EXCLU - L2B : « La vie de footballeur est nulle  » | OneFootball

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·18 juillet 2025

EXCLU - L2B : « La vie de footballeur est nulle  »

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Dans le circuit depuis quelques années, le groupe « L2B » valide lentement mais sûrement sa montée en puissance. Son dernier hit « Pelican » présent dans le projet « Nés pour briller » tourne en boucle dans de nombreux vestiaires de Ligue 1. Les trois artistes du Bois l’Abbée à Champigny-sur-Marne ne sont pourtant pas des spécialistes du ballon rond. Et n’envient aucunement la vie des footballeurs. De passage dans les bureaux de Onze Mondial, KLN, D2 et IDS nous dévoient leur vision du sport roi. Et surtout leur définition du mot « VAR ».


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Quel est votre rapport au foot ?

IDS : Mon attirance pour ce sport vient du quartier, tout le monde jouait au foot. Du coup, il fallait suivre le move.

KLN : Pareil, le quartier m’a poussé à m’intéresser au foot, mais la vérité, j’ai essayé d’y jouer, ce n’était pas trop ça. Je n’ai jamais été un grand fan. Mais ça m’arrive de jouer aux paris sportifs.

D2 : Moi, je ne joue pas au foot, mais j’aime bien regarder et faire des petits paris de temps en temps également.

Vous n’avez donc pas joué en club ?

IDS : Si, quand j’étais petit, j’ai joué dans le club de Chennevières, car il se trouvait à côté de ma cité.

KLN : Moi, je suis passé par Nogent. Mais j’étais vraiment naze, je n’ai tenu que trois mois (il éclate de rire). Il fallait payer la licence, les équipements, tout ça, c’était négatif. J’ai abandonné.

D2 : Me concernant, j’ai un petit parcours. Je suis passé par Joinville, Champigny-sur-Marne, Le Perreux. Je jouais beaucoup au foot. J’ai fait trois clubs.

Vous jouiez quel poste ?

IDS : J’ai joué numéro 6.

KLN : Pareil, au milieu !

IDS : Alors moi, j’ai occupé plein de postes : défenseur, puis numéro 6 et pour finir attaquant droit. Laisse tomber, je ne tenais pas en place (rires).

Quel était votre niveau ?

IDS : J’étais éteint (il coupe puis se reprend). Non, je suis un menteur, je suis éteint actuellement. Mais quand j’étais petit, j’étais bon. Quand on faisait les équipes, on me prenait toujours parmi les premiers. Mais aujourd’hui, ce n’est plus trop ça.

KLN : C’est vrai, ça te prenait toujours. Moi, j’ai toujours été éclaté, on ne me prenait jamais. C’est pour ça que j’ai lâché.

D2 : Moi, j’étais fort. Je te donne cette VAR (une info exacte dans le langage des quartiers, ndlr) et je peux te dire que c’est toujours d’actualité.

Vous ne jouez plus au Five ?

D2 : Non, de temps en temps, nos potes font des Five, mais on n’est pas dedans. Nous sommes de simples spectateurs.

KLN : On suit leurs matchs sur SnapChat, ils aiment bien faire des stories pour montrer ce qu’il se passe.

IDS : On se marre bien, tellement ils font des histoires pendant leurs matchs.

Quelle est votre équipe préférée ?

D2 : Le Paris Saint-Germain, obligé !

KLN : Le PSG et le Real Madrid. À l’époque, le Barça avec Messi, c’était fort aussi. C’était beau ce qu’il faisait.

IDS : Le PSG depuis tout petit, il fallait suive les grands frères. Et j’aime bien le Real aussi. J’ai toujours validé la VAR de Madrid franchement, ils ne nous déçoivent jamais.

Vous avez un joueur préféré ?

KLN : Kylian Mbappé.

IDS : Avec ta tête de Kylian (rires). J’ai regardé une vidéo de Robinho récemment, donc j’ai envie de dire Robinho.

KLN : C’est qui ? Il joue où ?

IDS : Il a joué pour l’équipe du Brésil et du Milan AC (il s’arrête). Oh le fou, j’ai oublié Adriano aussi.

D2 : Mon joueur marquant, C’est Cristiano Ronaldo. Quand j’étais petit, je le kiffais, j’aimais bien son jeu, un vrai finisseur. Mais depuis qu’il est allé en Arabie saoudite, je ne suis plus dessus, je ne connais plus les VAR.

Depuis toute à l’heure, vous utilisez le mot VAR, que veut dire cette expression ?

D2 : C’est l’info !

IDS : C’est le même principe que dans le football, quand on donne une VAR, on donne une information précise.

KLN : Eh oui, une VAR, c’est une information précise et vérifiée. Si on te donne une VAR, il n’y a pas de mensonge (sourire).

Mais pourquoi le mot « VAR » ?

D2 : C’est une référence footballistique. Quand l’arbitre va prendre les infos au plus près devant son écran.

IDS : Nous, on aime voir les trucs de près, on n’aime pas laisser place au doute.

KLN : Si quelqu’un dit un truc suspect, on demande immédiatement vérification. Et on va sur l’écran. Si tu as besoin, on peut même te donner une VAR.

DS : C’est vrai, il suffit de demander une VAR et on te gère ça (rires).

Avez-vous une anecdote footballistique à raconter ?

KLN : Moi, je n’ai jamais fait d’exploit. Ah si, un jour, quand je jouais à Nogent, un gars allait mettre un but et moi j’ai mis mon pied in-extremis et le ballon est allé au-dessus du but. J’ai sauvé mon équipe.

D2 : C’est ça ton histoire ? T’es sérieux là ?

KLN : Bah ouais, c’est lourd. Comme je me trouvais trop nul, quand j’ai réussi ce sauvetage, je me voyais en super héros.

IDS : Attends, répète ton histoire s’il te plaît.

KLN : Un joueur a tiré, il allait marquer et moi j’ai taclé, et le ballon a été au dessus du but. C’est le meilleur truc que j’ai fait de ma vie de footballeur.

D2 : Moi, un jour, on m’a dit : « D2, tire le coup franc, c’est pour toi ». Bon automatiquement, dans ma tête, je me suis dit : « Il faut que je gère cette VAR pour le bien de tout le monde ». Je tire et ça rentre. Et je tiens à préciser, le coup franc se situait à plus de 30 mètres. Ça, c’est une précision importante, une très bonne VAR pour toi et les lecteurs de Onze Mondial (rires). C’était en 2012, voilà une VAR supplémentaire pour vous. Je portais le maillot de Joinville.

IDS : Pour ma part, rien de fou, j’étais un bon joueur. Mes buts étaient normaux, je ne faisais pas de dribbles. Je marquais beaucoup de « passe-but ». Tu sais, tu arrives devant le gardien, on te la décale et tu pousse le ballon au fond.

KLN : Comme à l’époque de PES !

Vous jouez à la console ?

D2 : Je me débrouille. Je ne suis pas fort de fou, mais je ne suis pas nul. J’ai les bases. Avant, je jouais tout le temps, je me tuais à la playstation.

KLN : Je ne joue vraiment pas à la play, ce n’est pas pour moi.

IDS : Je n’ai même pas de console.

Vous jouez seulement aux paris sportifs donc ?

KLN : Avec modération, nous ne sommes pas des parieurs fous, on fait attention. Quand il y a un gros match, je mets un petit billet pour vibrer devant la télé. Ça met du piment. Quand il y a PSG-Marseille ou Real-Barça, c’est rare quoi.

D2 : Voilà, c’est histoire de. Un grand bonjour à Vinicius et Dembouz d’ailleurs.

IDS : Moi, je ne joue pas. Eux font ça pour le kif, c’est rare.

Vous êtes en contact avec des joueurs ?

D2 : Bien sûr, Manu Koné, Elye Wahi, Yann Karamoh, Roméo Lavia, Mathys Tel…

KLN : On se ressemble tous.

IDS : On sort des quartiers, on a juste pris des chemins différents.

Vous les connaissez comment ?

D2 : Certains, on s’est connus sur les réseaux, car ils nous écoutent, et nous, on les regarde. D’autres, par le biais de notre producteur, il était coiffeur. Du coup, il les connaissait déjà. On s’est rencontrés dans la vraie vie par la suite, le feeling est super bien passé.

KLN : On a le même entourage que Wahi, c’est la famille.

Vous avez des anecdotes avec eux ?

D2 : Laisse tomber, on a trop de trucs (rires). Mais ce n’est pas des anecdotes qu’on peut raconter (sourire).

KLN : C’est secret (sourire).

IDS, j’ai vu que tu portais le maillot d’une joueuse, Kelly Gago, dans un clip. Peux-tu expliquer ?

IDS : Oui, elle joue à Everton. Ma soeur habite à Bonneuil, et quand j’étais petit, j’allais souvent chez elle pour les vacances. Du coup, je trainais dans sa cité. Kelly Gago est aussi originaire de cette cité à Bonneuil, on s’est connus comme ça. On n’a pas coupé le contact. J’ai grandi avec elle. Et franchement, elle était trop forte. Au city, c’était la seule fille et elle mettait tout le monde à l’amende. Elle m’a choqué, j’ai encore les images en tête de ses exploits au quartier. Mais tu vois dans le city stade, il y avait toute la cité, tout le monde était là. Et elle, seule fille sur le terrain, elle régalait tout le monde. Elle faisait des différences de fou. Regarde, tout va bien pour elle, ça a marché. Je suis content.

Vous avez déjà été dans des stades ?

KLN : Je suis déjà allé voir un match de Yann Karamoh. On va bientôt rendre visite à Elye Wahi à Francfort (il coupe). On a oublié de citer Yoann Cathline aussi. On est bien branchés avec lui. On suit le football pour la culture. Du coup, on a fait le Parc des Princes, le stade de Reims pour Torino-Reims, c’était un match de préparation.

D2 : Oui, on n’a fait que ça. On ne va pas trop dans les stades.

Vous aimeriez aller dans des stades ?

D2 : Le Santiago Bernabéu.

Quels sont les joueurs qui viennent du même quartier que vous ?

D2 : Olivier Ntcham et Yoann Cathline.

Vous n’auriez pas aimé percer dans le foot ?

IDS : Pour l’argent, oui ! Mais sinon…

D2 : La vie de footballeur est nulle ! Ils ne peuvent rien faire, ils ne profitent pas. S’ils veulent s’amuser, il faut se cacher, car ils ne doivent pas se montrer. C’est naze de faire les choses en cachette. Vivre caché, c’est éclaté.

KLN : Je valide totalement ce qu’il dit. C’est chiant de faire attention à tout. Nous encore, ça va, on est des rappeurs. Quand on va faire un show en boîte, c’est le travail. Eux, s’ils vont en boîte, ça peut faire polémique, ça peut sortir dans la presse. Et tout ce qui va avec. Les gens vont commencer à dire : « Il va en boîte, c’est pour ça qu’il est nul sur le terrain ». Nous, si on va en boîte, on s’amuse comme jamais. Et personne ne va rien dire.

D2 : Il y a trop de « VAR » à gérer pour les footballeurs. Ce n’est pas une vie.

KLN : Je te jure, nous, on peut sortir notre projet et aller en vacances tranquille, quand on veut. On n’a pas de calendrier imposé.

IDS : Avoir un tas d’argent et ne pas profiter comme tu veux, c’est naze.

KLN : On exerce dans deux milieux qui se ressemblent, mais…

D2 : Ça ne se ressemble pas du tout. Ils ne peuvent même pas manger au MacDo, ils ne peuvent même pas marcher avec une meuf tranquille, c’est trop. Ça n’a rien à voir.

IDS : On est des personnages publics, comme eux, c’est tout.

KLN : Ouais, c’est vrai.

IDS : Moi, je dirais qu’on est pareils au niveau de la personnalité. Ce sont des gens comme nous, même s’ils ne peuvent pas manger dans des fast food ou sortir comme ils veulent. Ils nous ressemblent, ils ont envie comme nous. Niveau personnalité, on est les mêmes. Mais au niveau professionnel, ça n’a rien à voir. Être rappeur et être footballeur, c’est totalement différent.

Souvent, les rappeurs disent qu’ils auraient aimé être footballeurs.

IDS : Seulement pour le salaire. On ne gagne pas le même argent (rires).

D2 : C’est vrai qu’à ce niveau, ce n’est pas pareil.

Si vous deviez comparer la trajectoire de votre groupe avec celle d’un footballeur, vous vous situeriez où ?

D2 : On est comme Ousmane Dembélé.

IDS : Non, on est en mode Désiré Doué.

D2 : Mais non, on est comme Dembélé, ça fait longtemps qu’on est là, Désiré Doué arrive tout juste. Tu as dérayé là.

IDS : J’avoue, tu as raison ! Dembélé est à son prime en ce moment, il a fait son chemin et commence à payer fort.

D2 : Bah oui, on est en Dembouz !

KLN : La comparaison est bonne, on est en phase ascendante et bientôt le Ballon d’Or, qui sait ?

Et vous supportez les pays de vos parents ?

KLN et IDS : On est Congolais, nous, c’est la musique. Le football, c’est pour les autres (rires).

D2 : Moi, c’est la Côte d’Ivoire, je supporte à fond. Je kiffe Seko Fofana, Max Gradel, Haller, Kessié. Je regarde tous les gros matchs de la sélection, c’est obligé.

Avez-vous des références footballistiques dans vos textes ?

IDS : Moi, je dis : « Je marque les buts de la tête ». J’ai sorti ça pour la lyric, pour le style, ça collait bien.

KLN : En 2018, on avait dit : « Sur le terrain, je suis attaquant comme Yann Karamoh ».

IDS : Dans un feat avec Franglish, je dis aussi : « C’est moi le Kylian Mbappé du ghetto », car je me considère un peu fort dans mon domaine. Je me suis permis de donner cette VAR (rires).

D2 : Dans le son « La Zone », je fais une référence à N’Golo Kanté car c’est un vrai récupérateur.

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