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·17 juin 2024

Exclu. Muhammed Cham : « J’ai grandi dans la rue, là où j’ai développé mon football »

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À l’heure de ce qui aurait pu être son premier Euro 2024, Muhammed Cham, non-sélectionné par Ralf Rangnick, dresse les raisons pour lesquelles l’Autriche s’affiche comme un adversaire redoutable de la France, qu’elle affronte ce soir, 21h. Ainsi qu’un bilan bien terne de la saison des joueurs du Clermont Foot 63.

Befoot : « Il y a quelque temps, vous disiez que l’Autriche était votre favorite pour le titre. Avez-vous toujours ce sentiment ?

Muhammed Cham : C’est toujours ce que je pense, oui. Mais nous avons eu quelques blessés très importants pour nous. Je pense que le groupe sera bon. Nous avons tellement de qualités que nous comparons toujours les autres joueurs entre eux. Nous connaissons tous les qualités de notre groupe.


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Cette équipe arrive confiante, avec seulement une défaite depuis le début des qualifications pour l’Euro ? Qu’est-ce qui explique ces résultats ?

Je pense que c’est parce que notre équipe est très soudée. Nous croyons tous les uns en les autres. Nous n’avons pas l’impression de n’être que des coéquipiers ou des joueurs de la même équipe nationale, nous sommes tous des amis proches. Beaucoup de gens aiment être ensemble, même en dehors du football, en vacances par exemple. C’est ce qui fait le succès de cette équipe.

Concernant Ralf Rangnick (le sélectionneur de l’Autriche), comment fait-il pour élever cette équipe à ce niveau ?

Il sait comment aborder la pression quand elle se présente. Il sait ce qu’il faut faire avec tel ou tel joueur pour obtenir ce résultat. Il n’est pas arrivé au poste de sélectionneur sans raison. C’est l’un des plus grands noms du football. Il sait vraiment comment gérer une équipe. Sa façon de faire est parfois différente, mais il réussit toujours et c’est suffisant aujourd’hui.

Tout ce qui nous arrive est en grande partie grâce à lui. Et puis c’est quelqu’un de très bien. Nous restons souvent en contact. Il m’écrit pour savoir comment je me sens. C’est quelqu’un qui s’occupe de ses joueurs, même si nous avons un grand effectif. C’est la même chose avec les jeunes. Il est comme ça avec tout le monde. Il ne se préoccupe pas de savoir si vous jouez en Ligue des champions ou en deuxième division. Ce n’est pas quelque chose d’habituelle de voir un entraîneur être ainsi.

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Muhammed Cham aspire à devenir le numéro 10 de l’Autriche. ©Photo: GEPA pictures/ Johannes Friedl – Photo by Icon sport – Photo by Icon Sport

Ce groupe D est composé de la France mais aussi de la Pologne et des Pays-Bas. Par quel moyen l’Autriche pourrait sortir de ce groupe D ?

C’est un groupe difficile, le plus compliqué. Mais nous le pouvons, car nous avons accumulé de l’expérience depuis de nombreuses années. L’Autriche sait de quelle manière jouer contre les grandes nations car, à mon avis, elle en devient une. Ce sera difficile de jouer contre nous aussi. Ce match sera très équilibré.

Dans le groupe, il y a Kévin Danso que vous croisez en Ligue 1. Décrivez-nous votre relation avec lui.

C’est mon grand frère. Il prend toujours soin de moi. C’est important d’avoir de bonnes personnes autour de soi, d’être bien entouré. Il a deux ans de plus que moi, mais nous sommes toujours les mêmes. C’est une bonne chose de l’avoir.

Porter le numéro 10, être l’une des stars… Quelles perspectives d’avenir entrevoyez-vous avec l’Autriche  ?

Pour moi, le numéro dix est toujours ce que je veux avoir. J’espère qu’un jour, je pourrai l’emmener en sélection, pouvoir le porter pour mon équipe nationale. Est-ce que c’est la plus grande équipe pour moi de porter ce numéro pour mon pays ? Il n’y a pas quelque chose de plus grand pour moi.

« La vie est toujours une leçon. » Muhammed Cham.

On remarque que vous portez toujours un bandage à la main gauche. D’où cela vient-il ?

Cela a commencé il y a trois ans en Autriche. Je ne sais pas pourquoi j’ai commencé à le porter, mais depuis, tout fonctionne pour moi. Alors je l’ai gardé. Et je le garderai toujours. C’est quelque chose dont j’ai besoin. Si je ne le fais pas, je ne me sentirais plus à l’aise. J’écris les noms de ma famille et de ma copine. Au moment de faire mes lacets ou en match, je regarde les noms, et cela me donne le pouvoir, la foi de les rendre fiers et d’aller de l’avant.

Cela vient aussi du tcheksplay. En Allemagne, cela représente le football-street. Je suis né avec, j’ai grandi dans la rue. C’est là que j’ai appris et développé mon football. Jouer avec le flair, ce n’est pas la même chose que de jouer au plus haut niveau. Mais il faut toujours s’amuser dans le football, il faut se rappeler pourquoi on a commencé. Et c’est toujours pour ça que je célèbre avec style. Le masque ? C’est pour dire « salut » à mes gars, à mes amis et proches de chez moi.

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« Toujours avec style », Muhammed Cham célèbre ses buts pour ses proches, toujours avec une référence au tcheksplay. ©Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

L’autre particularité qui saute au yeux, c’est votre mindset. Dites-nous en plus sur le mantra qui vous anime.

C’est à cause de nombreux échecs dans la vie. C’est pour rester fort à chaque fois que les choses arrivent. La vie est toujours une leçon, il y a toujours des hauts et des bas. Nous devons croire en nous-mêmes dans tous les domaines de notre vie. Le football en est le parfait exemple. Vous pouvez être un héros et un jour, tout le monde vous déteste. Il faut donc rester fort et avoir confiance en soi. Si vous jouez avec confiance, vous serez la meilleure version de vous-même.

Ce qui vous permet aussi de vous dépasser. Cette saison, ça a été le cas concernant votre record de nombre de buts. Comment analysez-vous vos performances en 2023-24 ?

Je pense que cette saison, j’ai fait d’importants progrès dans tous les domaines. Je suis resté fort, j’ai été capable de jouer, de défendre, de faire des différences… C’est ce que je voulais. Mais à la fin, le plus important était de gagner notre maintien en Ligue 1 (dernier avec 25 points, ndlr), ce que nous n’avons pas réussi à faire. Mais je peux dire que je suis très fier, même si la saison a été difficile, nous avons perdu beaucoup de matchs et qu’il était difficile mentalement de rester fort. Mais encore une fois, quand je regarde en arrière, je peux être fier de ce que j’ai fait. La Ligue 1, c’est du haut niveau et c’est difficile.

« Nous nous sommes tués à la tâche, chaque match, même ceux que nous avons perdu. Nous avons tout essayé. » Sur la mauvaise saison de Clermont

Comment peut-on expliquer ces résultats, alors que le Clermont Foot 63 était en première partie (8e) de tableau l’an dernier ?

En fait, nous en parlons avec beaucoup de joueurs, mais nous ne pouvons pas expliquer pourquoi. Nous sommes toujours la même équipe, comparé à l’an dernier. Avec de nouveaux joueurs et de nouvelles qualités, certes, mais je pense que nous n’avions pas grand-chose de différent. La saison dernière, nous avons marqué beaucoup de buts et nous avons remporté de nombreux matchs.

Mais cette saison, nous avons joué de bons matchs sans en gagner. C’est comme ça. Du premier au dernier match, nous n’avons pas eu de cadeau. Nous nous sommes tués à la tâche, chaque match, même ceux que nous avons perdu. Nous avons tout essayé. La chance n’a pas été du bon côté cette année.

Le départ de Gastien se fait tant ressentir que ça ?

C’est sûr, mais je pense que le nouvel entraîneur (Sébastien Bichard) a donné beaucoup de sa personne. C’est ce dont le club a besoin. J’ai été très heureux de travailler avec Gastien, parce qu’il m’a offert la chance de jouer dans une Ligue 1 comme celle-ci. Et j’ai beaucoup joué, je n’ai pas manqué un seul match depuis que je suis arrivé. J’en suis très reconnaissant parce qu’il m’a donné des opportunités, à moi, le garçon qui venait d’un club autrichien de deuxième division. Ce n’était pas habituel pour moi de jouer directement, aussi rapidement. Il a eu confiance en moi et m’a donné de la liberté. »

Propos recueillis par Hicham Bennis, avant la liste finale de Ralf Rangnick.

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