs et les staffs… On marche sur la tête ! J’ai été très surpris de voir ça. Lors du match d’ouverture, il y a 14 minutes de temps additionnel en première période et 10 en seconde période, ça fait 24 minutes en plus ! On rajoute du temps alors que les joueurs sont déjà fatigués et on perd en rythme, en qualité technique et si cela continue, on va arriver à des matchs de 110-115 minutes. J’espère que cela n’arrivera pas dans nos championnats. Si on veut jouer le temps effectif, il faut faire comme au basket-ball par exemple, on arrête le chrono dès que la balle sort, quand il y a un changement, un blessé… Là, le temps de jeu effectif sera respecté.

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