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·19 décembre 2024
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Avant de devenir rappeur, Beendo Z était un footballeur talentueux. Passé par les U19 Nationaux de l’Entente Sannois Saint-Gratien et par la Suisse, l’artiste francilien n’a jamais rompu ses liens avec le ballon rond. Ancien coach spécialisé, l’enfant du Val d’Oise prépare même sa reconversion dans le management de talents en herbe. En attendant, son album « De La Fontaine » vient tout juste de paraître et, à cette occasion, il s’est confié à Onze Mondial.
Voici quelques extraits de notre interview de Beendo Z. L’intégralité de cet interview de 2 pages est à retrouver dans le magazine n°364 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 9 février.
Quel est ton rapport au foot ?
De base, mon père jouait au foot. Il était footballeur professionnel. Il a fait des matchs avec la sélection du Cameroun. Il est arrivé en France par ce biais-là. Du coup, moi, j’ai toujours baigné dans le foot. Même ma mère jouait au foot. Tout le monde jouait au foot dans ma famille. J'ai commencé à l'âge de 6 ans à Sannois Saint-Gratien. J'ai effectué toutes mes classes là-bas jusqu'en U19.
Ton père a joué où ?
Il a joué en Ligue 2, à Dunkerque puis à Beauvais. Je t’ai donné les clubs en France. Je n’ai plus tout son parcours en tête. Il était latéral gauche. Suite à une blessure, nous sommes venus en région parisienne pour qu’il se soigne. Il a participé à une Coupe du Monde junior avec les Lionceaux. Il compte également quelques sélections avec les Lions Indomptables. Mon père a joué avec Rigobert Song, Marc-Vivien Foé et plein d’autres. Ma mère n’a pas connu le haut niveau, elle jouait au quartier. Mais elle avait un bon niveau.
Et toi, quel était ton niveau ?
Je suis polyvalent. J’ai commencé attaquant, ensuite, je suis devenu ailier. En U16, j’ai été repositionné au milieu de terrain. En U19, le coach m’a mis latéral droit, puis défenseur central ! J’ai occupé tous les postes, sauf gardien de but. Comme tout le monde, j’aurais aimé percer dans le foot. Mais tu sais, de nombreux paramètres sont à prendre en compte. Il faut avoir les bons contacts, il faut bosser à fond. Et moi, j’étais un peu feignant.
Tu étais quel type de joueur ?
Moi, j'étais ce joueur technique, un peu nonchalant. Je n'aimais pas qu'on me fasse des réflexions. J'étais un peu têtu, ça m'a porté préjudice. Le foot est un jeu d'équipe. Il faut bien s'entendre avec ses partenaires, le coach, tout le monde.
Et pourquoi tu as arrêté le foot ?
J'ai arrêté le foot parce que j'ai commencé la musique et ça a bien marché. De base, je me trouvais en Suisse pour jouer dans un club de quatrième division, à l’Olympique Genève. Le Covid est apparu d’un coup et j’ai décidé de tout arrêter.
Comment as-tu atterri en Suisse ?
Je faisais plein de bêtises, on m’a envoyé chez ma mère. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vue. Au départ, j’y suis allé pour les vacances, comme je n’avais rien à faire à Paris, je suis resté en Suisse. J’ai trouvé un club sur place, et je me suis dit « Pourquoi pas ? ».
Et finalement, tu as lâché le foot.
Je n'ai pas lâché. J'ai préféré m’orienter vers la musique, car c’était nouveau pour moi. Je me suis dit : « Il y a de l’argent à se faire dans la musique ». J'ai toujours kiffé la musique. Et il a fallu faire un choix…
Tu joues encore au foot ?
Oui, je fais des Five. J'ai essayé de reprendre récemment dans un petit club. Mais mon rythme de vie et mon hygiène de vie posent problème. Du coup, je me suis rapidement blessé lors d’un match à Saint-Leu. Franchement, j’ai envie de reprendre sérieusement. Je ne sais pas quand. Il faut simplement que je trouve le moment.
Avant l’interview, tu disais que ton club de cœur était l’Olympique Lyonnais. Pourquoi ce club ?
À l’époque, Lyon empilait les trophées, le club brillait en Ligue des Champions, avec Benzema, Govou, Juninho et j’en passe. Ça fait rêver quand même. J’ai grandi avec ça : Lyon qui gagne tout le temps. Par exemple, un petit d’aujourd’hui, il va logiquement te dire : « Je suis pour Paris », car c’est l’équipe phare du moment. Moi, c’était la même chose 15 ans en arrière.
Et tu suis l’actualité de l’OL ?
Oui, ce n’est pas facile pour eux. La politique du club a changé, ils vendent leurs meilleurs joueurs, c’est dommage. On pourrait avoir une belle équipe. Mais l’argent a pris le dessus.
Tu regardes les matchs ?
Je ne regarde plus, parce que c'est énervant. Je ne peux pas regarder les matchs de Lyon, ils ne font que perdre, ça ne sert à rien. Mais je suis les résultats.
Quelles sont les autres équipes qui te font kiffer ?
Le Barça. Je regarde tous les matchs du Barça, du Bayern, de City, du PSG. Je suis la Ligue des Champions. En Coupe d’Europe, je soutiens les clubs français, évidemment.
Quels joueurs te faisaient kiffer ?
Neymar m'a fait kiffer lorsqu’il était à Santos. J’aimais Lionel Messi, Cristiano Ronaldo lors de son passage à Manchester. Je kiffe un joueur en particulier : Toni Kroos. C’est un milieu de terrain simple et efficace. Il porte toujours la même paire de crampons adidas depuis 10 ans. J’avais acheté la même paire pour faire comme lui.
Et aujourd’hui, tu aimes qui ?
En ce moment, j’aime bien le petit Lamine Yamal, il est vraiment fort. Obligé de te citer Kylian Mbappé. Je fonde beaucoup d’espoirs en Rayan Cherki. On dirait qu’il a un plafond de verre au-dessus de sa tête, il faut qu’il change de club. Il faut qu’il signe à l’étranger, comme ça, il pourra mieux s’exprimer.
Avec qui es-tu branché ?
Avec Randal Kolo Muani.
Le PSG est un bon choix pour lui ?
Franchement, c’est bien pour sa carrière. J'espère qu'il saura gérer la pression parce que quand tu passes de Francfort à Paris, tu changes de dimension. Je pense qu'il va réussir à faire quelque chose de bien. De toute façon, il nous a montré à la Coupe du Monde qu'il avait le niveau pour prétendre à une grande carrière.
Tu es connecté avec d’autres joueurs ?
J’ai déjà échangé avec Mario Lemina, Jonathan Ikoné, Yann Karamoh. Je parle bien avec Lassine Sinayoko aussi, il évolue à Auxerre. On était dans la même équipe à Sannois. J’ai de bons rapports avec un joueur suisse, Alexandre Jankewitz, c’est le futur Pogba. C’est un joueur à suivre. Je m’entends bien avec Amdouni Zeki aussi, meilleur buteur de la Conference League la saison dernière, il évolue à Burnley désormais. Je l’ai connu par hasard, lorsque j’allais au futsal, on se croisait tout le temps. Et on a gardé contact. Le foot m’a fait voyager partout et m’a fait rencontrer du monde. D’ailleurs, à force de bouger, ça m’a donné envie de me lancer dans le management de joueurs.
Pourquoi ?
C’est un milieu intéressant et captivant. Ça va me permettre de rester dans le foot. Évidemment, c’est un métier bien rémunéré, mais j’ai envie de faire ça pour la passion avant tout. Je me sens capable d’accompagner de jeunes joueurs. J’ai créé ma société récemment et je suis déjà de nombreuses pépites. Par le passé, j’ai même été coach, j’organisais des séances individualisées pour les petits.
Tu continues à les suivre ?
Évidemment, certains ont intégré des centres de formation. J’ai aussi envie de mettre en place un service de conciergerie car je connais les besoins des joueurs, qu'ils soient amateurs ou professionnels. Par exemple, si un joueur souhaite rentrer à Paris après son match, on peut lui organiser son déplacement.
Tu as tourné des vidéos avec des joueurs également.
Oui, avec Thiago Silva et Kalidou Koulibaly notamment, grâce à Pro Direct Soccer. On a fait des petits tests techniques. Ils m’ont dit que j’étais bon, mais je pense qu’ils ont dit ça pour me faire plaisir (sourire). Ils savaient que j’étais dans la musique, mais ils ne connaissaient pas mes sons.
As-tu une anecdote sur ton passé de joueur ?
Lorsque je jouais à Sannois, on avait affronté Auxerre. Ce match était une dinguerie. On était menés 1-0, et au bout d’un moment, j’ai pris le ballon, j’ai fait une percée au milieu de terrain avant de faire un « une-deux » avec Lassine (Sinayoko). Et ensuite, je lui remets et Lassine plante. Et c’est grâce à ce match-là qu’Auxerre a décidé de recruter Lassine. On était en U19 nationaux. Je l’ai fait briller ce jour-là. Lors du match retour, Guy Roux était délégué du match. J’ai eu un penalty, je l’ai pris. Et j’ai voulu faire ma technique : arrêter ma course d’élan pour attendre le mouvement du gardien. Comme par hasard, le gardien n’a pas bougé ce jour-là (rires). Du coup, l’arbitre m’a mis un carton rouge et a annulé le penalty !
Tu fais des références au foot dans tes textes ?
Oui, j’en fais beaucoup ! Il y en a peut-être une par son. Pour moi, la vie, c’est comme le foot. Comme je suis un footeux dans l’âme, je compare les situations de ma vie de tous les jours à des situations qui peuvent se passer sur un terrain.
Tu viens de sortir ton album « De la Fontaine », tu compares cette sortie à quelle étape d’une carrière de footballeur ?
On va dire que je rentre à la 60ème minute d’un huitième de finale de Ligue des Champions. C’est un match à élimination directe, c’est sérieux. Si on se loupe, ça va être chaud. Par contre, si l’entrée est concluante, ça peut me faire du bien pour la suite. Par contre, on ne juge pas un joueur sur un match, il faudra être constant. J’attendais beaucoup de cet album, je bosse dessus depuis un moment. On a tout mis en œuvre pour sortir un bon album. J’espère que ça va payer. Je me suis bien entouré, en tout cas. C’est comme si un joueur s’attachait les services d’un nutritionniste, d’un préparateur physique, d’un analyste vidéo, etc… Bah à mon échelle, dans la musique, c’est ce que j’ai fait.
Le mot de la fin ?
Il faut soutenir les clubs français en Coupe d’Europe. Les gens aiment critiquer le PSG, mais il faut savoir que le PSG fait avancer le championnat de France depuis plusieurs années.
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