Stats Perform
·14 avril 2019
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·14 avril 2019
Son nom sur les réseaux sociaux est sans équivoque. « La Brute », comme tout le monde le surnomme depuis le centre de formation du Paris Saint-Germain, se fait un nom en Angleterre depuis le début de la saison. « Je ne sais même plus qui a commencé à m’appeler comme ça mais c'était au centre à Paris à cause de mon style de jeu. Moi c’est tout en puissance, vitesse et grosse frappe. Mais j’aime bien ce surnom, on m’appelle comme ça aussi ici en Angleterre, mais avec l’accent ce qui donne la « bwuute », se marre-t-il avant de reprendre son sérieux. Car ses performances en Championship le sont devenues, à tel point que son président lui avait refusé un transfert en Ligue 1 au mois de janvier dernier. Et même s’il ne désire pas forcément quitter le club du Berkshire dans les prochains mois, sa volonté de s’imposer comme un talent reconnu prime dans son discours.
Yakou Meïté : Ce n’est pas si simple, il y a beaucoup de matches, on se bat pour le maintien. C’est vrai que j’arrive à tirer mon épingle du jeu même si le contexte collectif est compliqué. Mais je crois que c’est ma saison à Sochaux qui me le permet aujourd’hui.
C’est la première vraie saison que j’ai fait en professionnel. J’ai joué une vingtaine de matches et ça m’a permis de beaucoup gagné en maturité. Ça m’a surtout donné plus de confiance. J’étais venu pour prouver et il n’y a rien de mieux que d’enchaîner les matches pour ça.
Que je n’étais plus le jeune qui vient de passer pro. C’était l’étiquette que j’avais jusque là et je voulais prouver que j’étais capable d’assumer les responsabilités d’un titulaire. Je voulais prouver que je pouvais être à la hauteur à Sochaux mais aussi à Reading au cas où je revenais.
L’option était trop haute, je crois qu’elle était de 4 millions et je pense que ça aurait pu être discuté si on était monté en Ligue 1.
Je ne dirai pas que ça a été un déclic mais le fait de pouvoir enchaîner les matches a eu des conséquences. J’ai pris confiance en mes qualités. Ce n’est pas que je n’avais pas confiance en moi avant mais je gère mieux mes émotions. Avant je me frustrais très vite après avoir raté une occasion ou même une passe, un dribble. Maintenant je me reconcentre tout de suite, je sais qu’il y en a une autre qui va arriver. C’est pour ça que je dis que j’ai vraiment pris en maturité. Quand je rate, j’arrive à rester serein, calme, à me faire oublier et à ressurgir au bon moment.
L’ancien coach, Paul Clemente, y a aussi été pour quelque chose. Au PSG* il ne me connaissait pas parce que quand il y était je ne m’entraînais pas avec les pros. Il avait entendu parler de moi et il m’a demandé de venir faire la préparation d’avant-saison. Je crois que c’est là que tout s’est joué. Je lui ai montré que je me donnais à fond, je ressortais lessivé de chaque séance et il s’est dit que j’avais quelque chose à apporter.
Pas vraiment même si j’étais déjà le meilleur buteur du club cette saison lorsqu’il est arrivé.
Pas tout de suite, c’est en toute fin de mercato qu'il y a eu une opportunité avec Amiens. Tout était même bouclé et je suis resté là-bas jusqu’à minuit le 31 janvier. Au début ça devait être un prêt avec option d’achat puis Amiens a même fait une offre de transfert sec. Mais le président de Reading, qui était en Chine à ce moment là, a refusé. Les directeurs sportifs étaient d’accord mais il est intervenu pour dire qu’il s’opposait au départ de son meilleur buteur.
J’ai toujours eu envie de jouer en Ligue 1, avant même de signer à Reading. Mais je n’avais aucune offre de clubs de Ligue 1 quand je suis parti du PSG. Quand j’ai eu Amiens ça m’a fait réfléchir. Mais à la réflexion, peut-être que je m’étais laissé séduire trop facilement.
Parce que j’ai été sensible au projet en réfléchissant à mes attaches. La France, c’est chez moi, là où j’ai grandi, où vit ma famille. Même si le projet sportif était intéressant, ce que je vis à Reading l’est tout autant.
Ce n’est pas un besoin de prouver même si c’est vrai qu’en France on m’a plus connu en tant que jeune du centre de formation du PSG. Même si j’avais fait une apparition avec l’équipe première, on a plus parlé de moi quand on évoquait les jeunes et la Youth League puisqu’on avait été jusqu’en finale.
Pas nécessairement, ça ne me pose aucun problème de continuer avec Reading après je réfléchirai en fonction des opportunités. Je réalise ma première saison complète en Angleterre, il y a eu des hauts et des bas mais j’ai beaucoup appris. Ce que je vis me forge mentalement parce que la lutte pour le maintien est terrible. Au final, je me dis qu’il vaut mieux vivre une saison comme celle-là, où on joue pour quelque chose avec de la pression. Pour un jeune joueur comme moi c’est important.
Avant tout, représenter mon pays et celui de mes parents est une immense fierté. Ensuite d’un point de vue sportif j’étais content de jouer avec des joueurs mondialement connus. Je ne pense pas passer dans une autre dimension, pour ça il faudra jouer avec ce maillot et reproduire avec la sélection ce que j’arrive à faire en club.
Beaucoup de choses. J’ai été un grand supporter et désormais je fais partie de ce groupe. Cela représenterait un aboutissement pour moi mais seulement de la saison parce que ça récompenserait cette année de travail et ça donnerait vraiment du sens au chemin que j’ai parcouru.
Propos recueillis par Julien Quelen.