EXCLU - Junior Kroupi : « Beaucoup de jeunes rêveraient d’être à ma place » | OneFootball

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·17 janvier 2025

EXCLU - Junior Kroupi : « Beaucoup de jeunes rêveraient d’être à ma place »

Image de l'article :EXCLU - Junior Kroupi : « Beaucoup de jeunes rêveraient d’être à ma place »

Pour sa première saison chez les professionnels, Junior Kroupi a connu la relégation avec le FC Lorient. Et malgré les convoitises cet été, le fils d’Éli a préféré rester pour aider son club formateur à retrouver l’élite. Véritable attraction du championnat de Ligue 2, « JNR » ne se laisse pas distraire par les bruits de couloir. Sous le regard de ses parents et de sa petite sœur, le prodige lorientais répond en toute décontraction à nos questions. Entretien avec le « Turfu » du football français.


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Enfance

Comment s’est déroulée ton enfance ?

J'ai grandi avec mes parents, mes deux grandes sœurs et ma petite sœur. On habitait sur Lorient à ce moment-là, dans une maison pas loin du stade. J’ai tout de suite été mis dans le foot par mon père, car il a joué ici, à Lorient. Il a évolué dans différents clubs, que ce soit en Ligue 1, en Ligue 2, en Italie, un peu partout. Logiquement, j'ai commencé à m'entraîner avec mon père chez moi. Ensuite, j’ai intégré mon premier club, le FC Ploemeur. Et en U7, j’ai rejoint le FC Lorient. Mon père était footballeur professionnel et ma mère s’occupait de nous, elle travaillait à l’usine aussi.

Tu étais quel type de garçon ?

Joyeux. J’aimais faire les choses avec le sourire, que ce soit au foot ou à l’école. J’essayais de tout faire dans la joie, parfois, c’était un peu trop. Mais quand il fallait bosser, je savais aussi travailler sans rigoler, tout en restant concentré. À l’école, je ne faisais pas de bêtises, juste un peu de bavardage. Je pouvais être dissipé parfois. J’ai arrêté l’école après mon année de seconde en bac pro. Entre le foot et ma scolarité, c’était difficile de bien suivre. J'ai fait le choix de rester focus sur le foot. Je voulais bosser dur pour accomplir mon rêve et mes objectifs. Mais je continue à travailler les langues, que ce soit l’anglais ou l’espagnol, c’est important.

As-tu une anecdote marquante sur ton enfance ?

Oui, quand on allait s’entraîner avec mon père. Par exemple, à Noël, pendant que les enfants de mon âge s’amusaient et ouvraient leurs cadeaux, moi, j'allais sur le terrain avec mon père parce que j'avais commandé des crampons. Et je voulais les essayer sur le terrain. On prenait les crampons, le ballon, et on allait à pied jusqu’au stade pour bosser. Sur le moment, je pensais que c’était normal de faire ça, mais avec du recul, je me dis que c’est un peu spécial (sourire).

Ton père n’était pas trop exigeant avec toi ?

Je trouve qu'il était exigeant parce qu'il avait confiance en moi. Je le remercie encore d'être exigeant à l'heure actuelle. Parce qu'il faut être exigeant envers soi-même et avoir des personnes qui sont exigeantes avec toi. Ça ne peut que te tirer vers le haut. Donc, je le remercie.

Tu n’as pas essayé d’autres sports ?

Non, je regardais un peu le football américain. Mais j’ai toujours été intéressé par le foot, je savais que je voulais faire ça dans ma vie. Même à l’école, il y avait d'autres sports, mais je voulais faire uniquement du foot. Ma petite sœur a fait du tennis, du basket, un peu de danse, du foot aussi. Moi, je préférais aller la voir jouer au foot (sourire).

Formation

Tu es arrivé très tôt au FC Lorient. Raconte-nous…

Oui, à l’école de foot. Ensuite à la préformation, puis au centre de formation jusqu’à toucher l’équipe professionnelle. J’ai toujours voulu jouer au foot, je n’ai jamais rien calculé, je voulais avoir le ballon, marquer des buts et aider mes équipes, c’est tout. Mon père m’a aidé, on a travaillé pour atteindre les objectifs à chaque fois. On a bien réussi. Mais ce n’est pas fini.

Tu étais externe, tu ne dormais pas au centre de formation, était-ce un avantage ?

Oui, vivre avec ma famille, c'était un plus. La vie au centre peut être compliquée par moments si on est loin de sa famille. Moi, je voulais rester proche de ma famille tout en jouant au foot. Parfois, je pouvais sentir certains joueurs tristes d’être loin de leur famille, ils avaient ce petit manque.

Tu ne dormais pas au centre, n’étais-tu pas en décalage avec les autres ?

Non, car je passais beaucoup de temps au centre quand même. Et quand il se passait quelque chose pendant mon absence, les gars me racontaient, on rigolait. On avait tous le même délire, c’était important.

Te souviens-tu d’une anecdote pendant ta formation ?

Oui, lors d’un match en préformation, j'ai joué gardien de but. Ça m'a marqué. C’était à Pluguffan, en Coupe de Bretagne. On avait gagné aux tirs au but. J'avais sorti un penalty incroyable. Un moment inoubliable. Mais je n’ai jamais eu l’ambition de rester dans les buts, mon truc, c’était de marquer les buts (sourire).

As-tu essayé d’autres postes ?

Parfois, j'arrivais à me déplacer, à me retrouver dans d'autres positions, mais je préférais rester proche du but, dans l'axe du but, pour marquer.

Comment décrirais-tu le centre de formation du FC Lorient ?

Franchement, bien. Les joueurs sont proches les uns des autres. C'est vraiment pas mal. Tout le monde s’entraide, quand quelqu’un ne va pas bien, les autres vont le voir pour le tirer vers le haut. Sur le terrain, on est tous des potes, on reste ensemble. Et je tiens aussi à remercier tous les coachs croisés durant ma formation, c’est grâce à eux que je suis ici aujourd’hui.

Qu’as-tu appris pendant ta formation ?

On me répétait toujours : le talent, c’est bien, mais le travail, c'est le plus important. C'est une phrase qu'on me sort souvent, encore aujourd’hui. Donc j’applique cette phrase à la lettre et je continue de travailler.

Comment faire pour sortir du lot au centre de formation ?

Par le travail. C’est ce qui va déterminer si tu vas passer cette étape ou pas. Pour moi, grâce au travail, tu peux passer au-dessus des autres. Il y aussi la détermination, la confiance, mais le travail reste le plus important.

Comment travaillais-tu ?

Je bossais la finition. J’avais un truc en tête : être un joueur dangereux. Donc dès que je touchais le ballon proche de la surface, il fallait que ça se transforme en grosse occasion ou en but. Ça m'a beaucoup aidé car je voulais toujours marquer et faire gagner l’équipe.

Ça ne devenait pas une obsession ?

Non, je n’oubliais pas mes partenaires. On trouvait des combinaisons avec les autres, je pouvais faire marquer aussi, tout en restant focus sur le but.

FC Lorient

Tu te souviens de tes premiers entraînements avec les pros ?

Évidemment. J'avais fait un bout de séance, j'étais arrivé pendant l’entraînement. C'était ma première avec les pros. Je monte et il y a un penalty. Je prends le penalty et je le rate (sourire). C'était compliqué ça (il se gratte la tête). Après, je suis revenu, on faisait des petits jeux, je marquais, tout se passait bien. Les joueurs m'ont bien accompagné : Terem Moffi, Dango Ouattara, Laurent Abergel, Julien Laporte. Je les remercie encore.

Peux-tu revenir sur l’histoire du penalty ?

Tous les joueurs m’ont dit de le prendre, je ne voulais pas au départ, mais j’ai fini par le prendre. Et j’ai raté. Vito Mannone a fait le bon plongeon.

Il aurait pu te laisser marquer.

Non, heureusement qu’il n’a pas fait ça.

Avant le premier entraînement, tu n'avais pas d'appréhension ?

Un petit peu stressé parce que mon rêve était en train de se réaliser. Après, dès qu'on arrive sur le terrain, c'est fini. On joue et on voit comment les choses se passent.

Pourquoi étais-tu arrivé en cours de séance ?

Un attaquant s’était blessé ou avait été mis au repos. Moi, j’étais avec la réserve, les coachs sont venus me récupérer pour me dire : « On a besoin d'un joueur chez les pros ». Et voilà.

Tu as signé professionnel très tôt, était-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

Une bonne chose. J'étais vraiment fier. Tout le travail effectué depuis petit était récompensé. J'avais vraiment hâte de signer mon contrat pro. Je voulais signer à Lorient parce que mon père a joué ici. C'est ma ville. Je suis né ici, j'ai tout fait ici et je voulais vraiment signer mon premier contrat pro ici.

Tu as signé ton premier contrat pro sans avoir joué avec les pros. Te sentais-tu quand même pro à ce moment-là ?

Oui et non parce que je voulais rentrer, je voulais disputer mes premières minutes. Je me sentais pro, mais sans être pro… À l’époque, je pouvais faire ma reprise avec les pros d’ailleurs, mais j’avais préféré dire non. Ce choix s’est avéré payant. Je ne voulais pas forcément aller trop tôt avec les pros, car je savais que j’allais faire des aller-retours entre les pros et la réserve. Je voulais intégrer les pros pour m’installer et postuler à une place chaque week-end. Et au moment où on me propose de faire la reprise avec les pros, je savais que ça allait être compliqué, j’étais trop frêle. Il ne fallait pas se griller.

Comment imaginais-tu ton premier match professionnel ?

Je me disais : si j’ai une occasion et que je marque, ce serait incroyable. Mais surtout, je voulais bien faire les choses, assurer mes passes, bien dribbler. Quand je suis entré, je me suis dit : « Ok, il y a la pression, mais ça reste un match de foot, il faut jouer normalement ».

Comment as-tu vécu ton premier match ?

C’était compliqué. J'étais vraiment fatigué. Je ne m'attendais pas à cette intensité-là, j'ai été surpris. Les duels étaient intenses, il y avait du monde autour, c’était impressionnant. Et en même temps, je savais que ça allait être comme ça, je m'y attendais. C'était bizarre. Entre le savoir et le vivre, il y un gros décalage. J’étais vraiment fatigué à la fin du match.

Quel était ton sentiment avant d’entrer en jeu ?

Je me dis : « Junior, le premier ballon, il faut faire attention, il ne faut pas le perdre ». Après ça, je savais qu’on allait jouer normalement, on est tous identiques sur le terrain.

Quelles sont les différences entre le monde pro et celui des jeunes ?

L'intensité, le monde, tout ce qui se passe avant le match, une caméra qui te filme quand tu descends du bus, le monde qui t'encourage, le bruit, l'intensité, les duels. Même les discours d'avant-match, ça n’a rien à voir. C’est vraiment la guerre quand tu entres sur le terrain. C'est quelque chose qui m'a marqué.

Justement, quand on voit les caméras, les flashs, tout ce qui va avec, comment réagit-on ?

Au début, tu te crois dans un jeu vidéo. Après, tu te dis : « Le jeu sur la play, ça devient la vraie vie ». Sur le coup, tu ne réalises pas trop.

Comment s’est passée l’adaptation dans le vestiaire avec des joueurs qui auraient pu être ton père ?

Au début, tu parles avec les jeunes… Après, les plus anciens sont venus me voir. On parlait ensemble, on jouait même dans le vestiaire à la balle, on faisait des brésiliennes, tous ensemble. C'était vraiment bien parce qu'ils m’ont directement intégré. J’ai vraiment apprécié.

Comment ça se passait avec le coach Le Bris ?

Très bien. On se connaissait un peu de la réserve. On discutait, même avec son staff, c’était fluide. Il m’a offert mes premières minutes en pro, je le remercie encore.

Et avec le coach actuel ?

Très bien aussi. Il rigole avec nous, il joue parfois avec nous. C’est un bon coach. Quand on doit travailler, on travaille. Quand on doit rigoler, on rigole. C'est important.

Personnalité

Qui est Junior Kroupi ?

Je suis un joueur de foot du FC Lorient qui essaie de réaliser ses rêves, ses objectifs, d'aider son équipe à performer et à remonter en Ligue 1. Je suis proche de ma famille et de mes amis. Je suis joyeux, je rigole avec tout le monde, je vis dans la joie. Le mot qui me caractérise le mieux, c’est la joie. Je vis toujours chez mes parents dans mon petit cocon, dans ma chambre de toujours.

Ça fait quoi de jouer devant 30 000 personnes en Ligue 1, mettre des buts et se prendre des coups de pression par ses parents à la maison ?

(Sourire) C’est bien parce que ça nous ramène à la réalité. Il faut que ça reste comme ça. Parfois, on en rigole après coup, c’est bien.

Parfois, tu signes des autographes à des personnes qui ont l’âge de tes parents, voire plus. Ça t’inspire quoi ?

C'est vrai, c’est marrant. Moi, je suis le petit jeune, ma famille me connaît comme Junior, d’autres personnes me voient comme un joueur. Le but, c’est de les faire vibrer quand ils sont au stade. C'est notre travail aussi. Parfois, ce n’est pas facile de switcher entre le footballeur et la maison.

Ça fait quoi d’être présenté comme un joueur prometteur ?

C'est flatteur, mais je trouve que c'est mon travail d'aider l'équipe. En tout cas, j'essaie de le faire de la meilleure manière possible.

On parle de toi comme le « Nouveau Mbappé », comment vis-tu ça ?

Normalement, cette référence est venue d'un de mes coéquipiers, donc c'est flatteur. J'essaie de rester focus sur le terrain et ne pas trop faire attention à ce qui se passe autour. J’essaie de ne pas lire ce qui se dit sur moi, parfois, je tombe dessus, mais je ne fais pas attention. Je ne veux penser qu’au terrain.

Comment vis-tu le statut de « fils de… » ?

Très bien, parfois, on se compare avec mon père. On fait des petits concours de ce qu'il a fait et de ce que je suis en train de faire. On en rigole. Avec les supporters, je n’ai pas forcément de réflexion par rapport à ça. Donc c’est très bien.

Qui est le plus fort : Éli ou Junior ?

(Rires) Je ne sais pas. Je pense que c'est lui. Il n’y a pas trop de vidéos de lui, mais le peu que j’ai vu, c’est pas mal.

Pourquoi ne pas faire les mêmes coupes de cheveux que ton papa à l’époque ?

Non, pas pour l’instant. On verra à l’avenir, il se pourrait que je sois tenté. Mais c’est possible qu’il m’interdise ça (rires).

Il y a des attentes autour de toi, n’as-tu pas la pression ?

Non, je n’ai pas de pression par rapport à ça. Je fais ce que je sais faire, on verra bien.

En dehors du foot, qu’aimes-tu faire ?

Passer du temps avec ma famille, mes amis. On joue à la Play, on va au cinéma, on profite tout en faisant attention. Il ne faut pas faire n'importe quoi parce qu'on a une image publique à tenir. Il faut faire attention à tout ce qu'on fait. J'essaie quand même de profiter quand j’en ai l’occasion. Sinon, j’apprécie particulièrement la série Demon Slayer, le personnage de Tanjirō, c’est mon préféré. C’est le personnage principal, j’aime sa personnalité, il a une revanche contre des démons qui ont tué sa famille. J’aime son caractère.

Tu vis le foot à fond depuis tout petit, n’as-tu pas l’impression de passer à côté de ta jeunesse ?

Non, pas du tout. Je la vis très bien. Beaucoup de jeunes rêveraient d’être à ma place. Je vis très bien ma jeunesse.

Comment gères-tu les tentations : les sorties, la mauvaise nourriture, les sollicitations extérieures ?

(Sourire) Il faut savoir faire attention. Mes parents et mes amis me cadrent sur ça. Ils m'ont bien aidé, donc j'arrive toujours à faire attention à ça. Ils m’observent en ce moment-même, donc je ne peux pas trop parler (il éclate de rire).

On parle souvent de ton papa, quel est le rôle de ta maman ?

Elle nous a éduqués mes sœurs et moi. Et surtout, elle prenait soin de nous. Mon père nous éduquait aussi. Je remercie mes parents pour cette éducation, c’est grâce à eux que je suis cette personne aujourd’hui. Parfois, ma mère essaie de parler foot avec moi, mais c’est plus mon père qui gère ça (rires). Voilà ses conseils : « Marque des buts », « Frappe » et voilà (rires).

Tu signes tous tes posts Instagram avec le mot « Adrénaline », pourquoi ?

C'est un mot qu'on a trouvé avec mon oncle. On a bien aimé. Et c’est quelque chose qui est resté. On essaie de le mettre souvent maintenant sur mes posts. On a trouvé ce mot car après chaque but, on a une adrénaline assez spéciale.

As-tu une célébration ?

Non, j'avais le salto arrière. Je l'ai fait qu'une seule fois et je pense que je ne le referai plus jamais. J’ai pris une soufflante de papa. Sinon, je glisse sur mes genoux ou je fais une petite danse. À l’avenir, j’en trouverai peut-être une spéciale.

Tu as beaucoup de tatouages, peux-tu expliquer ?

Je m’inspire de mon joueur préféré, Neymar, il est rempli de tatouages. Et j’ai toujours trouvé ça beau et stylé. Tous les tatouages qui sont sur le côté gauche de mon corps sont en rapport avec Dieu, Jésus, la religion. Et sur le côté droit de mon corps, ça concerne ma famille, mes amis, mes parents, mes sœurs. Je compte en faire tout au long de ma carrière.

Style de jeu

Peux-tu définir ton style de jeu ?

J'analyse beaucoup ce qu’il se passe sur le terrain. Par exemple, mes déplacements. J'essaie de me déplacer, de me positionner par rapport aux autres. Si mon milieu de terrain fait un déplacement, je vais me déplacer dans une certaine zone pour l’aider à me mettre un meilleur ballon. Et je veux toujours rester dans l'axe du but, je veux marquer des buts et aider l'équipe à gagner.

Tu te considères comme un pur 9 ?

Pas forcément. Je peux tourner autour, mais je préfère rester dans l'axe pour retrouver le but plus facilement. Je me situe toujours par rapport au but.

Quels sont tes points forts et ce que tu aimerais améliorer ?

Points forts : la finition, la lecture du jeu, les appels dans la profondeur, les décrochages. Pour les points faibles : mon pied gauche et mon jeu de tête, je peux mieux faire. Et j’oubliais aussi,  le cardio, c'est important.

Que fais-tu à l’entraînement pour progresser ?

Je bosse, notamment ma finition avec mon pied gauche et de la tête. J'essaie de me mettre minable à la fin de chaque séance.

Tu as des exemples ?

Neymar. J’ai toujours regardé ce joueur. Et évidemment, mon père, il me montrait ce qu’il faisait. J’essayais de prendre de tous les grands attaquants : Benzema, Lewandowski, j’observais leurs appels de balle, et tout ce qui se faisait. Je mélangeais tout le monde en ajoutant à la fin une dose de ce que je sais faire.

Tu analyses tes matchs ?

J'essaie de voir ce que je fais de bien et de moins bien pour m’améliorer. Je ne veux que progresser chaque jour.

Que penses-tu des vidéos de Junior Kroupi ?

C'est bien, mais il peut mieux faire encore, il peut se perfectionner. Il faut qu'il garde ce qu'il sait faire et travailler ce qu'il sait moins bien faire.

Quels sont les joueurs actuels à ton poste que tu aimes bien ?

Il y a Mbappé. Parfois, il se retrouve dans cette situation, même si je ne pense pas que ce soit le poste où il est le meilleur. En tout cas, j'aime bien ce qu'il fait, sa prise de vitesse dans la profondeur notamment. Tous les joueurs qui jouent à mon poste, j'aime bien. Je regarde un peu tout le monde.

Tu suis les résultats des jeunes du FC Lorient ?

Ça m'arrive d'aller aux matchs, dès que j'ai le temps, je vais aux matchs pour garder le contact avec eux.

Ça fait quoi d'être pris pour exemple par les jeunes du centre ?

C'est bien. Je savais que si je performais, j'allais forcément passer par là. Je suis content, je parle avec eux assez souvent, pour voir ce qu’ils pensent de ce que je fais. J’essaie aussi de les aider, on est dans l’échange. C’est bien, c’est important. Aujourd’hui, même les plus jeunes savent tout faire.

Qu’est-ce qu’un grand attaquant ?

Un joueur qui sent le jeu, capable de punir les équipes à la moindre petite erreur, capable de prendre le jeu à son compte, décrocher, venir combiner et marquer aussi. C'est celui qui fait gagner l'équipe, qui fait gagner des matchs et des trophées à ses équipes.

Conclusion

Tu as des rêves ?

J’ai plus un objectif : remonter en Ligue 1 avec Lorient. C'est dommage qu'on soit descendu. C'est triste même. Donc, déjà, remonter en Ligue 1. Après, pour la suite de ma carrière, aider mes équipes à gagner des trophées.

Ta carrière a démarré par une relégation…

Oui, j’ai connu une descente pour ma première saison. Je ne pourrai jamais l’oublier. En plus, c’est mon club de cœur, c’était difficile à vivre.

Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?

J'aurais probablement fait un autre sport. J’aurais été joueur de football américain. Mais en vrai, je n’ai que le foot dans ma tête.

Si tu pouvais avoir un super pouvoir, lequel choisirais-tu ?

Celui d’être flash, pour avoir une vitesse de folie, aller plus vite que les autres et traverser le terrain en une seconde. .

Si tu étais journaliste, quelle question poserais-tu à Junior Kroupi ?

Je lui aurais demandé un truc basique : « Que penses-tu de l’équipe avec qui tu évolues cette saison ? ». Je répondrais : « C'est une équipe qui n'a rien à faire en Ligue 2.  On peut être vraiment performant quand on applique ce qu'on sait faire. C'est vraiment dommage d'être en Ligue 2 car on sait tous qu’on doit évoluer plus haut. On va travailler fort pour remonter en Ligue 1 ».

Si tu devais terminer l'interview par une phrase qui te représente, tu dirais quoi ?

Je dirais : « L’entraînement bat le talent quand le talent ne s'entraîne pas ».

Tu te notes comment pour cette interview ?

J’ai été pas mal, je me mets 7 sur 10.

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