Entretien - Rémi Sergio (Marignane Gignac) : "On m’a vendu un projet qui n’a pas été tenu, on me gâche ma fin de carrière" | OneFootball

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·5 août 2025

Entretien - Rémi Sergio (Marignane Gignac) : "On m’a vendu un projet qui n’a pas été tenu, on me gâche ma fin de carrière"

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Rémi Sergio, légende du FC Villefranche-Beaujolais, a retrouvé son Sud natal l’été dernier afin de s’engager avec Marignane Gignac Côte-Bleue. Au sein du club alors relégué en National 2, le milieu de terrain a disputé 29 rencontres avant de voir ce dernier rétrogradé en National 3 puis en Régional 1 par la DNCG. Si ses coéquipiers ont pu trouver un nouveau point de chute, le joueur de 37 ans est toujours bloqué au MGCB puisqu’il lui reste un an de contrat. Malgré les multiples relances alors que formation lui doit une somme conséquente, Rémi Sergio se retrouve bloqué à Marignane. À l’approche de la reprise des championnats, le natif de Marseille s’est confié sans langue de bois à Foot-National, lui qui n’a jamais été représenté par un agent.

Rémi, à quelques jours désormais de la reprise des championnats, comment te sens-tu physiquement ?


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Je me sens très très bien. Je me suis bien préparé cet été, comme lors de toutes les intersaisons. Vue que je suis encore sous contrat avec Marignane, j’ai repris l’entraînement avec le club. Sur le plan physique, je suis très très bien, ouais.

Et mentalement ?

Mentalement, c’est difficile à avaler. Il y a quand même eu une double rétrogradation. Le club n’a pas obtenu les garanties financières nécessaires pour repartir en National 2. Même chose en National 3, avec le budget qui n’a pas été validé. C’est vrai que cette double-descente n’est pas facile à accepter.

Tu as quitté Villefranche après avoir fait le bonheur du FCVB durant six années l’été dernier, pourquoi ?

Le FCVB partait sur un nouveau cycle, avec un nouvel entraîneur. D’un commun accord, j’ai résilié mon contrat là-bas. Ensuite, le coach de l’époque du MGCB, Brahim Hemdani, m’a vendu un projet qui, au final, n’était pas celui qui m’avait été proposé à mon arrivée sur place. Ça a été une mauvaise surprise. Ce n’était pas forcément un souhait de retourner dans la région mais Marignane descendait de National. Je me suis dit que le club devait être bien structuré, bien géré et bien cadré. Au final, pas du tout. C’est une mauvaise surprise quand tu arrives.

Tu en veux aux dirigeants et à ton ancien coach ?

Bien sûr. Le club et le coach doivent respecter leurs engagements pris envers tous les joueurs signés. Et ce, durant la totalité de leur contrat respectif. Là, tout le monde fuit ses responsabilités. Personne ne répond ni aux appels, ni aux messages envoyés. Il y a toujours des salaires qui sont impayés. Ils ne pensent pas aux mecs, aux familles qu’il y a surtout derrière. On vit de ce métier, même s’il ne s’agit pas de salaires astronomiques. Marignane est venu me chercher alors qu’il me restait un an de contrat à Villefranche. J’étais bien, cela faisait six ans que j’étais au club. J’avais un statut, j’y étais respecté. Ce qui m’a le plus dérangé c’est qu’on m’ait proposé un projet qui n’a pas été tenu. Après, je l’ai accepté, on ne m’a pas forcé à venir ici. Mais le projet qu'on m’a vendu… Il n’a jamais été concret.

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Quelle est l’ambiance actuellement ? Au sein de l’équipe et du staff ?

L’ambiance qui règne, c’est la confusion. Même si le club peut repartir en Régional 1, il y repartira. Mais on mérite d’être fixés. Il faut que le président prenne position sur ce qu’il veut faire. Tout le monde se pose des questions à Marignane, moi le premier. Ce n’est pas facile à gérer car tu dois te préparer pour la saison à venir en parallèle. Tu as envie que le club statue sur ce qui va se passer. On est déjà début août et on n’a toujours pas d’informations. Le club me doit encore de l’argent qui plus est…

Tu es toujours sous contrat avec le MGCB FC ?

J’étais le seul joueur à avoir signé pour deux ans l’été dernier. Tous les autres ont pu signer ailleurs. Tant mieux pour eux. Il me reste un an de contrat. Ma situation n’est pas réglée. On ne sait pas actuellement où va le club, comment la saison va commencer. Je n’ai aucune information. Je suis un peu abandonné et c’est sûr que c’est difficile à vivre. Il me reste un an de contrat, donc je suis censé faire quoi ? Je reste en sachant que je ne vais pas être payé ? C’est tout sauf normal de vivre cette situation. Tout engagement doit être respecté. Chaque chef d’entreprise doit respecter ses salariés et ce n’est pas le cas au club. On me gâche ma fin de carrière.

Tu as 37 ans et toujours l’envie de donner à un club ?

Oui, j’ai toujours envie. Je suis toujours en forme ! Ceux qui m’ont vu jouer la saison dernière le savent. Pour les autres, c’est normal qu’ils puissent s’interroger sur mon état de forme. Mais ceux qui m’ont vu ont déjà la réponse. Je peux comprendre que les autres puissent avoir certains doutes. À 37 ans, on peut penser qu’on est un peu rouillé. Mais moi, d’un point de vue athlétique, je suis tranquille. Après, ce sont les clubs qui font leurs choix. Il n’y a pas de souci.

"Si l'OM m'appelle ? Je signe des deux mains !"

Avec ce qu’il s’est passé cet été, n’as-tu pas eu l’envie d’arrêter ?

Non, ce n’est pas dans ma mentalité. Je le dis toujours : d’une manière ou d’une autre, je ferai ce que j’ai envie de faire. J’ai une éthique de travail, je garde ma ligne de conduite. C’est moi qui déciderai quand j’arrêterai. Et les raisons me regarderont. Cela ne m’a pas donné envie d’arrêter. J’ai simplement envie que la situation du club, et la mienne, soient réglée au plus vite. Même sur le plan humain, ce n’est pas respectable. C’est ce qui me dérange le plus.

À part ton aventure à Charleroi à la sortie de l’OM, tu n’as jamais été tenté par l’étranger ?

Tenté, oui. Après, il faut avoir les opportunités, le réseau, les contacts… Je suis assez particulier car je n’ai jamais eu d’agent. Il faut le savoir. C’est toujours le terrain qui a parlé pour moi. Ça aussi, cela ne facilite pas les contacts avec l’étranger.

Et si ce n’était pas le moment parfait pour revenir à l’OM, avec la réserve, afin de boucler la boucle d’une très longue et belle carrière au niveau National ?

De mon côté, je signe des deux mains hein ! Il n’y a aucun problème là-dessus (rires). Après, il faut voir si le club est dans cette démarche. Bien sûr, pour encadrer les jeunes et tirer le groupe vers le haut avec mon exigence et mon éthique de travail, cela m’intéresserait évidemment. Surtout en National 3, un championnat qui demande de l’expérience. C’est sûr que cela me dirait fortement.

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