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·20 mars 2023

ex-Amiens SC : Gendrey « n’était pas évalué à son juste niveau »

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Un an et demi après son départ de l’Amiens SC par la petite porte, Valentin Gendrey vient tout juste d’être appelé pour la première fois de sa jeune carrière en équipe de France espoirs. Une ascension express pour le latéral droit de Lecce, arrivé au centre de formation amiénois à l’âge de 15 ans, qui ne surprend pas vraiment Oswald Tanchot, qui a toujours beaucoup cru en lui. Entretien.

Oswald, êtes-vous surpris par la première convocation de Valentin Gendrey en équipe de France espoirs ?

Maintenant que je le vois jouer en Serie A, non. Il s’est déjà imposé en Serie B, qui est un championnat hyper difficile. Il a été l’un des acteurs de la promotion de Lecce. Avec tous ces éléments-là, je ne suis pas surpris. Maintenant, si on parle du Valentin du tout début à Amiens, c’est quand même une surprise.


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Pour quelles raisons ?

Il avait besoin de prendre confiance en lui, sachant qu’il n’était pas évalué à son juste niveau à Amiens. Quand je suis arrivé au club, j’avais une lecture vraiment différente du club, y compris dans le staff, à son sujet. C’est quelqu’un qui méritait qu’on prenne du temps pour lui, qu’on lui donne de la considération. En ayant été par le passé au Havre, avec des joueurs qui avaient une grosse projection pour le haut niveau, Valentin cochait déjà beaucoup de cases. Il n’était peut-être pas aussi haut que certains, mais il y avait déjà de gros atouts. Il fallait simplement l’inclure dans un projet, avoir un plan pour lui. Quand je suis arrivé, personne ne voulait vraiment de lui au club. La volonté était même de le prêter en National, il y a eu des discussions avec le club d’Avranches. Puis, quand j’ai pris l’équipe, j’ai mis mon veto à un départ.

Qu’est-ce qui vous a permis de penser qu’il pourrait percer à un peu plus haut niveau ?

Le premier élément reste son approche dans le travail. C’est quelque chose qu’on a tendance à négliger dans la projection des jeunes joueurs, mais c’est vraiment hyper important. Valentin est un garçon très bien élevé, respectueux, à l’écoute et qui a vraiment envie de progresser. Il vient à l’entraînement chaque jour pour donner le meilleur de lui-même, pour apprendre quelque chose. Au niveau athlétique, c’est un joueur qui a de grosses qualités. Il va vite, il a une très grosse détente. Sur beaucoup de tests de vitesse et de détente, c’était l’un des plus performants de l’effectif. C’est un élément important pour aller au haut niveau, sans quoi tu plafonnes vite. Dans son jeu, c’est aussi un garçon capable de bien ressortir le ballon, soit par la conduite de balle ou la passe.

Sans trahir de secret, un recruteur d’un gros club italien m’avait appelé la saison dernière.

Vous avez parlé de projet pour parfaire son développement. Ce projet fut un départ pour l’Italie. Quel regard avez-vous porté sur ce choix, peu de temps après votre départ du club ?

Il a fait preuve d’intelligence dans son choix. Lui qui est un travailleur, il est parti en Italie, dans un environnement où l’éthique de travail est indiscutable. Pour en avoir parlé avec lui ou avec Alexis Blin, le comportement à l’entraînement est différent. Si tu te comportes comme un Français lambda, qui traîne des pieds, tu fais deux mois en Italie, pas plus. En tout cas, tu ne joues pas, car ça ne pardonne rien. Il est tombé dans un environnement avec de longues séances tactiques, où on demande beaucoup de répétition et de réflexion tactique aux joueurs, il a été capable de survivre à ça. C’est tout sauf un hasard.

Le tout jusqu’à cette première convocation en équipe de France espoirs. Comment voyez-vous un peu la suite pour lui ?

Sans trahir de secret, un recruteur d’un gros club italien m’avait appelé la saison dernière. Il se renseignait déjà sur Valentin, alors même que Lecce n’était pas encore monté en Serie A. Il m’avait dit que même si le club ne montait pas, Valentin avait l’assurance d’être en Serie A cette saison. Il m’a demandé si je ne connais pas un autre Valentin Gendrey, tellement il l’avait trouvé bon. Au regard de ses valeurs, de sa passion pour son métier, il est promis un brillant avenir. Il n’est pas parti à l’étranger uniquement sur ses qualités intrinsèques. Il a aussi réussi parce qu’il a travaillé. Il a gagné sa place grâce à son travail. S’il reste comme ça, il ne peut que continuer à progresser.

Tous propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport

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