Exclu : Jonathan David évoque Lille, la LDC et sa carrière | OneFootball

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Nicolas Basse·22 février 2022

Exclu : Jonathan David évoque Lille, la LDC et sa carrière

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Il est devenu un nom bien connu en Ligue 1 et un talent annoncé dans des clubs comme Arsenal, Chelsea, Tottenham et le Real Madrid entre autres.

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Pourtant, Jonathan David n’a pas peur d’admettre que le football, notamment professionnel, n’était pas forcément son rêve d’enfant. Désormais, il vit malgré tout une belle aventure sur les terrains.


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Ses débuts

En 24 mois, le joueur de 22 ans est passé des terrains d’Ottawa aux plus grands stades en Europe. Et il n’y a aucune raison pour que ça s’arrête.

« Mon premier souvenir remonte sans doute aux rues d’Haïti. Simplement jouer avec mes amis, s’amuser, tirer dans le ballon » explique David à OneFootball.

« Quand j’ai eu six ans, ma famille a décidé de déménager au Canada pour essayer de vivre une meilleure vie mais je n’ai pas vraiment joué au football là-bas dans un premier temps. En fait, je jouais au football américain. »

David n’a ainsi joué au football en club qu’à partir de 10 ans, mais il a vite prouvé sa valeur. Un an plus tard, il signait pour Ottawa Gloucester SC où il a rencontré l’entraîneur Hanny El-Magraby, un mentor qui a joué un rôle fondamental dans son parcours vers le football professionnel.

« Mon entraîneur (El-Magraby) est quelqu’un qui m’a beaucoup aidé. Il a été mon premier et mon seul entraîneur, même quand je jouais pour diverses équipes. Il m’a entraîné tout le temps jusqu’à mes 17 ans et mon départ à Gand. à La Gantoise. Il m’a aidé sur le terrain bien entendu mais aussi dans la vie en général parce qu’il était comme un père pour moi. »

L’avant-centre explique que El-Magraby fixait des objectifs ambitieux pour ses joueurs, peu importe leur âge. Moins d’une décennie plus tard, David est en train de réaliser au niveau professionnel les objectifs fixés alors qu’il était un enfant.

« Quand nous avions 11 ans, le message qu’il a adressé à notre groupe était : ‘J’essaie de former des joueurs pour jouer en Europe. Pas pour aller dans les académies de la Major League Soccer, mais pour aller en Europe et y faire carrière’. »

« Quand j’avais 15 ou 16 ans, notre entraîneur a décidé de filmer tous les matchs. Pour faire une vidéo, pour que chaque joueur ait sa propre vidéo et puisse s’en servir.

« Ca m’a aidé à avoir une vision du style de joueur que je suis et de ce que je suis capable de faire. Ensuite, grâce à ces vidéos, l’idée était d’essayer de me trouver un essai en Europe. »

Ses modèles

En plus de regarder des vidéos de son propre jeu, David a pris des notes de certains des talents les plus célèbres du football et a commencé à les imiter sur le terrain. « Je regardais un peu Didier Drogba, Samuel Eto’o. Surtout la finition devant le but : comment conclure même avec l’orteil, avec l’extérieur du pied – toutes les sortes de buts que vous pouvez marquer. »

« Il y a aussi Thierry Henry, la façon dont il décroche, conduit la balle et provoque son adversaire. Regarder ces petits détails est quelque chose qui permet d’améliorer votre propre jeu. »

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« J’aime travailler dur et faire les efforts. J’aime travailler sur les dribbles, sur la tenue de balle, tenter d’être plus dangereux avec le ballon dans les pieds et de provoquer les défenses. »

« Après, il faut juste essayer de mettre tout ça en œuvre, il faut avoir le courage d’essayer en match pour voir comment ça se passe. Parce que si vous n’osez jamais, ça ne marchera jamais et vous vous entraînez pour rien. Évidemment, ça a fini par payer ».

Son arrivée en Belgique

Fort du temps et de la détermination investis dans sa formation à Ottawa et grâce à l’aide d’El-Magraby, David a décroché un essai avec La Gantoise en Belgique en 2017. Après avoir évolué avec la réserve, il s’est rapidement fait une place dans le groupe pro et s’est montré décisif dès le deuxième match de la saison.

Ses débuts professionnels face au Zulte Waregem en 2018 ont d’ailleurs marqué un tournant dans sa jeune carrière. “On perd à domicile, je suis sur le banc et il reste peut-être 10 minutes de jeu. Le coach décide de me faire entrer.”, se souvient le joueur Canadien. “Je ne me dis même pas ‘Il faut que tu essaies de marquer’, simplement ‘Laissez-moi jouer et essayer de prendre du plaisir. De toucher quelques ballons et juste tenter de créer quelque chose.' »

“Heureusement pour moi, il y a eu un centre, la balle est revenue vers moi, j’ai frappé et marqué. À ce moment-là, je ne sais même pas ce qui m’a traversé l’esprit. C’était juste du pur bonheur.”

« Je n’ai même pas réalisé ce que je venais de faire. Mais je crois que c’était le début de quelque chose de vraiment grand.” Par la suite, David a marqué 37 buts et délivré 15 passes décisives en 83 apparitions avec La Gantoise. Des performances qui ont fini par attirer l’attention de Lille, qu’il a rejoint en 2020 et où son impact sur le terrain n’a eu de cesse de grandir.

Départ pour la L1

Si David réalise une saison 2021-22 folle (déjà 12 buts en 25 matches), la 2020-21 est surtout celle de l’apprentissage pour le Canadien. Qu’importent, les Dogues mettent à mal le PSG au classement, menés par un grand Yilmaz, et finissent la saison en feu, à l’image de leur victoire contre Lyon, lors de laquelle Yilmaz et David inscrivent les trois buts de leur équipe.

« On était en tête mais on savait que l’on devait encore jouer contre l’OL dans nos cinq derniers matches. C’est sûrement le match le plus inoubliable de la saison, gagnant 3-2 après avoir été menés 2-0. »

« Après cette victoire, je crois que l’on savait au fond de nous qu’on allait gagner le titre. » Ce qu’ils font lors de l’ultime journée. Jonathan David finit avec 13 buts et 3 passes décisives en championnat, un total qu’il pourrait bien dépasser cette saison. Leur titre a aussi permis aux Dogues de retrouver la Ligue des champions.

Découverte de la C1

Alors que la défense du titre de champion de France semble déjà perdue en 2021-22, leur rêve européen reste intact. Ayant terminé premiers du groupe G comprenant Salzbourg, le Séville FC et Wolfsburg, les Lillois affrontent Chelsea en 8e de finale aller de la Ligue des champions ce mardi soir.

Gagner la poule était l’objectif, selon Jonathan David : « C’était important, car nous savions ce que cela signifiait. Pas que pour nous, mais aussi pour le club. C’est la première fois que Lille finit premier de son groupe, et nous avons écrit l’histoire. Et je pense que tout joueur, où qu’il aille, souhaite laisser sa marque sur le club. »

Participer à la compétition reine est un objectif qui se concrétise pour la jeune star : « Pour moi, c’était juste à la télévision, avec des amis ou mon père. Tous les matches possibles ! »

Il se souvient : « Le but de Ronaldinho avec le Barça contre Milan, où il célèbre en enlevant son maillot. C’est un souvenir qui me revient toujours en tête quand je pense à la Ligue des champions. »

Il continue, sur l’hymne mythique : « Durant l’hymne de la LDC, tu te rends compte qu’il ne s’agit pas d’un match spécial, que tu participes à quelque chose de totalement différent. Cela donne des frissons, et te fait prendre conscience que tu es au plus haut niveau. »

Pas que le foot

Avec une carrière qui ne fait que commencer, David a le temps de laisser une trace durable dans le football. En France, avec le Canada, et ailleurs.

Mais ce qui lui importe surtout, c’est de pouvoir redonner à la communauté : « Pour moi, il est important d’aider les gens qui ont moins de chance ou ceux qui n’ont pas eu les mêmes opportunités que vous. Haïti est le pays d’où je viens, où j’ai grandi. Il est donc évident que j’ai envie de les aider. »

Il conclut : « Ce n’est que le début, mais je travaille sur différentes choses que je peux faire. Je pense que cela me ramène à ce que mon entraîneur m’a dit : ‘Le football est important, mais être un homme bon est toujours la chose la plus importante, car les gens se souviennent de votre comportement et de vos actes.' »