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·14 septembre 2021

Europa League : Le Legia Varsovie de retour

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Sacré champion devant le Raków Częstochowa avec cinq points d’avance lors de la précédente édition de l’Ekstraklasa, le Legia Varsovie est de retour sur la scène européenne après quelques années de vaches maigres. Unique représentant polonais sur les trois compétitions, les Legioniści (les Légionnaires) ont hérité d’un groupe compliqué dont il sera probablement difficile de sortir. Pourtant, si sur le papier la qualification semble compromise, dans les faits, elle est loin d’être impossible pour les Varsoviens. Avec l’envie folle de retrouver les joutes européennes et un effectif qui ne manque pas de qualités, il ne serait pas surprenant de voir le Legia jouer le rôle de trouble-fête dans son Groupe C d’Europa League.

La réapparition d’un grand

Cinq longues années. C’est le temps qu’il aura fallu au Legia pour retrouver les phases de groupes d’une grande compétition européenne. Cinq années durant lesquelles le club de la capitale polonaise aura subit la dure loi du football. Enchaînant à chaque fois éliminations au troisième tour ou en barrage, le Legia Varsovie (ou Warszawa dans la langue de Copernic) aura réellement mangé son pain noir, encaissant les contre-coups les uns après les autres. Une incapacité à passer un cap qui aura même interrogé les suiveurs les plus assidus sur le niveau réelle d’une Ekstraklasa n’arrivant plus ou presque à placer ses clubs en Europe. Ultra-dominateurs en terre polonaise (sept fois champions entre 2011 et 2021), les Légionnaires n’auront su que trop peu concrétiser cette mainmise sur les terrains du Vieux Continent.


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Mais 2021 est arrivée et avec elle, l’heure des changements. Si les deux premiers tours de Ligue des Champions sont vite avalés (5-2 contre Bodø/Glimt et 3-1 contre Flora Tallinn), les Wojskowi (les Militaires) retombent dans leurs travers en s’inclinant 2-1 sur l’ensemble des deux matchs contre le Dinamo Zagreb. Reversé en barrage d’Europa League, le Legia Varsovie n’aura cette fois-ci pas failli à sa mission. Les Polonais gagnent leur billet d’entrée en écartant un valeureux Slavia Prague dans deux matchs compliqués. Une victoire 4-3, grâce notamment à un doublé de l’Azerbaïdjanais Mahir Emreli lors du match retour. Ce dernier envoie donc les Verts et Blancs en Europe pour la première fois depuis la 2016-2017.

Menés par Czeslaw Michniewicz, l’ancien coach du Pogoń Szczecin, les Légionnaires du Legia Varsovie auront donc fort à faire cette année. Dans un poule relevée, le club de la capitale devra se défaire de clubs rompus au combat européen. Il faudra d’abord faire un passage par la chaude ambiance du stade Diego Armando Maradona du Napoli. Puis il faudra filer dans le centre de l’Angleterre pour y retrouver Leicester avant de terminer par une balade russe pour une double-confrontation contre le Spartak de Rui Vitória.

Alors, le Legia Varsovie déjà condamné à la dernière place dans son groupe d’Europa League ? Oui et non. Oui, car la différence de niveau entre ces trois équipes et les Legioniści semble assez abyssale. Non, car, et c’est ce qui fait aussi la magie de l’Europa League, c’est cette part infime d’inconnu, savant mélange de travail, de cohérence et d’un soupçon de chance. Ce qui est d’ores et déjà sûr, par contre, c’est que les rencontres proposées seront alléchantes pour tout fan de football.

Une équipe aux visages multiples

Devenir champion n’est pas chose aisée. Conserver sa couronne l’est encore moins. Et ça, le Legia est en train de l’apprendre à ses dépens. Actuel seizième d’Ekstraklasa (avec deux matchs de retard) avec six points en cinq rencontres et pas forcément aidé non plus par l’arbitrage, le Legia pédale dans la semoule en ce début d’exercice. Avec 21 départs en un an, cet intersaison a encore été placée sous le signe du grand chambardement. Josip Juranovic et Pawel Wszolek, des cadres importants de la saison passée, ont quitté le navire. Le premier est parti découvrir l’Écosse avec le maillot du Celtic. Le second, auteur de cinq buts et sept passes décisives l’an dernier, est parti se frotter aux défenses de Bundesliga avec l’Union Berlin. Une équipe qui a beaucoup bougé par rapport à l’an dernier et qui semble, cette saison, avoir du mal à trouver ses marques.Numériquement remplacés par Mattias Johansson et Lirim Kastrati, le Legia de Czeslaw Michniewicz a commencé sa saison dans un premier système en 3-4-3. Ils ont ensuite bifurqué sur un 5-4-1 puis un 3-4-2-1 lors des derniers matchs. Le onze titulaire aura, lui aussi, beaucoup bougé. Il aura notamment beaucoup bricolé et fait en fonction des disponibilités, rendant difficile l’élaboration d’un schéma prédéfini et d’un onze-type.

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Le potentiel 11 type du Legia Varsovie eu Europa League

Dans les buts, le légendaire Artur Boruc sera certainement de la partie. À 41 ans, l’ancien portier du Celtic et de Bournemouth est revenu dans son club formateur pour apporter toute son expérience et probablement, boucler la boucle. Avec 35 matchs joués l’an dernier, Boruc fut l’un des grands artisans du titre gagné en Ekstraklasa.Derrière, la ligne de trois sera composée de Mateusz Wieteska, Artur Jędrzejczyk et Maik Nawrocki. Le premier, pourtant formé au Legia, a un peu bourlingué en Pologne. Après deux prêts successifs, il s’engage avec le Górnik Zabrze où il s’impose comme un élément incontournable et paradoxalement, un poids offensif . Revenu chez les Légionnaires après une année en Silésie, Wieteska est devenu là aussi un titulaire indiscutable. Le second, Artur Jędrzejczyk, est aussi un enfant du stade du maréchal Józef Piłsudski. Formé au club, l’international polonais (40 sélections) possède plus de 250 matchs sous le maillot vert et blanc. Une véritable tour de contrôle qui viendra lui aussi apporter son immense expérience du football de haut niveau. Il a notamment connu la Première Ligue Russe avec Krasnodar.

Le dernier, Maik Nawrocki est le petit jeune de ce trio. À 20 ans, le défenseur est un pur produit du foot allemand. Formé au Werder Brême, Nawrocki est encore prêté au pays cette année après une pige l’an dernier au Warta Poznań. Habitué des équipes de jeunes de la sélection des Biało-czerwoni (Rouge et Blanc), le gamin est un des nombreux représentants de la future belle génération polonaise. Malgré tout ça, du temps de jeu devrait tout de même être accordé à Abu Hanna et Mateusz Holownia en cas de nouveau virement tactique.

Sur le côté gauche, Yuri Ribeiro semble tenir la corde. Laissé libre par Nottingham Forrest cet été, le Portugais est dans la digne lignée des latéraux modernes. Rapide, endurant et excellent techniquement, l’ancien de Rio Ave est une addition parfaite sur le papier pour les Wojskowi de Varsovie. À droite, c’est une petite inconnue. Mattias Johansson est venu remplacer le sortant Juranovic. Mais le jeune Kacper Skibicki, 19 ans seulement, s’est imposé depuis deux matchs à ce poste. Une petite surprise, lui qui n’a joué qu’une petite dizaine de match en Ekstraklasa. Il sera à coup sûr l’un des joueurs à suivre cette année au Legia.Au milieu, la paire Slisz-André Martins. Comme pour Nawrocki et Skibicki, Bartosz Slisz est un jeune joueur (22 ans). En deux saisons, il s’est fait un nom dans l’entrejeu du club et est devenu presque inamovible dans le onze. André Martins sera la caution “expérience” dans ce milieu de terrain. Avec plus de cent matchs sous le maillot du Sporting et deux sélections avec la Seleção, le Portugais de 31 ans est un passeur hors-pair. En combinant à ça une belle vision de jeu et un gros volume, vous obtenez un milieu plutôt complet qui fera du bien dans les transitions polonaises. Blessé, on aurait adoré pouvoir mettre Bartosz Kapustka. Mais son retour, prévu pour mars 2022, complique grandement la chose. Igor Kharatin, lui, transfuge de Ferencváros, pourra prétendre à quelques minutes lors de la compétition.

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Bartosez Slisz, un des jeunes joueurs à surveiller du côté du Legia cette saison.

Devant tout ce beau monde, il y a fort à parier qu’on parlera encore dans la langue de Luís de Camões. Sur le côté droit, impossible de savoir qui va prendre la place de qui. Josué, arrivé cet été et Rafa Lopes, venu l’an dernier du KS Cracovia, se tirent la bourre mutuellement dans le système de Michniewicz. Une question qui devrait être tranchée dans les mois à venir. Encore une fois, cela se fera en fonction du schéma mais aussi des rendements de l’un et de l’autre. De l’autre côté du terrain, pas ou peu de doute par contre. Natif de Ceilândia au Brésil, Luquinhas sera le titulaire. Buteur contre Bodø/Glimt, l’Auriverde se place probablement comme le joueur le plus dangereux de l’effectif du Legia. Le Kosovar Lirim Kastrati, ancien du Dinamo Zagreb, sera le remplaçant de luxe de tout ce petit monde.En pointe, le Tchèque Tomáš Pekhart fait figure d’intouchable. Avec 24 buts marqués en 33 matchs, il est devenu meilleur buteur du championnat l’an passé en devançant son dauphin de 9 buts. Une véritable dictature instaurée par le géant tchèque qui aura roulé sur le championnat. Toujours bien placé, Pekhart est un véritable renard des surfaces. Sa grande taille lui confère un avantage non-négligeable dans les derniers mètres adverses et son jeu de tête est superbe. Excellent dos au but, l’ancien joueur de Las Palmas sait aussi s’effacer pour se mettre au service du collectif. Du haut de ses 32 ans, Pekhart est dans la forme de sa vie.

Le joueur à suivre

Si Pekhart aurait largement mérité sa place dans ce paragraphe, la lumière sera plutôt sur le Brésilien Luquinhas. Repéré par Vilafranquense, un petit club de la banlieue de Lisbonne, le jeune Lucas Lima Linhares est vite transféré au Benfica, où il ne jouera jamais. Il fera ensuite un détour par Aves puis un retour à Vilafranquense le temps d’une saison. Par la suite, le petit ailier quitte finalement le cocon portugais pour poser ses valises du côté de Warszawa. Probablement la meilleure décision de sa jeune carrière. En Pologne, le talent du brésilien explose et l’ailier devient la petite sensation des Legioniści.

Doué techniquement, Luquinhas est une pile qui ne se vide jamais. Provocateur et déséquilibrant balle au pied, le Brésilien est une machine à cassage de reins. Parfois trop d’ailleurs. Car sa force est aussi parfois sa faiblesse et il n’est pas rare d’avoir l’impression que l’ailier se regarde jouer. Tantôt fantomatique, tantôt génial, Luquinhas doit apprendre à être plus constant dans ses prestations. Cette année sera peut-être la bonne pour lui. Un rôle de top-player dans une équipe se frottant aux grands d’Europe pourrait lui permettre de passer un cap et de, pourquoi pas, envisager plus dans un futur proche. Grâce au Legia Varsovie et à l’Europa League, il aura en tout cas l’occasion de se montrer.

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Déjà à genoux pour l’avènement du Roi Luquinhas Ier ? Réponse dans six petits matchs.

Six matchs pour espérer

Alors quand on voit ça, finalement, que doit-on espérer pour les Légionnaires du Legia ? Il est fort probable que la marche soit trop haute pour nos amis polonais. La différence de niveau est criante entre les trois autres clubs et le Legia Varsovie. Un effectif riche en qualité mais un peu limité en talent et en profondeur, une instabilité chronique liée à un début de championnat compliqué, bref, le club de la capitale semble déjà condamné à l’ultime place du groupe. Pourtant, c’est toujours lorsque la bête est blessée qu’elle est la plus dangereuse.

De plus, il serait complètement idiot de penser que le Legia Varsovie servira uniquement de punching-ball en Europa League. Car dans l’ambiance chaude du stade du maréchal Józef Piłsudski, où plus d’un club y aura perdu ses moyens, et porté par un public à l’amour et la ferveur démesurés, rien n’est impossible. L’essentiel en tout cas, est ailleurs. En rejoignant de nouveau le gratin européen pour six matchs minimum, le Legia a d’ores et déjà réussi sa mission : remettre la Pologne sur la carte footballistique du Vieux Continent.

Le calendrier du Legia Varsovie

Groupe C :

Crédits photos : IMAGO

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