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·14 février 2025
EXCLU - Hamza Igamane : « Je ne suis pas encore là où je veux être »
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·14 février 2025
Du haut de ses 22 ans, Hamza Igamane s’impose gentiment mais sûrement comme l’une des sensations du championnat écossais. Six mois après son arrivée aux Rangers, le Marocain, qui attend toujours un signe de Walid Regragui, enfile les buts comme des perles. Au point de susciter la curiosité de nombreux cadors anglais. Interview avec l’ancien artificier du FAR Rabat.
Voici quelques extraits de notre interview de Hamza Igamane. L’intégralité de cet interview de 6 pages est à retrouver dans le magazine n°369 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 21 janvier 2025.
Peux-tu me parler un peu de ton enfance ? Dans quel cadre familial as-tu grandi ?
Comme vous devez le savoir, dans mon pays, à l’instar de beaucoup de pays maghrébins, le football est quasiment une religion. J’ai baigné dans le ballon rond, j’ai grandi avec un ballon dans les pieds. Je suis issu d’une famille de sportifs, plus particulièrement de footballeurs, donc logiquement, j’ai fini par être happé par le football (sourire).
Comment se sont passés tes premiers pas dans le foot, notamment avec le FAR Rabat ?
J’ai débuté le foot très jeune, dans le club de ma ville, l’US Témara. Et je dois tout à Sofiane Ringa qui m’a formé et tout appris du football. J’ai passé quasiment cinq années sous sa direction et je lui dois la plupart de mes progrès. Après une autre expérience en minimes-cadets, j’ai rejoint le FAR Rabat en catégorie juniors. Je remercie d’ailleurs Abderrrahim Talib qui m’a accordé sa confiance et intégré aux pros alors que je n’avais encore rien prouvé. Obtenir la confiance d’un coach d’une équipe comme le FAR, à 17 ans, ça reste quelque chose d’incroyable et merveilleux.
Tu as passé quatre années (2020-2024) avec l’équipe première du FAR. Quel regard portes-tu sur cette expérience à titre personnel et sur le championnat marocain ?
C’est une fierté d’avoir porté le maillot du FAR qui est le doyen des clubs marocains. C’est le premier club à avoir remporté la Ligue des Champions africaine dans sa nouvelle version, il ne faut pas l’oublier. C’est un mastodonte du football marocain et pour moi, ce n’est que du bonheur d’avoir pu dans un club de cette envergure. Pour ma part, j’estime que le championnat est en nette progression. Il reste quelques aspects négatifs, peut-être parfois au niveau organisationnel ou au niveau des infrastructures, mais ça reste un championnat de premier plan en Afrique. J’espère que la Botola va prendre une nouvelle dimension dans les prochains mois, car il y a vraiment de quoi faire.
Tu as rejoint les Rangers l'été passé, seulement, et tu affiches déjà des statistiques remarquables. Comment expliques-tu ton adaptation express ?
Je veux remercier mes conseillers, VV Consulting, pour le travail accompli, pour leur accompagnement et leur professionnalisme. Ils m’ont offert l’opportunité de signer ici, en Écosse, dans un environnement qui me correspond parfaitement. Les Rangers, c’est un club avec une immense histoire. Dieu merci, j’ai marqué pas mal de buts d’entrée et globalement réussi mes débuts en Europe. J’en suis très ravi. Il est vrai qu’en termes de climat, il y a une différence importante entre le Maroc et l’Écosse (rires). Mais c’est le quotidien d’un football. Il faut travailler, s’accrocher, donner le meilleur de soi, ensuite, il n’y a pas de raison pour que ça ne fonctionne pas. Honnêtement, j’ai été mis dans les meilleures conditions ici. On dispose de tous les moyens pour réussir dans ce club, donc c’est à moi d’assumer mes responsabilités.
Qu’en est-il du rythme de travail ? Il y a une grande différence entre les championnats marocain et écossais ?
Sincèrement, la méthodologie est peut-être un peu différente, mais il n’y a pas de grande différence en termes de charge de travail ou de moyens mis à disposition pour travailler. Au FAR, je bénéficiais de tous les moyens pour bien bosser. Après, effectivement, je dirais que ce qui diffère vraiment en Europe, c’est l’exigence plus importante qu’au Maroc.
Tu évolues comme un véritable numéro 9. Dans quelle position et dans quel schéma tu te sens le mieux ?
Je suis un avant-centre de métier, ça, c’est clair. Après, je reste un joueur capable de m’adapter à divers systèmes de jeu et à diverses positions si on me le demande. Je peux, par exemple, occuper sans problème le couloir gauche ou le couloir droit. Néanmoins, je suis attiré par l’axe, bien entendu, car mon objectif est de faire trembler les filets. Je pense que c’est normal, un attaquant vit pour marquer.
Est-ce qu’il y a un but en particulier qui a retenu ton attention depuis ta signature aux Rangers ?
(sans hésitation) Celui face à Tottenham, en Europa League, dans une ambiance extraordinaire, à Ibrox Park. Le stade était plein et le bruit assourdissant. En plus, c’est une sorte de derby entre un club écossais et un club anglais, alors forcément, quand je marque, je sens l’adrénaline m’envahir. C’est mon but le plus marquant depuis mon arrivée.
En Écosse, les gens ont également beaucoup parlé de ta prestation aboutie lors du Old Firm face au Celtic. Ça t’inspire quoi ?
C’était un magnifique derby. Dans ce genre de match, tu ressens toute la passion, toute la ferveur de ce peuple pour le football, notamment dans cette ville. C’est vraiment une rivalité impressionnante entre les deux clubs. Quand on est sur le terrain, on ressent cette rage de vaincre. Et au niveau de l’ambiance dans les tribunes, c’était vraiment top. Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir pendant la rencontre.
C’est quoi le quotidien de Hamza à Glasgow ?
Je suis heureux en Écosse. Je passe beaucoup de temps à la maison en dehors des entraînements et des matchs. J’ai tout ce dont j’ai besoin, je ne manque de rien. Je dois remercier les dirigeants des Rangers de m’avoir mis dans de telles conditions. J’ai seulement à me concentrer sur le football et sur mes performances sur le terrain. Je ne ressens pas forcément de dépaysement par rapport au Maroc, car les supporters me donnent beaucoup d’amour.
Tu es international marocain olympique. Avec la CAN à la maison qui arrive, comment abordes-tu cette échéance ?
Il est clair que les places seront très chères. Au Maroc, il y a beaucoup de joueurs et beaucoup de joueurs très forts, donc la concurrence est rude. Chaque citoyen marocain rêve de représenter le Maroc (sourire). Alors il faut être excellent pour faire partie des élus. Dire que je ne pense pas à la sélection, ce serait mentir. J’y pense, oui, mais il me reste du temps pour travailler d’arrache-pied et donner envie au coach de me convoquer. Et pourquoi pas un joueur de disputer la Coupe d’Afrique, voire la Coupe du Monde.
Les performances d’un joueur comme Ayoub El Kaabi ont-elles influé sur ton choix d’aller en Europe ?
El Kaabi, c’est un frère, c’est quelqu’un que j’apprécie énormément. Bien sûr que j’ai pu m’inspirer de lui. Il a quand même remporté la Ligue Europa Conférence avec Olympiakos et il a terminé meilleur buteur du tournoi, ce n’est pas rien. Son influence est positive. Ça me donne encore plus envie de travailler, de marcher sur ses pas, et pourquoi pas de réussir quelque chose de merveilleux avec les Rangers. Je n’hésite pas à observer les joueurs les plus expérimentés pour en tirer les meilleures idées.
Tu joues des deux pieds, tu es efficace devant le but. Si tu devais te présenter plus globalement, quels seraient tes qualités et tes défauts ?
C’est toujours difficile de parler de soi (sourire). Ce qui est certain, c’est que j’ai effectivement des qualités et des défauts. Mais, je suis encore loin de mon potentiel. J’ai besoin de beaucoup travailler, rien ne remplace la continuité dans le travail. C’est seulement comme ça que je pourrai gommer mes défauts. Ma marge de progression est importante, c’est la chose qui me motive le plus : bosser, bosser, bosser, et voir jusqu’où ça va me mener.
À propos de la sélection marocaine, as-tu eu des contacts avec Walid Regragui ou des membres de son staff en vue du rassemblement prévu en mars ?
Ça, ça appartient au sélectionneur de faire ses choix. En ce qui me concerne, je n’ai pas eu de contact officiel avec des membres de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF). Mais je ne me focalise pas plus que ça là-dessus, je suis concentré sur mon travail en club. J’ai encore du travail à fournir et des choses à prouver pour pourquoi pas gagner la confiance de Walid Regragui à l’avenir.
Comment as-tu vécu le parcours du Maroc lors de la Coupe du Monde 2022, lequel a honoré le football africain et arabe ?
C’était extraordinaire, indescriptible. D’ailleurs, on était en stage avec les U23 et j’ai le souvenir d’un truc incroyable autant avec les joueurs qu’avec le staff. Tout le monde était heureux. Ce que la sélection a accompli au Qatar, c’est historique. Pour le pays bien sûr, mais aussi pour tout le continent et pour tout le monde arabe. Ça ne peut que motiver davantage n’importe quel joueur à venir frapper à la porte de la sélection.
Le Maroc va organiser la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. As-tu un mot à adresser aux supporters marocains et plus généralement aux fans africains ?
Mon souhait le plus cher, c’est que cette grande fête du football soit une réussite pour le continent. Je n’en doute absolument pas, car je sais que le Maroc dispose de tous les moyens nécessaires au bon déroulement de la compétition. En termes d’accueil, d’hospitalité ou d’infrastructures, je suis assez relax, le Maroc sera au niveau. Tout le monde est bienvenu au Maroc. J’espère y être à titre personnel, mais je souhaite surtout la réussite aux Lions de l’Atlas.
Pour conclure Hamza, que peut-on te souhaiter pour 2025 ?
Maintenir ma progression, faire preuve de continuité dans mon travail et franchir des paliers supplémentaires parce que je ne suis pas encore là où je veux être. À terme, j’aimerais rejoindre la sélection, m’installer dans ce groupe et défendre les couleurs du pays.
Propos recueillis par Nazim Helali
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