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·26 décembre 2024

EXCLU - Arouna Sanganté : « On ne peut pas donner le capitanat à n’importe qui »

Image de l'article :EXCLU - Arouna Sanganté : « On ne peut pas donner le capitanat à n’importe qui »

Du haut de ses 22 ans, Arouna Sanganté affiche une maturité déconcertante. Capitaine du HAC depuis deux saisons, le défenseur, intraitable sur le terrain, joue aussi le rôle de grand frère dans le vestiaire et en dehors. À l’aise devant les médias, le gamin de Saint-Denis a pris le temps de se dévoiler comme rarement. Échange.


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« Je cherchais une filière où je pouvais devenir vitrier »

Comment s’est déroulée ton enfance ?

Je suis né au Sénégal, à Mbao. Je suis arrivé assez tôt en France, à l’âge de 3 ans, en 2005. Je me suis installé directement chez mes parents, plus précisément mon père qui était déjà là. Il vivait à Saint-Denis, du coup, je l’ai rejoint là-bas. Mon enfance était un peu « space » on va dire, car j’ ai commencé mon activité sportive avec le rugby, ça a duré de l’âge de 7 ans jusqu’à mes 11 ans. Du jour au lendemain, j’ai décidé d’aller vers le football vu que j’avais beaucoup de personnes dans mon entourage qui étaient dans le foot et que j’aimais moi-même jouer. Sans vraiment avoir de réelles ambitions à cet âge-là de faire quelque chose.

Tu as tapé dans tes premiers ballons de foot à 11 ans ?

Non, parallèlement au rugby que je pratiquais en club, je jouais déjà au foot dehors avec mes potes. Quand mes parents m’autorisaient à sortir, des fois, j’allais au City stade. Je touchais le ballon, ce n’était pas un truc que je découvrais.

Quels souvenirs et quelles anecdotes tu peux nous raconter sur cette période rugby ?

Mon premier entraînement (sourire). J’ai pris un plaquage, je me suis dit : « Ah ouais, faut être costaud ». Je me suis quand même dit qu’il y avait quelque chose à faire. Quand tu es petit, tu ne calcules pas, tu vis l’instant présent à fond. Franchement, j’ai aimé cette expérience.

A l’école, tu étais comment ?

J’étais un élève moyen. Je me place dans la case moyen parce que j’avais de bons résultats, mais le comportement n’allait pas parfois. C’est ça qui a compliqué les choses par la suite parce que je me suis arrêté au bac avant même de passer l’examen. L’école a convenu avec la personne qui s’occupait de la scolarité au HAC qu’il fallait que je redouble l’année. Et moi, vu que j’étais un peu dans la passerelle avec les pros, je ne voulais pas redoubler, je souhaitais plutôt une autre filière dans laquelle j’allais m’épanouir. On a essayé de trouver la meilleure chose pour moi, finalement, ça ne s’est pas fait. Je cherchais une filière où je pouvais devenir vitrier, mais ici, c’était compliqué de trouver cette option. C’est dommage parce qu’avant ça, j’avais plutôt de bons résultats.

Tu as débuté le foot au Cosmos Saint-Denis parce que c’était à côté de la maison, j’imagine ?

C’est ça. J’avais mon cousin Luis Batica qui était là-bas. Grâce à lui, je suis allé au Cosmos Saint-Denis. Il y avait aussi un autre cousin, Opa Sanganté, qui a été mon premier coach. C’est grâce à eux que j’ai commencé le foot parce que je ne me voyais vraiment pas changer de sport, mais vu que c’était à deux pas de chez moi, c’était la solution de facilité.

À 13 ans, en 2015, tu signes au Red Star. Ils t’avaient repéré ou c’est toi qui as tenté ta chance ?

C’était un essai d’une semaine. Je ne savais pas s’ils allaient me garder ou non. J’ai tenté ma chance, finalement, ça s’est bien conclu. Quand je suis arrivé, je me suis dit que ça allait être un gros challenge car je sortais d’un club de district, et là, tu rejoins le Red Star qui est un gros club d’Île de France. Tu vois tes opportunités s’ouvrir. Et ça change aussi parce que tu t’entraînes plus loin de chez toi, tu commences à rentrer dans le vif du sujet. Grâce à Dieu et avec mon investissement, ça s’est bien passé. J’ai vécu deux belles années là-bas dont une première saison où l’on avait réalisé un super truc, on avait fini champion.

C’est à ce moment que tu réalises pouvoir devenir professionnel ?

Non, ça s’est vraiment que je débarque au Havre. À ce moment-là, je me retrouve vraiment loin loin de ma famille, je suis dans un centre de formation, je sais que tout le monde ne réussit pas malheureusement et qu’il faudra donner le meilleur de moi-même.

Justement, comment s’est opérée ta signature au Havre ?

Momo El Kharraze (ndlr actuel directeur sportif adjoint) qui était alors recruteur pour le HAC venait souvent me voir. Un jour, il s’est pointé et il m’a formulé une offre à ne pas refuser parce que c’est Le Havre. Il s’était même rendu à la maison pour rencontrer mes parents et discuter avec eux. Initialement, je ne devais pas faire ma deuxième saison au Red Star, je devais immédiatement partir au Havre, mais j’ai préféré rester pour profiter un peu plus de ma famille et confirmer avec le Red Star. Je n’ai pas regretté cette année de plus, car dans le fond, j’en avais besoin. Je ne me sentais pas encore prêt, à cet âge-là et à ce moment-là, à partir. Ça a été un choix gagnant.

« Quand j’ai commencé, j’étais attaquant »

Tu arrives au Havre, à La Cavée, un centre de formation réputé. Ça a pesé dans la balance ?

Énormément, parce qu’avant de rejoindre le club, je m’étais aussi intéressé à la formation. Je voyais beaucoup de noms, je connaissais beaucoup de noms. Pour moi, c’était un truc vraiment incroyable, je n’y croyais pas, je pensais que j’étais dans un rêve. Ensuite, le truc que je me suis dit, c’est : « Tu vas quitter tes parents, tu sais où on habite à Saint-Denis, dans le 93, c’est compliqué, c’est la chance pour toi de pouvoir faire quelque chose de grand, de beau et de rendre fiers tous ceux qui sont derrière toi.

Est-ce que ça met une pression supplémentaire de savoir que des gros noms comme Mandanda, Pogba ou Lass Diarra sont passés ici ?

Ça met sûrement la pression parce que ce sont de gros noms français, internationaux, qui ont prouvé par leur carrière. Maintenant, quand tu arrives, tu te dis que ces personnes sont sorties du centre de formation, qu’il y en aura d’autres encore plus fortes donc toi, il faudra que tu sois fort aussi. C’était ma question justement : « Est-ce que je suis prêt ? Qu’est-ce que je vais faire pour être comme eux ? ».

Et c’était quoi ta réponse ?

C’était de travailler sans limite, me donner à fond. Comme ça, s’ils me disent qu’ils souhaitent me conserver ou me faire signer pro, ce sera la meilleure des récompenses pour moi. Je donnais tout, car ma plus grande crainte, c’était d’éprouver des regrets.

Si je te dis 19 janvier 2021, ça t’inspire quoi ?

Un trou (sourire).

Ton premier match pro…

C’est vrai ? Mon premier match pro, c’était en Coupe de France, contre le Paris FC, défaite 1-0. C’était un moment crucial, un moment de pression, d’excitation. J’aurais aimé un autre résultat pour ma première, mais pour moi, c’était déjà beau de représenter le club pour la première fois en pro.

Et si je te dis 31 décembre 2021 ?

(Long silence). C’est le deuxième ? Non, le deuxième c’est en fin d’année.

Ton premier contrat pro. Ça ne t’a pas marqué visiblement.

Si, ça m’a marqué (rires), mais j’ai vraiment un problème avec les dates. Mon premier contrat pro m’a fait du bien. Ça faisait un bon bout de temps que j’étais au club, j’ai gravi tous les échelons : aspirant, stagiaire. Ensuite, il fallait passer ce cap de professionnel qui était compliqué à aller chercher. Ça a pris du temps, mais je n’étais pas inquiet non plus. Je me disais que si ce n’était pas encore fait, c’est que ce n’était pas encore mon heure. Une fois que ça s’est présenté à moi, c’était une fierté, pour ma famille aussi. Pour moi, c’était le début de grandes choses.

Presque une année sépare ton premier match de ton premier contrat pro. Ça ne t’a pas paru long ?

Extrêmement. Le mieux, c’est d’enchaîner. Après, c’est le début, il ne faut pas s’inquiéter. Je devais juste me maintenir en forme, répondre présent le jour J, le contrat découle souvent de tes propres performances.

Le 19 avril 2022 est un autre jour spécial. Amiens…

Mon premier but en pro. Celui-là était mémorable. Ça m’a donné de la confiance. C’était l’extase. Ce but, je vais vous le raconter vraiment. En réalité, le ballon rentrait presque dans le filet. Mais comme j’avais besoin de ce but, bah je l’ai volé (rires).

Aujourd’hui, tu cumules déjà plus de 100 matchs pros à 22 ans. Tu imaginais ça quand tu jonglais au Cosmos Saint-Denis ?

Non, j’étais loin d’imaginer tout cela. Toute cette histoire, c’est incroyable. Quand on est petit, on ne réalise pas à quel point ce sport, ce métier, est beau et dur aussi. Il y a de grandes choses derrière. Aujourd’hui, quand j’y repense, je me dis que c’est incroyable.

Pourquoi tu as réussi selon toi et pas tes copains de l’époque ?

Je ne vais pas dire la chance parce que ça serait minimiser un peu mon parcours, même si la chance en fait partie. Je savais ce que je voulais au bout d’un moment. Ce que j’ai fait de bien, c’est de me focaliser à 100% sur mon objectif. J’ai pris tout ce qui pouvait être bon, que ce soit des conseils, des entraînements en plus. Je ne dormais pas on va dire. Je suis comme ça : tant que je n’ai pas atteint mon objectif, je suis obligé d’aller le chercher. Et je ne veux pas qu’on me donne cette chose. Je préfère l’obtenir par mes propres moyens.

Tu te définis comme quel type de défenseur ?

Agressif, rugueux et imposant.

Tu as toujours joué en défense ?

Non, quand j’ai commencé, j’étais attaquant. Bon, j’étais très jeune. Ensuite, j’ai reculé au milieu de terrain, mais le souci, c’est que je prenais trop de cartons rouges, du coup, mon coach a décidé de me placer en défense. Il croyait en mes possibilités à ce poste, finalement, il n’a pas eu tort. Ça fait longtemps que j’exerce à ce poste et aujourd’hui je m’y plais.

« Mon agressivité me sert comme elle me dessert par moments »

Qu’est-ce qu’un grand défenseur selon toi ?

Un grand défenseur, c’est quelqu’un d’impérial, c’est un défenseur qui ne fait pas d’erreur. Même s’il ne livre pas un top match, il ne te le fait pas ressentir. Et quand il merde, tu sais qu’à la prochaine, il ne va pas s’arrêter. Un grand défenseur doit être fort mentalement, être un leader technique, tactique, et aussi excellent dans les duels en un contre un.

Quel défenseur possède toutes les qualités que tu as citées ?

Rüdiger ! Il a une palette assez élargie de plein de bonnes choses qui font le top défenseur. Et c’est de lui que, aujourd’hui, je m’inspire.

Qu’est-ce qu’il manque à Arouna pour devenir un top défenseur ?

Un peu plus d’expérience. Moi, j’ai un problème : mon agressivité me sert comme elle me dessert par moments. C’est sur ça que je dois me corriger, progresser. Il me faudrait aussi découvrir les autres championnats européens, les Coupes du Monde, les CAN, toutes ces grandes compétitions qui te font progresser rapidement.

Tu es plus à l’aise dans l’axe ou dans le couloir ?

Le fait d’avoir joué dans un couloir m’a beaucoup aidé, ça m’a fait progresser. Après, bien entendu, je suis formé comme axial donc je préfère évoluer dans l’axe. C’est là où je suis le meilleur aussi. Mais cette expérience comme latéral m’a permis d’élargir ma palette. Et puis dans mon rôle de capitaine, je ne peux pas penser à moi. Il faut savoir dépanner dans l’intérêt du collectif et du club.

Comment réagis-tu après une erreur ?

Je ne doute pas. Il ne faut jamais douter. Au début, ça a été compliqué à gérer. Le fait de me prendre la tête sur ça, ça pouvait impacter tout mon match. Avec le temps, j’ai su corriger ça.

Est-ce que tu étudies tes adversaires avant les matchs ?

Avant, je ne le faisais pas. Je ne trouvais pas ça très intéressant et aussi parce que je ne connaissais pas les modalités. Aujourd’hui, ça me sert parce que tu ne sais pas contre qui tu vas jouer. Les feuilles de match sortent à la dernière minute, alors c’est bien d’avoir toutes les infos sur tes possibles adversaires. Surtout au Havre, il y a un bon suivi, de bonnes analyses vidéos, ça te permet d’anticiper les choses, savoir un peu à qui tu as à faire. Je ne dis pas que ce que tu vois sur la vidéo c’est exactement ce qu’il va se passer en match, mais tu as un point de vue assez précis du profil de ton vis à vis.

Tu as déjà eu peur d’affronter un attaquant ?

Ce n’est pas de la peur, c’est de l’appréhension on va dire. Tu sais que cet attaquant a beaucoup de qualités, tu sais que contre n’importe quel défenseur il s’en sort, alors tu te dis : « Il faudra que je sorte le 120% que j’ai ». Ce n’est pas de la peur et ce n’est pas souvent.

Tu as un exemple ? Mbappé ?

Oui, Mbappé, par exemple. C’était une personne contre qui je n’avais jamais joué. C’était un match qu’il fallait préparer.

Quel joueur t’a donné le plus de fil à retordre, quelqu’un d’intenable ?

(Il réfléchit longuement). Pas vraiment intenable, mais j’en ai eu des relous. J’avais de l’appréhension pour Mbappé, car il lui suffit d’une demi occasion, mais pour Mbappé, on sait que ce problème concerne tous les défenseurs, pas seulement moi (sourire).

Gamin, tu avais des exemples dont tu aimais t’inspirer ?

J’aimais bien Drogba. Je jouais beaucoup à FIFA, donc j’aimais aussi les anciens comme Cruyff dont je regardais beaucoup les vidéos. Mais, je n’avais pas vraiment d’’exemple.

Qui est vraiment Arouna ?

Arouna que vous ne connaissez pas, c’est quelqu’un de gentil, très intéressant à découvrir même si parfois je parais froid, c’est vrai. Il y a beaucoup de bonnes choses cachées derrière tout ça. C’est un footballeur irréprochable, travailleur, quelqu’un de mature, un bon capitaine, un bon leader.

Tu étais le plus jeune capitaine de Ligue 1 l’an dernier, ça te fait quoi ?

Ce n’est plus le cas cette année, car il y a Habib Diarra de Strasbourg, mais pour moi, c’est un honneur d’être capitaine dans le club où je suis formé. Et pour ça, je remercie le HAC de sa confiance, du chemin qu’on a parcouru ensemble. Aujourd’hui, je le vis de manière spéciale. La première saison a été celle de la découverte, j’ai reçu beaucoup d’aide de la part du club, de certaines personnes en dehors. Ce qui est bien, c’est que mes partenaires sont là pour moi, je suis là pour eux, il y a aussi le staff et tout l’encadrement. Je suis content et flatté d’occuper cette fonction et je compte bien remplir ma tâche à fond.

C’est un signe de maturité, tu en as conscience ?

Oui, j’en ai conscience, c’est normal, on ne peut pas donner le capitanat à n’importe qui. On le confie à quelqu’un qui défend le club, qui représente ses couleurs et qui a de la maturité, du leadership, qui sait parler et qui transmettre ce qu’il veut dire. C’est très important de se faire comprendre et d’entendre aussi.

« Que tu viennes du 93, du 06 ou d’ailleurs, tu as ton propre moteur »

Tu as toujours été mature comme ça ?

Oui, j’ai toujours été capitaine dans les équipes de jeunes. Ça m’a servi parce que ça m’a fait grandir. Le fait de porter ce brassard, ça m’a responsabilisé. Ça m’a beaucoup aidé.

Tu as choisi de porter le numéro 93. Pourquoi ?

Pour représenter mon département, là où j’ai grandi. Pour moi, c’était important que je puisse le porter. Bien sûr, il y a quelques quartiers chauds, mais il y a plein de bonnes choses aussi et de gens qui réussissent. C’est une manière de leur rendre hommage et de les rendre fiers.

Venir du 93, c’est la garantie d’avoir plus la dalle que les autres ?

Pas vraiment, chacun a sa motivation. Que tu viennes du 93, du 06 ou d’ailleurs, tu as ton propre moteur, le département ne joue pas trop selon moi. C’est plus le motif de pourquoi tu vas te battre qui est important. Après, c’est sûr que dans le 93, on a une mentalité qui est la mienne, qui est de tout donner.

Comment occupes-tu ton temps libre ?

On s’entraîne beaucoup, ça veut dire qu'on a très peu de temps libre, mais ce que j’essaye de faire, c’est beaucoup de lecture. Que ce soit sur le sport, sur la vie, sur ma religion. C’est quelque chose que j’aime faire. Après, quand j’ai fini tout cela, je regarde les matchs de temps en temps, j’allume la playstation. Du classique.

Comment évites-tu les tentations comme la mauvaise nourriture, les soirées ou les filles ?

Moi, j’ai un collègue ici, qui est tout le temps avec moi, Yassine Kechta. On essaie de faire à peu près les mêmes choses. Même si on est déjà ensemble à l’entraînement, on reste ensemble sur nos temps libres. Ça permet de rester focalisé sur les objectifs. Bon, il faut aussi savoir souffler, rigoler tout en gardant à l’esprit qu’il ne faut pas tomber dans ces milieux-là parce que tu risques de perdre gros.

Qu’aurais-tu fais si tu n’étais pas devenu footballeur ?

Vitrier ! C’est vraiment un métier qui me plaisait. J’étais au collège La Courtille, on m’a proposé plusieurs filières, j’ai regardé, mais je n’aimais aucune d’entre elles. Finalement, j’ai rencontré le cousin d’un ami qui était vitrier, j’ai assisté à ce qu’il faisait et ça m’a parlé. Je ne vais pas dire que c’était divertissant, mais c’était un truc qui m’intéressait vraiment.

Si tu devais me donner une phrase qui te caractérise, ce serait laquelle ?

« Mentalité travail. » C’est un mot qui vient de mon quartier. Ça se dit : « Mentalité bara » et bara, c’est comme si c’était le travail. C’est ma motivation quotidienne.

Comment tu te vois dans 10 ou 15 ans ?

Continuer à jouer au foot. Je ne m’imagine pas arrêter à 30 ans. Je vais essayer d’aller au bout de mes limites parce que c’est un truc qui me plait énormément et j’aimerais continuer à exercer jusqu’à ce que mon corps ne suive plus. Quels sont les objectifs avec le HAC cette saison ?

Rester en Ligue 1, c’est le premier objectif, mais pourquoi ne pas voir plus grand. Aujourd’hui, on a un effectif qui se connaît, il n’a pas trop changé par rapport à la saison dernière. Il y a beaucoup de qualités, il ne faut juste pas qu’on doute et qu’on se contente des places de fond de classement. Il faut gagner le plus de matchs et viser de belles choses.

Tu n’étais pas loin d’un départ à l’intersaison. C’est ton dernier exercice au Havre ?

Je ne suis pas fermé à un départ, après, mon objectif immédiat, c’est de réaliser toute la saison avec Le Havre. Ensuite, on verra les horizons qui vont s’ouvrir. Si le projet est intéressant pour moi et que le club y trouve son compte, mais je ne vais pas partir pour partir. Le Havre, ça me convient, c’est un club qui m’a toujours aidé, un club pour lequel je donnerai toujours tout. Même si on est tous ouverts à un départ dans nos discussions, ça ne veut pas dire qu’il faut que je parte impérativement. Si cette saison se termine et que je dois en entamer une nouvelle ici, pourquoi pas ? Ce ne serait pas un échec du tout, il faut voir le bon côté des choses et que tout le monde s’y retrouve, c’est pour moi le plus important.

Quelle note tu te mets pour cette interview ?

Vous m’avez mis à l’aise, donc ça va (sourire). Je mets un petit 7,5/10.

Tu es dur avec toi-même, non ?

7,5, c’est toujours ce que je me donne. Même quand je me note après les matchs, je ne me mets pas ridicule, mais j’augmente le curseur d’exigence envers moi-même. Je sais que je peux faire plus et mieux. Alors, j’augmente petit à petit. Parce que commencer tout là-haut, on ne peut que descendre (rires).

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