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·22 octobre 2024

EXCLU - S.Pri Noir : "Vitinha doit être le nouveau leader du PSG"

Image de l'article :EXCLU - S.Pri Noir : "Vitinha doit être le nouveau leader du PSG"

Après avoir réalisé des essais du côté de Newcastle et Sedan, S.Pri Noir a finalement pris le chemin du football américain, sacré deux fois champion de France, avant de percer dans la musique, tout en gardant un regard très avisé sur le monde du football et son club de coeur, le Paris Saint-Germain. Entre deux tournois lors du Winamax Poker Open de Bratislava, il se confie.

Pour commencer, si je te parle de Santiago Munez, ça te dit quelque chose ? Et surtout, tu as un point commun avec lui : "Goal", le film sur le jeune sud-américain qui débarque à Newcastle, comme toi ! Tu peux nous en parler ?


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Dans ma tête, je n’étais pas Santiago Munez (rires), mais j’étais plus Dely Valdés, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain. Je me disais : D'accord, je suis un joueur avec des qualités, donc pourquoi ne pas commencer quelque chose de positif dans un centre de formation. J’ai fait un essai à Newcastle, donc, mais aussi à Sedan. Dans ma tête, j’étais El Hadji Diouf.

Quand on a 14 ans, qu’on débarque dans la grisaille de Newcastle pour un essai, c’est une sacrée expérience !

Franchement, j’étais complètement dans un film. Pas dans « Goal », mais dans « Olive et Tom ». Je me voyais comme Olivier Atton, je pensais que j’allais croiser Roberto Sedinho et qu’il allait me détecter. C’était assez impressionnant, le lieu, l’atmosphère, et même ce que j’étais en train de faire, c’était un truc de dingue. J’ai vécu l’espace d’un instant la vie de vrai footballeur, même si je jouais déjà en club.

À un moment, tu t’es dit que devenir footballeur pouvait être une réalité ?

Non, après l’essai non concluant à Newcastle, j’ai compris la difficulté qui se présentait pour devenir footballeur. À ce moment-là, j’ai décidé de changer de poste. J’ai réfléchi mon football de manière différente. Initialement, je suis milieu de terrain capable aussi de jouer sur les côtés. Par la suite, je me suis mis au poste d’arrière droit. J’avais des qualités de vitesse, de dribbles, et j’ai vu qu’il n’y avait surtout pas beaucoup de monde à ce poste. Et à ce poste, avec mon profil : un dribbleur, capable d'enchaîner les efforts, et grand de taille, j'avais une chance à saisir. Ça m’a fait évoluer dans les divisions ensuite.

"Le PSG, émotionnellement, c’est implication maximum"

Finalement, tu as réussi à percer dans la musique, le rap. Mais au juste, qui est le meilleur rappeur au foot ?

On m’a souvent dit que Beendo Z est pas mal du tout. Sams aussi, c’est vraiment mon pote, on joue souvent au five ensemble. Il est vraiment bon, il a joué à Libourne-Saint-Seurin quand même, RK n’est pas mal non plus pour avoir tapé la balle avec lui. Mais de ce qu’on me dit, Beendo Z, ça a l’air pas mal.

Et toi ?

Pas mal, par contre je demande à voir au football américain. Après le football, j’ai changé de sport pour devenir champion de France. À ce moment, je n’ai pas touché un ballon pendant cinq ans, du coup forcément, ça se ressent, j’ai perdu du niveau. Mais bon, je garde toujours un petit niveau.

Comment t’es-tu retrouvé à faire du football américain ?

À l’école. J’avais des mecs dans ma classe qui jouait, et je les voyais avec leur dégaine incroyable, j’aime trop le style, les sapes. Il me fallait les équipements, donc j’ai attaqué et j’ai rapidement accroché pour ensuite devenir deux fois champion de France avec les Flash de La Courneuve. Même si je joue plus, je continue de regarder, surtout à partir des play-offs aux États-Unis. Et en France, on a désormais les Paris Musketeers qui évolue dans l'European League of Football, et j’ai tous mes anciens potes qui jouent, entraînent là-bas. Là, je regarde tous leurs matchs.

Désormais, quel est ton rapport au football ?

J’en ai toujours beaucoup consommé et j’en consomme toujours énormément. Je regarde au moins quatre ou cinq matchs par semaine, minimum.

Et tu es quel genre de supporter devant un match ?

Quand c’est le Paris Saint-Germain qui joue, j’ai du mal à être calme. C’est un club qui te procure des émotions dans le bas comme dans le haut, c’est toujours les extrêmes. Quand je regarde l’Olympique de Marseille, parce que paradoxalement, en tant que supporter du PSG, j’aime bien les regarder, je suis plus tranquille, c’est plus détente, je m’en fous du score. Le PSG, émotionnellement, c’est une implication maximum, il ne faut pas être cardiaque, même avant le rachat par les Qataris. C’est un ascenseur émotionnel.

"Le Sénégal, c’est comme le Paris Saint-Germain, ça me rend fou"

Et sur les sélections nationales ?

Le Sénégal et la Coupe d’Afrique des Nations remportée… c’était la folie. En 2019, j’étais déjà au Caire pour la CAN que l’Algérie gagne (rires). Le Sénégal, c’est comme le Paris Saint-Germain, ça me rend fou, tout simplement. Après, il y a l’équipe de France. J’ai un rapport un peu plus distant depuis France - Sénégal. Ça reste une équipe que je kiff, que je suis, mais si elle perd, je suis déçu au fond de moi, mais j'arrive à me canaliser. Et quand il gagne, je suis comme un ouf aussi. Mais tu ne peux pas avoir PSG - Sénégal - France… ton coeur va s’arrêter !

Tu t’attendais à l’échec du Sénégal à la CAN ?

Pas à ce point-là. Je n’attendais pas forcément le doublé, mais j’espérais une meilleure compétition. Dans le jeu, ce n’était pas top, même si ce n’était pas la folie quand on a remporté la CAN. Donc forcément un peu déçu. Ils auraient pu faire mieux. Mais surtout, les dieux du football ont décidé de la donner à la Côte d’Ivoire !

Tu nous as dit que tu étais impulsif devant les matchs du PSG. Et derrière une table de poker, tu es quel style de joueur ?

Franchement, je suis extrêmement calme, même si des fois, quand ça tourne mal, cela t’impacte. Hier, je me suis fait éliminer d’un tournoi, je ne pensais pas que ça allait m’impacter à ce point.

Autant qu’une défaite du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions ?

Franchement, dans le même esprit. Hier, c'est la première fois de ma vie que j’ai pris un si gros impact. Quand tu fais du poker avec tes potes et que tu mises, ça va. Mais hier, la manière dont j’ai été éliminé, c’était un coup derrière la nuque, assommé.

Actuellement, nous sommes au Winamax Poker Open de BratislavaTu es quel type de joueur de poker ?

Ça dépend qui j’ai en face, ce que j’ai en main. Mais je suis plus un joueur multifacette, j’essaie de m’adapter à ce que j’ai à la table.

Tu joues beaucoup au poker en dehors ?

Oui, carrément, je joue avec des potes à Paris, des artistes.

Quels sont tes points faibles et tes qualités ?

Je dois progresser en lecture du jeu, le pourcentage de victoire sur un flop, une rivière, etc. Calculer plus précisément mon pourcentage de victoire sur une main, deviner celle des autres joueurs.

Vitinha doit être le nouveau leader du PSG

Et quels points faibles et tes qualités du Paris Saint-Germain cette année ?

Il y a des progrès à faire dans tous les compartiments du jeu cette année. Je trouve que nos latéraux sont très forts, mais on a un problème d’équilibre, car ils sont très offensifs. Marquinhos (il marque un temps d’arrêt), j’ai parfois l’impression qu’il est devenu un joueur moyen - plus, qui te rend une copie à 6/10, pas plus, pas moins. Mais du coup, à côté de lui, il faut un vrai leader comme a pu l’être Thiago Silva, qui  est quasiment tout le temps au top. Quand on voit que c’est Lucas Beraldo ou Willian Pacho à côté de lui, c’est un peu plus compliqué. Donc compliqué au niveau de la défense. Pour le milieu de terrain, il faut trouver l’organisation pour s’équilibrer au mieux, car on manque d’impact physique jusqu’à présent. Il nous manque un mec comme Rodri, qui te quadrille le milieu, capable de faire le cinquième défenseur quand les latéraux manquent, un vrai leader.

Justement, qui peut prendre le lead de cette équipe ?

Vitinha doit être le nouveau leader du PSG. Déjà, techniquement, c’est le leader naturel, et j’ai l’impression qu’il peut vraiment passer un step. Sa personnalité a commencé à se révéler quand Lionel Messi et Neymar ont quitté le club. Là, c’est au tour de Kylian Mbappé de s’en aller. Il va avoir beaucoup plus d’espace pour s’exprimer dans le vestiaire. C’est un bon gars, il a une bonne aura sur le terrain, il a toutes les qualités.

On sent que le titre va être plus difficile à aller chercher avec les bonnes performances de l’Olympique de Marseille et de l’AS Monaco !

C’est vrai, on sent qu’il va falloir plus cravacher. D’un côté, on a trop de manquements, des lacunes dans beaucoup de secteurs de jeu, et aussi, tu as 40 buts en moins dans l’année sans Kylian Mbappé. Il faudrait qu’Ousmane Dembélé soit plus tueur, que Bradley Barcola soit plus régulier, et trouver un pur avant-centre. Je vois les performances de Viktor Gyokeres avec le Sporting Portugal. J’adore ses déplacements, son jeu dos au but, dans la surface, ça pourrait être le gros coup.

J’ai vu dans une interview que tu disais que tu n’arrivais pas à comprendre les gens de Paris qui supporte Marseille. Récemment, on a vu un pur Parisien signer avec l’OM avec Adrien Rabiot…

(Il rigole). Pour moi, je me dis que s’il va à Marseille, c’est que, au fond de lui, il n'était pas indifférent. Mais après, ça reste un professionnel, il a sa carrière de joueur. Je pense qu’il a une affinité avec Marseille, sinon, ça n’est pas possible.

Comment tu imagines sa première au Parc des Princes ?

Il va avoir des sifflets, tu peux en être persuadé, mais c’est le football. Ce n’est pas comme dans les années 1990 ou 2000. J’ai connu le Parc des Princes dans cette période-là. Quand il y avait les deux virages avant le plan Leproux. Là, il aurait passé une soirée d’enfer. Mais là, ça va siffler, mais ça va, il va gérer, je pense.

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