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·24 mars 2021
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Après des passages à Ajaccio, au Havre, en Angleterre et en Bulgarie, Joseph Mendes est désormais à Niort. À 29 ans, l'international Bissao-Guinéen s'est rapidement adapté et revient en forme suite à de nombreuses saisons compliquées. Pour Onze Mondial, l'attaquant de Niort retrace son parcours semé d'embuches et dévoile ses envies pour l'avenir. Interview.
Tu es arrivé à Niort cet été, après quelques saisons compliquées, tu te sens mieux ici ?
Je suis arrivé à Niort en octobre, à la fin du mercato, parce que j’avais d’abord repris avec le Havre en juillet après trois années difficiles en Angleterre à cause d’un problème au genou. Du coup j’ai mis très longtemps à me remettre de cette blessure, mais depuis que je suis arrivé à Niort, tout va bien, je commence à jouer, prendre du temps de jeu donc je suis assez content.
Tu as marqué ton premier but récemment contre Sochaux. Tu attends quoi dans un futur proche ?
Déjà, j’espère qu’on va gagner encore, qu’on va se maintenir parce qu’on n’est pas encore maintenu. Et sur le plan personnel j’espère pouvoir enchaîner les matchs jusqu’à la fin de saison, me refaire une santé.
À dix journées de la fin, tu fais quel bilan de ton retour en Ligue 2 ?
Le bilan est positif parce que mes soucis physiques sont derrière moi. Aujourd’hui, au haut niveau, quand on n’est pas à 100% physiquement, c’est très compliqué de faire bonne figure, là, je suis très content depuis que je suis ici parce que, après avoir eu le covid en octobre, j’ai commencé à jouer en novembre. Et depuis, je n’ai pas loupé de séance d’entraînement donc c’est positif. Ça faisait trois ans que je n’arrivais pas à enchaîner deux trois séances dans la semaine, on voit la différence aujourd’hui. Je reviens en forme, je me sens bien, je suis vraiment content de ça.
À Niort, tu es l’un des joueurs les plus âgés de l’effectif, c’est facile d’endosser ce rôle de grand frère ?
Je le vis super bien parce que c’est la première fois que j’ai ce rôle-là. Quand j’étais en Angleterre, il y avait des joueurs expérimentés. Aujourd’hui, à 29 ans, être le plus vieux d’un effectif, je le vis bien parce qu’on a un bon groupe jeune, les gars sont à l’écoute des conseils que je peux leur donner.
Tu donnes des conseils à tous ces jeunes sur leur avenir ou sur les choix qu’ils pourraient avoir à faire plus tard ?
La première chose que je leur dis, c’est de travailler, de ne rien négliger et de faire attention à leur hygiène de vie parce que c’est très important d’être en bonne santé. Quand on se blesse, on est malheureux. Il faut tout faire pour éviter les blessures même si ça fait partie du métier. Ça peut freiner une progression. À l’époque, quand j’étais en Angleterre, j’étais sur le point d’être transféré à Sunderland ; le matin, je me fais le ménisque externe, donc ça change un destin. Quand j’y repense, je me dis que c’était une bonne opportunité. Le club descendait de Premier League, voulait vraiment remonter et comptait sur moi, il était prêt à mettre un prix sur le transfert et faire une bonne saison pour remonter, malheureusement, je me suis blessé.
Tu dis qu’il faut une bonne hygiène de vie, tu estimes que tu n’étais pas irréprochable ?
Je suis une personne qui faisait attention. Après, l’hygiène de vie, c’est un tout, peut-être que je ne me reposais pas assez, mais je n’ai pas vraiment la réponse à ma blessure. Je sais juste que pour avancer, il faut travailler sur et en dehors des terrains. Il faut avoir un préparateur physique, il faut en faire d’avantage et surtout pas négliger les soins.
Il y a quelque temps, tu disais être content pour Grenoble s’ils parvenaient à monter en Ligue 1. Tu serais prêt à leur proposer tes services ? Tu aimerais ?
Grenoble, c’est mon club formateur donc j’ai vraiment de l’admiration pour ce qu’ils sont en train de faire cette saison. Mais je suis bien à Niort, mon objectif est vraiment de me stabiliser ici, de revenir à mon meilleur niveau et de faire une saison pleine l’année prochaine.
Tu as commencé à Clairefontaine avant de rejoindre Grenoble, Épinal et Le Mans. Tu as joué pendant ces années avec Sanson, Thauvin et Aguilar pour ne citer qu’eux. Tu es encore en contact avec eux ?
Oui, Morgan, c’est un très bon ami, on part assez régulièrement en vacance ensemble, on essaie de se voir quand on peut, c’est un très bon ami. Flo aussi, c’est un bon ami, on se donne des nouvelles de temps en temps. Mais Ruben un peu moins. Si on se voit on va rigoler un peu. Je suis content de ce qu’il fait même si j’étais moins collé à Ruben qu’à Flo et Morgan pendant mes années du centre. Il fait du bon boulot et je lui souhaite le meilleur.
Après tes expériences en France, tu as rejoint Reading, tu retiens quoi de cette aventure ?
Mes années en Angleterre, je les aimées. J’étais dans un club ou je me sentais aimé par les supporters, par le coach aussi, Jaap Stam, qui m’avait fait venir. Après, encore une fois, j’ai connu énormément de pépins physiques à Reading, ils ont en quelque sorte fait que je suis revenu en France. Je retiens du positif de cette expérience, j’ai beaucoup appris dans la façon de travailler. Jaap Stam, c’est quelqu’un qui a une énorme carrière donc il nous donnait beaucoup de conseils. L’exigence du haut niveau, le travail, l’intensité à mettre dans chaque séance pour être bien en match…
Et tu as senti une différence, entre le niveau de la Ligue 2 et la Championship ?
(Il rigole) Oui, il y a une belle différence quand même, au niveau de l’intensité, de la qualité des joueurs, parce que la Championship a énormément de moyens. Ils recrutent des joueurs de Ligue 1, Bundesliga… Ils sont capables de réaliser des transferts à 10 ou 20 millions donc on voit la différence sur la qualité des effectifs, avec 25 ou 30 joueurs. Quand je me suis blessé, ils n’ont pas eu de mal à recruter. C’est vraiment un bon championnat, l’antichambre de la Premier League.
Avant cela, tu avais fait une demi-saison en Bulgarie, ça ne t’a pas tant marqué que ça ?
Je sortais du Mans, on a déposé le bilan très tard dans l’année, donc les mercatos étaient fermés quand j’ai été libéré, c’était ma seule option d’aller en Bulgarie et on m’avait conseillé d’aller jouer au moins six mois pour ne pas perdre le rythme. J’y suis allé, c’était correct, ce n’était pas mon souhait d’y aller on va dire, mais j’avais besoin de jouer et m’entraîner avec un groupe. Ça s’est bien passé, on avait une équipe avec quelques Français, mais j’ai eu du mal à m’acclimater, c’était un trop grand changement pour moi. C’est une bonne expérience, j’ai appris et ça m’a endurci mentalement.
Depuis 2019, tu portes les couleurs de la Guinée-Bissau. Ça représente quoi pour toi ?
Je suis très content d’être en sélection. J’ai d’abord commencé par être sélectionné sans jouer. On a réussi à se qualifier pour la Coupe d’Afrique, on a joué la CAN 2019, c’est une très bonne expérience, je suis vraiment content pour l’équipe nationale. Quand on joue à domicile, dans un stade plein, la ferveur du peuple, c’est vraiment incroyable.
Pour finir, que peut-on te souhaiter en 2021 ?
C’est assez simple : la santé. Quand on a la santé, on est capable de tout, donc on peut juste me souhaiter ça.