Foot National
·11 juillet 2025
Entretien - Yassine Azahaf (ex Bergerac) : "Je cherche un projet où je peux continuer à progresser"

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·11 juillet 2025
Entraîneur de Bergerac la saison dernière, Yassine Azahaf revient sur une année 2024-2025 à la fois fière sportivement et déchirante administrativement. Alors que le club a été exclu des championnats nationaux par la DNCG avant de renoncer à faire appel, il exprime sa "très grosse déception" et sa tristesse pour ses joueurs. L'occasion aussi de parler de sa philosophie de jeu et de son avenir.
Yassine, quel bilan tires-tu de la saison sportive 2024-2025 avec Bergerac ?
Il y a de la fierté. Ce n’était pas évident. J’ai rejoint le club à l’été 2023. Le vestiaire a totalement changé. Il y a eu un nouveau président. Le budget a subi une baisse drastique. Lorsque tu fais partie des trois derniers budgets du championnat, sportivement tu essaies de faire mieux que ce classement financier parce qu'on le voit, même en Ligue 1, il est difficile de lutter contre les grosses structures, bien qu’il puisse y avoir des surprises. Sur le plan sportif, l’objectif fixé par la direction a été atteint.
Comment as-tu personnellement vécu l'annonce de la décision de la DNCG d'exclure le club des championnats nationaux ?
Pour être transparent, je savais que le projet du président était de créer une SAS sur l'équipe première. Il avait pour objectif d’attirer des investisseurs. Pour lui, le modèle associatif n’était pas viable pour réussir en National 2, notamment depuis la fin de la réforme des championnats nationaux. La décision de la DNCG est arrivée quelques jours après l’officialisation du maintien sportif grâce à une victoire contre Le Puy (promu en National, NDLR) lors de l’ultime journée. J’ai été extrêmement surpris. Dans la foulée, la direction m’a rassuré en m’expliquant qu’il fallait un peu plus de temps pour récolter les fonds et signer les documents avec les différents investisseurs. J’ai cru à ce projet, c’est pour cette raison que je n’ai pas répondu aux différentes sollicitations.
Au-delà des aspects purement sportifs et administratifs, quelle est ta réaction face à cette situation, notamment pour les joueurs qui ont contribué au maintien ? Ressens-tu une certaine tristesse pour eux ?
Au-delà de ma situation personnelle, je suis triste pour les joueurs. Dans mon effectif, il y avait très peu de joueurs avec une expérience du National 2. C’est pour cela que notre deuxième partie de saison est meilleure sur le plan comptable. On a pris 20 points sur la phase retour contre seulement 14 lors de la phase aller. Ça montre la progression de l’équipe. Plusieurs se retrouvent sans club. Certains ont réussi à rebondir. Les places sont chères, autant pour eux que pour les entraîneurs. La quatrième division française est à la croisée des chemins entre le monde amateur et le monde professionnel. Malgré tout, on peut y vivre. C’est un environnement difficile.
Peux-tu nous parler de ton avenir ?
Je suis en train de signer ma rupture de contrat avec Bergerac. Par conséquent, je cherche un projet où je peux continuer à progresser tant sur le plan professionnel que personnel. Depuis deux saisons, je suis à la tête d’une équipe évoluant en National 2. Forcément, je souhaite rester à ce niveau. Maintenant, je suis ouvert à rejoindre une équipe ambitieuse en National 3. Mais aussi à un poste d’adjoint dans un staff professionnel. Et d’être à la tête d’une jeune équipe dans un centre de formation. J’aime mon métier, je ne me ferme aucune porte. Maintenant, j’ai conscience que ce n’est pas évident, d’autant plus que la reprise des championnats approche.
Pourrais-tu nous décrire ta philosophie en tant qu'entraîneur ?
J'aime beaucoup le pressing. Je trouve que c'est l'action collective qui permet de marquer des buts. Puisque, sur ce moment de récupération, l’adversaire ne s'y attend pas ou il est en train de se mettre à l'aise. Je mets aussi l'accent sur le contre-pressing et les transitions. Mon modèle de jeu est axé sur les principes énoncés précédemment. Je demande à mon équipe de mettre de l’intensité et de la verticalité à la récupération du ballon. Ça demande une grande débauche d’énergie. Naturellement, ça m'amène à diriger des équipes avec une moyenne d’âge extrêmement jeune. L’âge et l’expérience, appréciés par certains présidents et entraîneurs, ne font pas tout. Le plus important est la cohérence du projet. Je viens d’avoir 34 ans, j’ai une certaine proximité avec les joueurs. On se comprend assez vite car nous sommes pratiquement de la même génération.
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