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·15 octobre 2024

Entretien – Raphaël Reynaud (sélectionneur de l’équipe de France Futsal) : "Je suis extrêmement fier du parcours réalisé lors du Mondial"

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À peine revenu de la première Coupe du Monde de Futsal de l'histoire pour les Bleus, ponctuée d'une superbe 4ᵉ place, Raphaël Reynaud, sélectionneur de l'équipe de France, revient pour Foot National sur cette aventure exceptionnelle. Entre fierté et regrets, il dresse le bilan d'un parcours qui a marqué les esprits et inspiré un réel engouement dans l'Hexagone. Il revient également sur la polémique après la défaite contre l’Iran (1-4) lors de la phase de groupes et nous dévoile sa vision pour l'avenir du futsal en France. À l'aube d'un championnat en pleine croissance, le coach des Bleus nous parle des prochains défis pour poursuivre le développement de la discipline dans l’hexagone.

Raphaël, votre équipe a réalisé un parcours historique ! Comment vous sentez-vous, maintenant que l'euphorie est un peu retombée et que vous avez pu prendre du recul sur cette première Coupe du Monde terminée à la 4ᵉ place ?


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Pour être honnête, je n’aurais pas eu la même réponse il y a une semaine. À la fin de la compétition, j’aurais mis en avant la déception car je pense que mon groupe n’est pas passé loin de remporter un titre majeur. Avec le recul, je suis extrêmement fier du parcours réalisé. Maintenant, on souhaite se servir de cette expérience pour continuer notre progression.

Avez-vous pu savourer ce parcours, ou le sentiment de passer si près d’un véritable exploit domine encore un peu ?

Le compétiteur est toujours déçu. Comme évoqué précédemment, je pense sincèrement que nous ne sommes vraiment pas passés loin de vivre quelque chose d'exceptionnel. Avec un peu plus de maîtrise, on aurait pu aller en finale de la Coupe du Monde. Maintenant, il faut se contenter de cette quatrième place. L’expérience et le vécu que l’ensemble du staff et les joueurs ont emmagasiné lors de la compétition va nous servir pour les prochaines échéances.

Quels enseignements tirez-vous de ce tournoi ? Sur quoi pensez-vous que l'équipe de France doit encore progresser pour franchir cette dernière marche et viser un titre mondial ?

Pour tirer le maximum de cette expérience, il faut immédiatement se projeter sur nos prochains objectifs et voir ce qui nous a manqué. On a des qualités qu'on connaissait notamment d’inspiration et dans le contre-pied avec des joueurs qui ne sont jamais là où on les attend. Sur le dernier carré d’une compétition internationale, la fiabilité est importante. Il faut faire preuve d’une grande concentration. La gestion émotionnelle est également un facteur primordial si l'on veut remporter des titres.

Vous avez passé plusieurs semaines isolées avec vos joueurs dans une bulle, avec la pression de la compétition. Comment allez-vous personnellement après cette aventure intense ? Avez-vous mis en place des rituels, ou des activités particulières pour maintenir la cohésion et la motivation du groupe dans ce contexte si particulier ?

La menace d’une implosion est réelle. Malgré tout, on avait conscience que l’on allait vivre longtemps ensemble, en vase clos. Nous avons mis en place des passerelles entre le projet de jeu et de vie. Pour nous, il était important d’identifier des "minis stages" afin de ne pas aborder la préparation et la compétition sous la forme d’un seul bloc. Un soir, on est allé par exemple au Jamel Comedy Club. On a laissé le temps de la rentrée scolaire aux pères de famille. Ces moments de décompression nous ont permis de repartir sur une nouvelle dynamique.

Lors de la demi-finale contre l'Argentine (défaite 2-3), avec le recul, est-ce qu’il y a des moments où vous auriez souhaité faire des choix différents, que ce soit sur le plan tactique, dans la gestion des rotations, ou dans la stratégie de match ?

Évidemment. À 2-2 contre l’Argentine, j’ai plusieurs idées dans la tête. Avec le recul, je me dis que j'aurais pu faire des choix différents. Maintenant, est-ce que ça aurait été une bonne chose ? On ne le saura jamais. Malgré tout, je considère que les décisions prises étaient les bonnes.

La polémique après la défaite contre l’Iran ? Un point de bascule

Une polémique apparaît autour d'un match "arrangé" contre l’Iran (défaite 1-4) lors de la phase de groupes pour obtenir un meilleur tableau en phase finale. Comment le groupe a-t-il vécu cette situation ? Pensez-vous que cela a pu ternir un peu l'image de la compétition ou de votre équipe ?

D’abord, je souhaite souligner que l’on a reçu un nombre important de messages de soutien incroyable. Ensuite, l’approche a été simple de notre côté. Dans une compétition internationale, il y a toujours une part d’intox. On l'a vécu. Dans ce moment-là, il était important de faire bloc ensemble. On est juste très fier du parcours qu'on a accompli pour se qualifier pour la Coupe du monde, du parcours qu'on a accompli sur nos deux premiers matchs et derrière d'être totalement focus sur la phase à élimination directe. Personnellement, je ne pense pas que la Coupe du Monde a été ternie par cette "polémique". Je préfère retenir l’image que l’on a laissé sur le terrain. À savoir, une équipe dynamique, différente des autres avec un style de jeu attrayant.

Vous avez développé un véritable engouement en France avec ce parcours. Avez-vous eu conscience pendant le tournoi ? Quel rôle pensez-vous que cette performance peut jouer pour le développement, la perception, et l'intérêt pour cette discipline ?

Pendant le tournoi, on a vraiment senti qu’il y avait quelque chose qui se passait. J’ai reçu de nombreux messages. Les gens se prenaient d'abord au jeu de la compétition mais aussi au jeu du Futsal. Ça nous a particulièrement touché. Il est important que les villes accompagnent les clubs. Peu importe le statut (amateur ou professionnel), ils doivent prendre conscience du potentiel de la discipline. Ils doivent évoluer dans une belle salle avec du public afin que les passionnés puissent se retrouver autour de la pratique.

Les prochaines échéances et le développement du Futsal en France

Quelles sont, selon vous, les priorités pour continuer à développer le Futsal en France, que ce soit en termes de formation, de visibilité ou d'infrastructures ?

Il y a un plan de développement qui a récemment été lancé par Philippe Diallo (président de la Fédération Française de Football) - que je tiens à remercier pour les nombreux messages de soutien et sa présence en Ouzbékistan - et qui va battre son plein encore sur les années qui arrivent. Il a pour objectif de permettre au Futsal de progresser dans le milieu fédéral.

Quelles sont les prochaines échéances pour l'équipe de France ? Quels sont les objectifs à court et moyen terme ?

On va se retrouver dès le mois de novembre. Un match amical est programmé. Le lieu et l’adversaire seront prochainement dévoilés. Une revue d’effectif sera effectuée afin de préparer les éliminatoires à l’Euro 2026, qui se jouera en Lituanie et en Lettonie. Ils vont débuter par un déplacement en Bulgarie et la réception de la Géorgie. L’objectif sera, bien évidemment, de se qualifier pour la phase de groupes de cette compétition.

Le championnat a repris ce week-end. Quel est votre avis sur le niveau actuel de la compétition nationale ? Voyez-vous une progression dans le niveau des clubs et des joueurs ces dernières années ?

Les clubs progressent. Les infrastructures s'améliorent. Les conditions d’accueil et d’entraînement sont améliorées. Il faut impérativement poursuivre dans cette dynamique.

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