Équipe de France - Face à la Colombie, les Bleus ont montré leur talent et leurs manques | OneFootball

Le talent n'attend pas le nombre des années mais il attend bien souvent d'autres variables pour triompher. Vendredi soir, au Stade de France, les jeunes Bleus de Didier Deschamps l'ont compris à leurs dépens. Après avoir maîtrisé leur sujet en première période face à la Colombie, les coéquipiers d'Hugo Lloris ont sombré face à un pressing plus intense, une envie plus marquée et un collectif plus uni que le leur. Pour le premier test de 2018 avant la Coupe du monde, les Bleus ont pu mesurer ce qu'ils doivent ajouter à leurs qualités pour prétendre réellement à leurs ambitions.

L'état d'esprit au centre du débat

La fébrilité du milieu de terrain, les erreurs individuelles ou les errances de la défense centrale sont tout autant de raisons à pointer du doigt pour expliquer les trois buts encaissés et la défaite face à la Colombie. Désorganisés sur le terrain, les joueurs de l'équipe de France se sont regroupés après la rencontre autour d'une responsabilité commune. "On ne va pas pointer du doigt qui que ce soit parce que les erreurs font partie du jeu, expliquait Hugo Lloris, premier de cordée en zone mixte. Mais c'est surtout dans l'ensemble, dans l'attitude où on se doit de faire plus en termes d'énergie et de coeur, on doit donner plus". Punis par la loi du très haut niveau qui sanctionne invariablement les attermoiements, les hommes de Didier Deschamps ont eu devant les yeux un exemple à suivre pour allier toutes les qualités d'une grande équipe. "On peut également regarder ce qu'a fait la Colombie parce qu'ils ont peut être un peu moins de talents mais c'est une vraie équipe qui joue très bien et qui est bien en place", reprenait le capitaine emboîté par son sélectionneur : "Il faut plus de détermination et ça n'a pas été le cas en deuxième mi-temps, déplorait Deschamps en conférence de presse. On a manqué de générosité alors qu'eux, même quand ils ont souffert, ils se sont accrochés".

Car la vérité de la rencontre et de son issue s'est bel et bien située dans le combat. Avec plus de 55% de possession sur l'ensemble de la rencontre et des statistiques globalement en sa faveur, l'équipe de France a semblé maîtriser son sujet jusqu'à la révolte colombienne matérialisée davantage par l'investissement physique que par la hausse du niveau footballistique. "Le football ce n'est pas que les jambes, c'est aussi le mental et ce soir la Colombie en a montré plus que la France", concluait Lloris. "On s'est fait rentrer dedans en seconde période et ça nous donne une bonne leçon d'état d'esprit, rajoutait Lucas Digne. On a eu du mal à ressortir les ballons et quand on ne gagne pas les duels c'est beaucoup plus compliqué". Habituée à dominer techniquement ses adversaires, l'équipe de France souhaitait passer au révélateur sudaméricain et au défi physique qu'il impose dans des clichés qui ont du vrai. Raté. En deux mi-temps inégales, les Bleus ont montré qu'ils avaient le talent qu'on leur prête. Et ils ont vu tout ce qui leur manquait.

Julien Quelen, au Stade de France.