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·22 mars 2024

ENTRETIEN / Pierre-Emmanuel Bourdeau : « Pouvoir lutter jusqu’au bout pour la montée »

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À 6 matchs de la fin de saison, le groupe pro 2 du Stade rennais est toujours leader de sa poule de National 3, avant son déplacement sur le terrain de la TA Rennes demain. (...)

Comment est-ce que vous situez votre équipe à 6 journées de la fin de saison ?


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On est leader même si on a un match de plus que Vitré et Locminé. C’est toujours bien d’évoluer dans le haut du tableau car ça apporte une dynamique d’entrainement toujours intéressante. C’est peut-être la première année où à l’intérieur même d’une saison on a un groupe qui a énormément muté, bougé. À l’image d’un Djaoui Cissé monté chez les pros, Mohamed Jaouab parti et Jérémy Jacquet prêté, Mahamadou Nagida arrivé chez nous en septembre et passé très vite chez les pros, Mathis Lambourde qui ne redescend plus beaucoup avec nous. On a beaucoup de garçons ayant fait la première partie de saison. On a été plutôt dominants dans ce championnat, avec un jeu attractif. Puis à l’intérieur même de la saison, je ne vais pas dire que c’est un deuxième groupe, mais l’émergence de d’autres garçons. Ceux que j’ai cités ne sont plus là, on doit faire émerger d’autres joueurs avec moins de vécu, d’expérience, plus instables, moins de connaissances. On est aujourd’hui dans ce process là avec eux. C’est pour ça que sur les derniers matchs, on est moins pertinents que sur notre première partie de championnat, mais malgré tout on s’aperçoit que ce championnat n’est pas facile. Tout le monde bat tout le monde. On espère sur ces 6 derniers matchs pouvoir lutter jusqu’au bout pour la montée.

On évoquait la saison dernière le gap important entre National 3 et National 2, le ressentez-vous encore cette saison ? Les joueurs s’épanouissent-ils davantage ?

On a senti sur notre début de saison que beaucoup de garçons avaient encore un vécu de National 2. C’est pour ça qu’on a été dominants sur notre préparation et nos premiers matchs. Le rythme, l’intensité, les organisations sont différentes en N2 et c’est beaucoup plus difficile de gagner des matchs. Aujourd’hui, il y a un vrai fossé entre National 2 et National 3, c’est certain. Et il va encore s’intensifier puisque l’année prochaine on passe à 3 groupes de N2. Sur les réserves, il n’y a pour l’instant que Auxerre qui se maintient en N2. En N3, avec des garçons extrêmement jeunes, ça nous permet de davantage poser les choses. Ça nous donne plus de temps. Malgré tout, les construire dans la victoire c’est important. Autrement on va créer d’autres frustrations qui ne vont pas forcément servir à leur développement. Mais la saison dernière, même si on a eu un début de saison très compliqué, ça ne nous a pas empêché en deuxième partie de saison de bien évoluer dans ce championnat de N2. C’est toute la complexité d’avoir envie de se confronter à ce genre de championnat, difficile, où les clubs fonctionnent presque comme des clubs pros, les joueurs s’entrainent tous les jours et ont des contrats fédéraux. Le N3 c’est encore un entre-deux, différent. Le plus intéressant est clairement le N2. Mais vu comme on fonctionne, avec de très jeunes joueurs, il faut savoir faire bien grandir nos garçons, et ce n’est pas toujours évident.

Vos équipes sont de plus en plus jeunes. Est-ce que la solution d’un championnat des réserves pros aurait du sens ?

Ce sera mis en place la saison prochaine je crois, notamment sur les week-ends où il n’y aura pas de championnat pour les équipes réserves. On s’aperçoit que les jeunes pros, qui s’entrainent avec les pros, sont souvent dans les groupes pros, ne jouent quasiment plus. Ce championnat des réserves est surtout fait pour ce genre de profil. Ce sont des matchs qui se joueraient le lundi, permettant à ces joueurs de pouvoir jouer sur les week-ends où nous on ne joue pas. Dans cette idée, c’est très bien. Après, faire un vrai championnat des réserves, où on n’évoluerait plus contre des équipes séniors, je trouve que ce serait un manque. C’est très bien qu’ils puissent vivre ce que l’on vit, National 2 ou National 3. C’est quand même extrêmement intéressant, on n’y perd pas notre temps. Le seul intérêt de ce championnat des réserves est je trouve de permettre aux jeunes pros d’avoir du temps de jeu.

Laisser les jeunes entre eux jusqu’à un certain âge, ce n’est pas une bonne solution pour vous ?

Non, car à partir du moment où la N3 reste un championnat avec certaines équipes nous posant des problèmes, cela permet de continuer à faire émerger des garçons. Le N3 n’est pas un frein à la progression des jeunes. On voit que Djaoui Cissé, qui n’a connu que la N3, arrive dans le groupe pro, comme d’autres : Adrien Truffert, Warmed Omari, Eduardo Camavinga, n’ont pas connu le N2. C’est le vécu qu’on a. Les forts potentiels, qu’ils évoluent en N3 ou N2, il n’y pas de frein. Les très forts potentiels ne sont que de passage avec nous, on l’a vu avec Désiré Doué, Jeanuël Belocian, Mathys Tel. Ils n’ont fait que quelques mois avec nous.

À 6 journées de la fin, l’objectif est bien celui de la montée en N2 ?

Quand on veut développer des joueurs, on essaye de le faire sous tous les aspects, notamment celui de la compétition. Et le joueur de haut niveau est avant tout un compétiteur. On doit les amener dans l’extrême compétition, à partir du moment où la compétition ne prend pas trop de place dans leur parcours. Si on est trop là-dedans, je ne suis pas sûr que ça les construise comme on le souhaite. On essaye de le faire à travers le jeu, ce qui va leur permettre de gagner des matchs et d’être compétitifs. Le jour du match, on essaye à travers nos principes et nos idées, de gagner et d’être le mieux classé en fin de saison. Ils doivent apprendre ça, car aujourd’hui quand on voit ce qu’il se passe chez les pros, où le plus important c’est de prendre les trois points. Il faut les amener dans l’idée qu’il faut aimer gagner.

Wilson Samaké (actuellement en sélection U23 du Mali, et absent demain) est très important cette saison. C’est le vrai leader de cette équipe ?

On connait ses qualités, c’est un bon joueur de surface qui se déplace bien, est attiré par le but, adroit. Il est à 16 buts. On ne fait jamais de grande saison sans des joueurs capables de marquer des buts, c’est très important. « Samak » fait partie de ces garçons qui chaque année marquent leurs 10 buts. Il est pro, et nous permet de vivre ce championnat sereinement. Comme tout attaquant, ce qui est important c’est quel parcours on va lui aménager dans les prochains mois.

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