EXCLU - Hache-P : « Footballistiquement parlant, Ronaldinho est plus fort que Ronaldo et Messi » | OneFootball

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·19 octobre 2021

EXCLU - Hache-P : « Footballistiquement parlant, Ronaldinho est plus fort que Ronaldo et Messi »

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Hache-P, ancien membre de la MZ et qui sort une nouvelle mixtape intitulée « Le Big », est venu nous parler de ce projet, tout en se confiant sur son rapport au football, ce qu’il pense de la carrière de son ami Karl Toko-Ekambi, ainsi que son club de cœur, le Paris 13 Atletico, dont il rend hommage au travers de son dernier single « FC Gobelins ». Entretien.

Salut Hache-P. Est-ce que tu peux nous parler de ton rapport au football ?


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J’ai commencé le football comme tout le monde, en étant petit. Le football n’est pas compliqué à pratiquer, car si tu as une balle, tu peux jouer. C’est le sport du peuple. Il y avait les grands frères et tout le monde faisait du football au quartier, c’est comme ça que ça a commencé.

Cette ambiance collective, ça t’a plu ?

Quand tu es petit et que tout le monde fait un truc, ça te donne envie.

Au football, à quel poste jouais-tu ?

J’ai commencé défenseur central en étant petit. Ensuite, j’ai joué 6, 10 et attaquant. J’ai fait tous les postes dans l’axe, car je suis ambidextre.

Et ton niveau dans le football, c’était quoi ?

J’ai joué en 13 Excellence, 13 DH, 14 Fédéraux, 15 DSR, ensuite 18 DSR et j’ai fini aux Gobelins en 18 DHR et une année d’Excellence. Mais en grandissant, j’ai pris du poids et j’ai arrêté après une année en Senior.

« Tout le monde faisait du football au quartier, c’est comme ça que ça a commencé »

Et cette année en Senior, tu l’as apprécié ?

Oui, c’était lourd. J’étais aux Gobelins et j’étais avec des potes donc on a adoré. Mais ensuite, j’avais trop de trucs à faire, avec notamment la musique, et c’est devenu compliqué.

Justement, est-ce qu’il y a une raison pour laquelle tu as arrêté ?

Il y avait trop de trucs à faire et il y a le travail. Il faut ramener de l’argent et il y a aussi eu la musique où ça a pris, avec des tournées, etc.

Le côté investissement dans le football, ça t’effraie ou tu aurais pu te motiver à faire tous les efforts possibles pour réussir ?

Au football, si tu ne travailles pas, c’est mort. J’ai lu dans une interview de Ronaldinho, qui était le plus grand joueur de tous les temps ou presque, que dès qu’il arrêtait de travailler, il avait encore « faim ». Les gens parlent de Messi ou de Cristiano Ronaldo, mais les gars travaillent. J’ai un ami qui est footballeur professionnel et qui fait des sacrifices, car il ne mange pas comme nous, il doit dormir à des heures précises, quand on fait des trucs, il ne peut pas, donc il faut avoir un cadre de vie sérieux.

« Depuis longtemps, je savais que c’était mort pour moi dans le football »

Et toi aujourd’hui par rapport à ton parcours, est-ce que tu aurais préféré être footballeur professionnel plutôt que rappeur ? Ou tu n’as aucun regret ?

Je n’ai aucun regret. Mais après, quand je regarde les salaires, c’est vrai que j’aurais préféré être footballeur (rires). Mais je fais ma musique, ça se passe et aujourd’hui, je ne regrette pas du tout ce que je fais. Depuis longtemps, je savais que c’était mort pour moi dans le football.

À quel moment t’es-tu rendu compte que c’était mort le football pour toi ?

Vers les moins de 18 ans, je savais que c’était terminé. En moins de 15 ans, j’ai fait des sélections et c’était bien. Mais, moins de 18 ans, je savais que c’était terminé. Et à côté de ça, j’avais une vie, j’avais des trucs à faire au quartier et je pense que c’est plus ça qui m’a fait m’éloigner du football.

Aujourd’hui, tu continues à jouer avec tes potes ?

Oui, évidemment, on fait des matchs entre rappeurs. On fait aussi des fives. Au quartier, on a des créneaux le mardi et le vendredi en futsal. Ça joue toujours, mais le Covid nous a mis dans le dur. Là, heureusement, ça revient. Désormais, on a un créneau tous les mardis et on sait que c’est football. On se dépense et c’est important, car aujourd’hui, j’ai des amis que je ne vois plus trop, car chacun est occupé, sauf que ce créneau-là nous permet de nous retrouver. On peut passer du temps ensemble et ce sont de bons moments.

Même si tu as arrêté le football, tu dois avoir quelques anecdotes en tant que joueur. Tu peux nous en raconter une ?

Il y a plein de trucs qui m’ont marqué. Mais je peux en raconter une sympa : un jour, lorsque j’étais petit, j’ai joué sur la licence d’un autre. J’ai mis deux buts. Alors qu’on perdait le match, je suis rentré et j’ai inscrit deux réalisations. Je crois que c’était en moins de 13 ans. C’était à l’époque, car aujourd’hui, c’est plus réglementé.

« Je fais ma musique, ça se passe. Aujourd’hui, je ne regrette pas du tout ce que je fais »

Et en tant que supporter, tu as une anecdote qui t’a marqué ?

Côte d’Ivoire – Zambie, CAN 2012. Drogba rate le penalty et je pète les plombs, car je suis d’origine ivoirienne. Mais en plus de ça, on perd le match aux penaltys. Cette finale-là, c’est celle qui m’a fait le plus mal. Sinon, autre anecdote, j’étais beaucoup plus mal quand la France a perdu face à la Suisse en juin que face à l’Italie en 2006. Pendant les deux jours suivants, j’étais totalement en colère. Ça m’a mis en colère, car pour moi, l’Euro, c’était haut les mains. Et les deux jours suivant l’élimination, j’étais comme un fou.

Comment ça se fait que cela t’a autant marqué ?

Je ne sais pas, car en plus en 2006, c’est Zidane, Henry, Vieira, etc, mais là, l’élimination face à la Suisse, ça m’a vraiment rendu fou.

Et justement, toi t’es sélectionneur à ce moment-là, 3-1 à dix minutes de la fin, qu’est ce que tu adoptes comme tactique ?

Il faut défendre. Bien sûr, je garde des possibilités de contre, surtout qu’il y a Mbappé. Mais il faut défendre à mes yeux.

Quand tu vois les embrouilles qu’il y a eu entre les familles pendant ce match, qu’est ce que tu te dis ?

Que ce sont des fous. Ils sont champions du monde donc c’est fou. Et en plus, il y a 3 buts à 1 donc le match est fini normalement. Mais pour moi, ils sont venus pour ne rien faire. Ce match, c’était une dinguerie. Il y a eu un problème de tactique. Tu ne mets pas Lenglet. Didier Deschamps a pris la Suisse pour des « dindes ». C’est un 8e de finale, pas un match de phase de groupes.

« J’étais beaucoup plus mal quand la France a perdu face à la Suisse en juin que face à l’Italie en 2006 »

Et le supporter Hache-P, il est pour quelle équipe ?

Je supporte Marseille et Lyon. Après Lyon, c’est pour Karl Toko-Ekambi. Je suis plus les matchs de l’OL que de l’OM en ce moment. Je suis un Marseillais. Je suis né à Grenoble et j’ai débarqué à Paris à 10 ans. Sauf qu’à Grenoble, c’est soit Lyon soit Marseille. Et je kiffais Marseille, donc c’est venu comme ça et c’est depuis tout petit. Après, ce que je vais dire va être bizarre, car en Ligue des Champions, je suis pour le PSG. Ils ont une équipe de dingue et ça serait bien qu’ils gagnent la compétition un jour.

Et justement, en tant que supporter de l’OM de cœur et supporter du PSG en C1, qu’est ce que tu penses désormais du Clasico entre les deux formations ?

Je suis mitigé. Par exemple, l’année dernière, je ne l’attendais pas et l’OM a gagné. Là cette saison, Marseille a une bonne équipe et j’attends le match. Je veux le voir. Pour moi le Clasico est mort depuis 2012. Dès que Zlatan Ibrahimovic est arrivé, c’était mort. La première année du Qatar, l’OM leur met 3-0 au Vélodrome, mais après ce match-là, plus rien.

Et en tant que fan de football, il y a un joueur que tu apprécies particulièrement ?

Il y en a beaucoup. Je suis un Ivoirien, je parle avec le cœur. On a eu des grands joueurs comme Yaya Touré, c’était une folie ce joueur-là, ou Didier Drogba, d’autant plus qu’il a été à l’OM. Mais sinon, je dirais Cristiano Ronaldo que j’aime beaucoup. Et au-dessus de tout le monde pour moi, il y a Ronaldinho.

Si on met Messi, Ronaldo et Ronaldinho à leur meilleur niveau en même temps, tu penses que ce dernier est au-dessus des deux monstres du football actuel ?

Ce ne sont pas les mêmes styles de jeu. Après, footballistiquement parlant, Ronaldinho est plus fort que Ronaldo et Messi. Mais si tu mets les trois au top, ce sont Ronaldo et Messi qui gagneront au niveau statistiques. Surtout que le football n’est plus le même aujourd’hui. Tout le monde veut marquer, alors que Ronaldinho cherchait juste à jouer au football.

Toi qui a joué au football, est-ce qu’il y a un joueur dont tu es proche ?

J’en connais beaucoup. Dans mon quartier, il y a au moins cinq professionnels avec Karl Toko-Ekambi, Ibrahim Karamoko qui joue au Torino en Serie A, Arnaud Nordin à Saint-Étienne, Bakaye Dibassy qui est aujourd’hui à Minnesota United en MLS. J’en connais aussi d’autres qui jouent aux Émirats par exemple. Je suis en contact avec ces joueurs-là, on s’encourage mutuellement pour ce qu’on fait.

Concernant Karl Toko-Ekambi, tu as une anecdote sympa à nous raconter ?

Avec Karl, il y a toujours des anecdotes sympathiques à raconter. Mais par exemple, ce que les gens ne savent pas, c’est que Karl allait arrêter le football, car il avait un problème au genou. Et à ce moment-là, j’étais tous les jours avec lui et il n’arrêtait pas de me dire qu’il avait mal au genou. Il était déjà en National, mais il voulait arrêter le football. Les médecins ont finalement trouvé une solution, Karl s’est fait opérer et après ça, il a tout explosé.

« Tout le monde veut marquer aujourd’hui, alors que Ronaldinho cherchait juste à jouer au football »

Parfois, il te reparle de cet épisode ?

Ah oui parfois on en reparle. Mais Karl, je vais dire un truc, c’est qu’il n’a pas fait de centre de formation. En moins de 18 ans, il était avec nous aux Gobelins (Paris 13 Atletico aujourd’hui). C’est une dinguerie.

Il réalise ce qu’il a accompli ?

Je pense que maintenant ça y’est, car ça va faire 10 ans qu’il est professionnel. Mais au début, on était fou et on rigolait de ça, car c’est incroyable ce qu’il a fait. C’est un mec ambitieux et je pense que dès qu’il est arrivé dans le monde professionnel, il s’y est mis à fond. Ce qu’il a fait, c’est incroyable et on est tous fiers de lui.

On sait que c’est un bon footballeur, mais est-ce qu’il était aussi doué en rap ?

C’est un rappeur technique. Il a beaucoup de technique, il débitait. Il est aussi technique balle au pied qu’au rap. Mais avec le temps, je pense qu’il est beaucoup plus fort en football qu’en rap. Avant, on jouait au football quand on était petit et c’était cool. Mais aujourd’hui, quand on joue au football avec lui, ça n’a plus rien à voir. Des fois, quand on fait des matchs sur de vrais terrains de football, il fait des passes que personne ne voit.

Quand tu joues contre lui aujourd’hui, tu te sens comment ?

À force de jouer tous les jours, il voit des choses qu’on ne voit pas. Il est très fort.

Comment juges-tu son début de saison ?

Pour moi, c’est le nouveau boss de l’OL. Mais après, Karl ça a toujours été comme ça. Dès qu’il marque un but, c’est fini vu qu’il est lancé. L’année dernière, je me souviens qu’il avait mal commencé et on était fin septembre, il n’avait toujours pas marqué. On faisait un anniversaire et quand on toast, on lui dit qu’il doit ouvrir son compteur. La semaine d’après, il marque et ensuite, il a enchaîné. Il va faire une très bonne saison pour moi.

Te concernant, tu as sorti un single appelé « FC Gobelins ». Quelle est l’origine de ce son ?

« FC Gobelins », c’est le club du quartier, avec un maillot en vert. Et nous à l’époque, quand on faisait nos affaires et qu’on passait des appels, on utilisait le code « FC Gobelins » pour passer nos commandes. Et du coup, j’ai fait un jeu de mots pour en faire un son. D’autant que j’ai toujours des liens avec le club. Le directeur sportif est un ami d’enfance. Le président était mon coach en moins de 13 ans. Et un jour, j’ai eu une idée de faire ce son qui est donc un hommage au club et à notre jeunesse.

Tu parlais de tes connaissances au sein du désormais Paris 13 Atletico. Tu suis leur saison actuellement en National 2 ?

Je suis tous les matchs. Ils sont bien au classement cette saison. Je vais aussi voir les matchs. L’année dernière, sans le Covid, le club montait en N1 et cette année, je pense que ça va le faire. Et si ce n’est pas cette année, ça sera l’année prochaine, mais je pense que ça va le faire cette saison. Ils ont un bon effectif, ils sont confiants par rapport à l’année dernière donc je pense une montée en fin de saison.

Pour terminer, tu as un nouveau projet qui s’appelle « Le Big ». Parle-nous de ça et du gros travail effectué ?

C’est ma mixtape. Elle s’appelle « Le Big » car c’est mon surnom et c’est pour ça que j’ai arrêté le football, j’étais trop « Big » (rires). Elle sort le 15 octobre et dessus, je suis avec mes frérots. Il y a Gazo, Doums, Eff Gee, Dehmo, qui est d’ailleurs un crack au football. Il y a aussi Chily et Jeci Jess.

C’est un projet qui t’a demandé du temps ?

J’y suis depuis quelques mois et « Le Big » est mon plus gros projet jusqu’à aujourd’hui. C’est mon meilleur projet musicalement et artistiquement.

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