Exclu. Yusuf Yazici : « Lille restera toujours un club très spécial pour moi » | OneFootball

Dans une période cruciale de sa carrière, entre autres, avec l’Euro 2024 et la fin de son contrat à Lille, après une aventure longue de quatre ans, Yusuf Yazici fait le point. À l’aube de l’entrée en lice des Rouges et blancs contre la Géorgie (18h), le meilleur buteur lillois en Coupe d’Europe ne pas veut pas finir tête de Turc cet été, en Allemagne, comme en 2021.

Befoot : Comment perçoit-on l’Euro 2024 en Turquie ?

Yusuf Yazici : La Turquie est un pays très passionné. Surtout quand il s’agit de football et de matchs internationaux, cette passion devient encore plus intense. Je ne vois pas cela comme une pression ; c’est une émotion qui motive. C’est magnifique de voir des millions de personnes croire et ressentir la même chose. Lors du dernier Euro, nous avons vécu une déception. Cette fois, nous voulons vraiment les rendre heureux.

Le dernier tournoi a été un échec pour la Turquie. Comment un vestiaire vit-il ces moments dans un tournoi aussi important que l’Euro ?

L’une des plus grandes déceptions de ma carrière de footballeur est l’Euro 2020. L’équipe nationale occupe une place spéciale pour chaque joueur, et c’est aussi le cas pour moi. L’Euro 2024 sera mon deuxième grand tournoi au niveau des équipes nationales. En 2021 (lors de la dernière édition, décalée à cause du COVID, ndlr), nous étions conscients des espoirs placés en nous. Nous aurions aimé réussir, mais parfois, cela ne fonctionne pas (4e du groupe A avec 0 points, ndlr).

Pendant les qualifications, nous étions très bons en tant qu’équipe, avec un groupe de joueurs talentueux individuellement. En ajoutant de bonnes performances à cela, les attentes de notre public ont naturellement augmenté. Nous sommes la Turquie, et elles sont toujours élevées ici. Mais nous avons vécu un mauvais tournoi. Cet été, nous voulons effacer les mauvais souvenirs de 2021 et réaliser un exploit qui marquera l’histoire du football turc. Nous en avons la capacité.

C’était votre premier Euro. Quelle leçon en avez-vous tiré ?

Ces tournois représentent le plus haut niveau du football. Toutes les équipes qui y participent ont franchi des éliminatoires et sont là parce qu’elles font les choses mieux que les autres. Ce sont les détails qui font la différence. L’Euro 2020 m’a appris qu’il est nécessaire de donner le maximum de sa performance à chaque seconde pour réussir. Nous arrivons à ce tournoi avec plus d’expérience. Je pense que nous pouvons montrer notre différence.

En tant qu’enfant de Trabzon, que ressentez-vous en représentant la Turquie ?

C’est unique. Je n’ai pas les mots pour décrire ce que je ressens. Les Turcs sont incroyables. Où que vous alliez dans le monde, ils viennent toujours vous soutenir. C’est une émotion inégalée. Où que j’aille, peu importe le stade, je lève la tête et je vois un drapeau turc. C’est une immense chance.

En Allemagne, qu’est-ce qui sera le plus important : le résultat de cet Euro ou rendre à nouveau fier le peuple turc ?

Nous voulons les rendre fiers avec notre jeu et nos résultats. Ils le méritent. Lors du dernier tournoi, nous les avons déçus. L’Allemagne est une région où les Turcs sont très nombreux. Nous jouerons là-bas comme à domicile. Notre objectif est de rendre fiers nos supporters qui viendront nous encourager.

Le meilleur buteur européen du LOSC regrette l’élimination contre Aston Villa, alors que Lille aurait pu « terminer la saison avec un trophée européen. » © Andrew Yates / Sportimage – Icon Sport

Quel rôle le meilleur buteur européen du LOSC peut-il jouer dans cet Euro ?

Tout d’abord, je me sens bien. C’est le plus important au début d’un tel tournoi. Ensuite, nous verrons comment les matchs se dérouleront. Je veux continuer ma forme de la saison ici. Bien sûr, l’important est que nous réussissions en tant qu’équipe. Peu importe que ce soit moi ou un autre coéquipier qui marque. L’important est la réussite de l’équipe nationale. Nous travaillerons tous pour cela.

Plus sérieusement, qu’est-ce que ça vous fait de vous lever le matin en sachant que vous avez été si important pour un club comme Lille ?

J’en suis très fier. Lille a une place très spéciale dans ma carrière. Toute ma vie, je me souviendrai avec bonheur de chaque jour passé ici.

Globalement, quel sentiment vous a laissé la saison 2023-24 avec le LOSC ?

Globalement, je pense que nous avons fait une bonne saison. Il y a des matchs que nous avons perdus avec malchance. Je n’oublierai jamais le match contre Aston Villa. Si nous avions passé ce tour, nous croyions que nous aurions terminé la saison avec un trophée européen. Mais comme je l’ai dit, parfois ce sont les petits détails qui déterminent les résultats.

En ce qui concerne ma performance, je pense avoir fait une bonne saison dans l’ensemble. Surtout cette année, j’ai joué à presque tous les postes sauf défenseur et j’ai essayé d’apporter ma contribution à l’équipe. Jouer à différents postes améliore les compétences et la vision du jeu. Mon objectif est de continuer à progresser. J’ai inscrit des buts en Europe et je suis devenu le meilleur buteur de l’histoire de Lille en compétitions européennes.

Cela pourrait être votre dernière saison avec les Dogues…

Comme tout le monde le sait, mon contrat se termine le 30 juin. Pour l’instant, rien n’est certain. Tout ce que je peux dire, c’est que, où que j’aille, Lille restera toujours un club très spécial pour moi.

Certains clubs ont déjà manifesté leur intérêt. On a mentionné Nice, notamment.

Il est vrai que certains clubs ont montré de l’intérêt auprès de mes agents. Mais il ne serait pas juste de mentionner un club ou une offre en particulier. Je ne ferme la porte à aucun club. Pour le moment, toute ma concentration est sur l’Euro 2024. Après le tournoi, j’aurai beaucoup de temps pour y réfléchir.

Paulo Fonseca aura révolutionné la façon de jouer de Yusuf Yazici. © Baptiste Fernandez / Icon Sport

Même l’AC Milan a manifesté son intérêt. Que répondez-vous à ceux qui disent que vous n’avez pas le niveau ?

Chacun a le droit de commenter. Mais dans le football, je regarde les statistiques. Et les chiffres montrent les contributions que j’ai apportées aux clubs où j’ai joué jusqu’à présent. Milan ? Oui, c’est un club mythique, et je pense que mon triplé là-bas a marqué les esprits. C’est flatteur qu’un tel club s’intéresse à moi.

L’occasion de retrouver Fonseca…

Paulo Fonseca m’a apporté beaucoup de choses positives. Tout d’abord, en tant que personne, il m’a beaucoup fait confiance et m’a mis à l’aise. Être en confiance dans le football améliore votre performance. J’ai également beaucoup appris tactiquement de lui. Fonseca est un entraîneur qui trouve des solutions très réussies pour chaque moment et chaque aspect du jeu. Il vous explique en détail où presser, où attaquer l’adversaire, et souvent, vous voyez les résultats de ces instructions.

De plus, Fonseca est un entraîneur qui m’a fait aimer l’aspect défensif du jeu. En tant que joueur offensif, j’avais l’habitude de préférer être dans le dernier tiers, recevoir le ballon là-bas tout au long de ma carrière. Mais Fonseca m’a fait aimer courir et prendre des actions défensives. En ce sens, je peux dire qu’il m’a beaucoup appris en termes de diversité de mon jeu. Il aura toujours une place très spéciale dans ma carrière.

Propos recueillis par Hicham Bennis, à la fin de la saison lilloise.

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