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Pierre Germain·16 novembre 2022
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Pierre Germain·16 novembre 2022
Détecter les grands talents de demain est devenu l’une des clés du football professionnel moderne. Afin de les préparer au mieux à la phase clé de l’adolescence, des enfants sont parfois placés en centre de formation dès l’âge de cinq ou six ans. Heureusement pour Ferran Torres, c’est Valence, le club de son enfance, qui l’a repéré très tôt et est devenu sa maison pour les 14 années suivantes. Un tremplin idéal vers le succès sur lequel revient l’international espagnol dans la 1ère partie d’une interview exclusive donnée à OneFootball.
« J’ai eu la chance de grandir dans une maison où on avait un petit terrain et un beau jardin avec un but. C’est là que j’ai appris à jouer au foot, tout particulièrement avec mon grand-père. Il venait toujours pour s’occuper de nos chiens et l’amour du ballon rond est né avec lui. Je me souviens que je m’entrainais même avec le ballon de mon chien, avec mon chien dans les buts. Et honnêtement, il était parfois plus dur à battre que mon grand-père. »
Ces séances d’entrainement d’arrière-cour avec le papi lui ont été précieuses à l’école, où son talent est repéré lors de sessions informelles entre amis.
« J’ai commencé à jouer avec mes amis, principalement en tant qu’activité extrascolaire. Mais j’ai tenu seulement un an parce que je marquais beaucoup de buts, je jouais bien et Valence m’a contacté. Et quand tu es à Valence, tu commences à sentir que c’est plus qu’un loisir et que tu es vraiment un bon joueur de foot. Tu développes cette mentalité de toujours continuer à t’améliorer et progresser. »
« Jusqu’au jour où, quand tu es suffisamment âgé, parce que tu n’y penses pas quand tu es jeune, tu réalises que ça peut cesser d’être un passe-temps et devenir un métier à part entière tout en te consacrant à ce que tu aimes le plus. »
Avec des débuts professionnels remontant déjà à cinq ans (une entrée en jeu contre le Real Saragosse), il est facile d’oublier à quel point Ferran Torres est encore jeune. Mais cela devient frappant quand le joueur de 22 ans révèle que son premier souvenir footballistique majeur remonte à la Coupe du monde 2010, quand l’Espagne des Ramos, Xavi et Iniesta, alors au sommet de son art, se hisse sur le toit du monde.
« Je pense que le Mondial 2010 (Afrique du Sud) est le premier souvenir qui me vient à l’esprit », explique l’attaquant du Barça.
« Je me souviens parfaitement d’où j’étais. J’étais au restaurant avec un de mes coéquipiers, Hugo Guillamón, avec qui je joue actuellement en équipe nationale. On était, et on est toujours, très bons amis. Et p*****, on a fini par regarder la finale et après avoir assisté à l’arrêt de Casillas et au but d’Iniesta, on s’est retrouvés sur un rond-point avec une grande fontaine au milieu du village. On a tous plongé. On a nagé, on a enlevé nos maillots et honnêtement, c’est un souvenir et un jour que je n’oublierai jamais. »
L’Espagne demeure encore aujourd’hui la seule équipe ayant remporté deux championnats d’Europe et un Mondial d’affilée et l’une des trois équipes de l’histoire à avoir été simultanément tenante du titre à l’Euro et en Coupe du monde.
« Ils ont écrit l’histoire en remportant ces trois tournois consécutivement », clame le natif de Foios, qui ajoute : « C’est quelque chose d’unique, qui n’a jamais été égalé, tout comme le style de jeu qu’ils avaient, parce qu’en fin de compte, cette Roja était une formation que tu prenais du plaisir à voir jouer. La trêve internationale arrivait et tu n’attendais qu’une chose, avoir de nouveau l’occasion de les voir en action. »
Cette équipe souveraine a bien évidemment été une source d’inspiration mais Torres a aussi côtoyé de grands joueurs du côté de Valence. Sous la houlette d’Unai Emery, Los Che étaient les principaux concurrents du Barça et du Real, bouclant la campagne 2009/10 à la 3e place, emmenés par l’un des meilleurs joueurs de leur histoire, David Villa. « À l’époque où j’étais dans une période de transition entre l’école et Valence, l’équipe première était l’une des meilleures, sinon la meilleure de toute l’histoire du club. »
« C’était l’ère de (David) Villa, (David) Silva, (Juan) Mata, (Rubén) Baraja, (David) Albelda et j’étais un attaquant à ce moment-là. Villa était le joueur le plus important pour moi. Je dirais aussi qu’une partie de votre compétitivité est le reflet des joueurs que vous admirez, parce qu’ils sont des joueurs qui détestent perdre et cherchent en permanence à s’améliorer. Personnellement, Villa a toujours été un exemple à suivre et j’espère pouvoir marcher sur ses pas et avoir une carrière similaire à la sienne. »
Quand on lui demande ce qu’il ferait si l’Espagne venait à remporter la Coupe du Monde, le joueur de 22 ans répond : « Vous ne pouvez même pas imaginer ce dont je suis capable. »
Rendez-vous dans quelques semaines pour, peut-être, en avoir le coeur net.
Photo Getty.
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