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Jibril Diop·21 novembre 2022
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Jibril Diop·21 novembre 2022
Sadio Mané à cœur ouvert. Six semaines avant la Coupe du monde, que l’attaquant du Bayern ne disputera finalement pas malheureusement, il s’était confié en exclusivité à OneFootball.
Mané s’était prêté au jeu des questions-réponses concernant l’état d’esprit qui règne au sein de la Tanière, ses œuvres caritatives, sa reconversion et d’autres thématiques plus terre à terre, notamment sa coupe de cheveux iconique et sa célébration contagieuse.
On a beaucoup de joueurs importants dans cette équipe, comme Idrissa Gueye. Moi personnellement, pour que je brille, il me faut Idrissa Gueye à côté de moi. Pour que je sois à l’aise, il me faut Idrissa Gueye sur le terrain.
Aujourd’hui, je pense que j’ai plus de chances de gagner des trophées qu’auparavant. Je suis prêt à faire tous les sacrifices. Je ne vais pas abandonner. Le défi est clair : j’ai envie de gagner une autre CAN avec mon pays. Et en Coupe du monde, on verra bien ce qui va se passer. Le fait de gagner cette compétition n’est pas une chose impossible. Participer aux JO 2024 avec le Sénégal ? On verra bien. On verra bien (rires).
En 2018, le groupe vivait bien. C’était un groupe qui se lâchait en dehors du terrain. On rigolait beaucoup. On passait beaucoup de temps ensemble dans la chambre de Cheikhou [Kouyaté] et Idrissa [Gueye]. On allait tous là-bas pour jouer à UNO. On buvait beaucoup de thé. Des moments sympas. Parfois, on s’embrouillait là-bas (rires). « Non, tu triches. Non, je triches pas » (rires).
Oui, on a un rituel. On prie avant chaque match. Avant et après chaque entraînement. Est-ce que j’ai un rituel personnel ? Non, pas forcément. Juste la prière. Comme tout le monde, mais rien de spécial.
Peut-être arrêter ma carrière avec les Lions ! Peut-être (rires). Je vais laisser la place aux jeunes. C’est possible, on ne sait jamais. Honnêtement, si on gagne, je pense que je resterai maximum une ou deux années supplémentaire avec les Lions.
Il y avait un jeune chez nous qui aimait faire ça. Il avait 4 ou 5 ans. Je suis allé au village et il m’a dit « si tu marques, fais ça » (geste). Donc je fais ce geste pour lui.
Honnêtement, j’aime faire ça. Ça me plaît. Quand j’ai commencé à percevoir quelques sous, je me suis dis qu’il y avait moyen de faire quelque chose dans mon village, parce que je voyais l’état des écoles dans lesquelles j’avais étudié. Il n’y avait pas d’hôpital. Mon père et ma grand-mère sont décédés à cause de ça, parce qu’il n’y avait ni hôpital ni médicaments. On était obligé d’emmener mon père dans un petit village pour les soins traditionnels. Tout ça m’a marqué. Je me suis dit que j’avais les moyens pour mettre un hôpital sur place pour ces gens qui tombent malades et vont à des centaines de kilomètres [pour se soigner]. Et même pour ces jeunes qui réussissent leur brevet ou l’entrée en sixième, qui quittent le village pour aller à Dakar ou ailleurs. Je me suis dit qu’il fallait mettre une école ici, pour qu’ils restent jusqu’au baccalauréat. Ce sont des idées qui me viennent spontanément et je me dis qu’il n’y pas de raison de ne pas le faire.
Je n’exclus rien, mais c’est peu trop tôt pour parler de présidence. Je ne sais pas. Pourquoi pas, quand j’aurai fini ma carrière. On verra bien ce qui sera possible.
Je me rappelle quand j’étais au village, jusqu’à l’âge de 16 ans, on n’avait même pas de coiffures. Il fallait tout raser. C’était la volonté des parents. Ensuite quand je suis arrivé à Metz, il y avait les Bouna Sarr, Maxwel Cornet et d’autres jeunes du FC Metz. Je partageais ma chambre avec Thibaut Vion. Tous ces jeunes-là avaient ces coiffures et je me suis dit qu’il y avait aussi moyen de changer ma coupe. J’ai vu Bouna Sarr qui faisait beaucoup la coupe « Kirikou » (la crête) donc j’ai essayé de faire pareil. Mais avant, je ne mettais pas de trait blond sur ma tête. Au bout d’un moment, j’ai vu que tout le monde avait la même coupe. J’ai donc dit à mon coiffeur de mettre un trait sur mes cheveux pour ne pas ressembler aux autres. Le coiffeur m’a proposé de mettre un trait blond et j’ai dit « non, mes parents ne vont pas aimer ça ! ». J’ai fini par accepter. C’était joli et j’ai joué un match avec ça. Ma mère l’a vu et m’a appelé pour me dire de tout enlever (rires).
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Photo Getty