ENTRETIEN - OGC Nice - Rémi Walter : "Tout le monde ne peut pas avoir une carrière à la Mbappé" | OneFootball

ENTRETIEN - OGC Nice - Rémi Walter : "Tout le monde ne peut pas avoir une carrière à la Mbappé" | OneFootball

In partnership with

Yahoo sports
Icon: Stats Perform

Stats Perform

·1 février 2019

ENTRETIEN - OGC Nice - Rémi Walter : "Tout le monde ne peut pas avoir une carrière à la Mbappé"

Image de l'article :ENTRETIEN - OGC Nice - Rémi Walter : "Tout le monde ne peut pas avoir une carrière à la Mbappé"

Il n'est jamais simple de communiquer lorsqu'on n'a pas le loisir de jouer souvent et il faut le faire remarquer d'emblée. Car même avec 11 matches de Ligue 1 au compteur cette saison - dont 3 seulement en tant que titulaire - Rémi Walter l'a fait. En toute sincérité, avec un discours objectif sur ses dernières saisons, son évolution et ses erreurs, aussi. Le milieu de 23 ans, ancien international Espoirs français, s'est posé avec nous pour retracer son parcours et délivrer un message d'optimisme pour la suite de sa carrière.

Comment jugez-vous la saison niçoise et plus précisément les dernières semaines de compétition ?

Rémi Walter : Plutôt bien, on est dans un bonne dynamique, on enchaine les bons résultats, on est bien au classement donc pour l’instant on est content.


Vidéos OneFootball


Au niveau du jeu produit, êtes-vous également satisfaits ?

On n’est pas énormément dangereux mais on est solide. On ne prend pas de buts, on arrive à bien gérer nos matches et on a un groupe solidaire donc je pense qu’on peut aller chercher quelque chose. On sait qu’on est costaud et que l’état d’esprit est irréprochable. Je pense que c’est d’ailleurs ce qui résume cette saison pour le moment.

Le football français découvre de plus en plus Patrick Vieira en version entraîneur. Que vous a-t-il apporté depuis le début de la saison ?

Il m’a apporté beaucoup, le fait d’être plus serein, d’avoir plus confiance en moi. Il m’a aidé à être mieux dans ma tête, à prendre le football avant tout comme un plaisir et une passion. Parce que si tu commences à le prendre avec de la pression sur les épaules, avec cette idée qu’on compte sur toi et que tu dois absolument tout bien faire, ça ne fonctionne pas.

Qu’est-ce qui caractérise son management ?

Je trouve que son côté humain prédomine. C’est quelqu’un qui a les bons mots, qui est juste dans ce qu’il dit et ce qu’il fait. C’est une personne que j’apprécie. Il est tout le temps à la recherche de la performance et ça fait du bien au groupe. Il est apprécié en tant qu’homme et en tant qu’entraîneur; On sait que par rapport à son vécu il ne peut avoir que les bons mots et les bonnes idées.

Plus personnellement, comment vous sentez-vous à Nice ?

Je me sens bien, j’ai énormément appris depuis que je suis ici. C’est un groupe sain qui m’apporte des choses tous les jours et avec lequel je progresse donc ce n’est que du positif.

Pourtant le club ne souhaitait pas vraiment vous conserver l’été dernier, c’est vous qui aviez décidé de rester, pourquoi ?

Je revenais d’un prêt à Troyes qui s’est personnellement bien passé mais moins du côté collectif puisqu’il y a eu une descente. Ça a été un peu dur de ce côté là mais ça m’a permis d’être un leader, d’avoir des responsabilités que je n’avais pas ici à Nice. Ça m’a énormément fait mûrir. Je suis revenu avec l’intention de m’imposer dans ce groupe avec un nouveau coach, un nouveau staff. C’était à moi de montrer que j’avais des qualités à faire-valoir. C’est comme ça que je l’ai pris en gardant toujours en tête que j’avais vraiment quelque chose à faire cette saison.

Les projets qui vous ont été proposés en Turquie ou en Grèce par exemple ne correspondaient pas à votre plan de carrière ?

Partir, pourquoi pas. Ça peut faire apprendre mais ce n’était pas mon objectif prioritaire qui était de me faire une place ici. Si je viens à partir à l’étranger, j’imagine plus un départ dans un championnat proche. J’estime qu’à 23 ans je suis encore jeune.

Il n’y a pas si longtemps vous portiez d’ailleurs le maillot de l’équipe de France Espoirs avec Tolisso, Rabiot, Lemar, Mendy ou Pavard. Beaucoup des joueurs de votre génération sont aujourd’hui en A et ont eu une progression plus linéaire, pourquoi ?

Chaque parcours est différent et à l’époque les joueurs cités évoluaient déjà dans de grands clubs et moi j’étais à Nancy, en Ligue 2. D’ailleurs, j’étais le seul joueur de Ligue 2, je n’ai jamais eu un statut équivalent à ces joueurs-là.

Vous n’avez donc pas eu la sensation de perdre un peu de temps ces dernières saisons ?

Non ce n’est pas du temps de perdu parce que ce sont des expériences et j’ai appris de cela. Tout le monde ne peut pas avoir une carrière à la Mbappé. Même les cracks ne font pas que monter, il y a toujours des moments plus difficiles et aujourd’hui je suis content de les avoir vécus car ils m'ont amené à progresser et à être ce que je suis.

Pourquoi, cela vous a fait prendre conscience de certaines choses, d’une nécessité d’évoluer ?

Je pense qu’à un moment, le fait de ne pas prendre de risque dans mon jeu a été l’une de mes erreurs. Ça fait partie des choses que j’ai changé depuis un petit moment, depuis mon retour de Troyes. Après c’est quelque chose que je n’ai pas encore pu bien montrer parce que je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu. Mais à chaque fois que le coach m’a fait confiance, ça s’est plutôt bien passé et je pense que tout le monde voit cette évolution.

D’où venait cette retenue, de votre caractère ?

J’ai toujours eu envie de bien faire et peut-être trop. C’est dans mon caractère, c’est ma personnalité, j’ai été élevé comme ça et j’ai été formé comme ça. J’étais dans un jeu sans risque où tout était propre et maîtrisé. C’est important mais tu t’aperçois que ce n’est pas ce qui te fais avancer. Aujourd’hui j’essaye davantage de créer, d’être influent dans le jeu parce que les milieux modernes ont des stats maintenant, ils marquent et font des passes décisives. Donc j’essaye d’aller vers ça car c'est ce qui peut aider l'équipe, et je sais que j’ai les qualités pour le faire.

Avez-vous la sensation d’avoir évolué mais de ne pas pouvoir le montrer assez ?

C’est un peu ça. On a parfois l’impression qu’il y a une forme d’injustice mais on n’est pas là pour discuter les choix du coach. On est là pour bosser, garder la tête à l’endroit et c’est ce que j’ai fait. J’ai vécu un début de saison vraiment compliqué où je pense que j’aurais pu jouer beaucoup plus. Ce sont les aléas du football et si on s’arrête à ça on n’avance pas. J’ai travaillé et j’ai attendu mon tour. En continuant à me battre chaque jour pour jouer davantage et ça commence à payer.

Puis il y a eu votre doublé face à Auxerre en Coupe de la Ligue le 31 octobre dernier. Est-ce que cela a fait basculer votre saison ?

Non je ne pense pas que c’est une bascule, peut-être aux yeux des gens mais pas dans ma tête. C’était  simplement le premier match que j’ai pu jouer en tant que titulaire et donc l'occasion pour moi de le montrer. Je pense que ça serait peut-être arrivé plus tôt si j’avais eu ma chance avant. J’avais des fourmis dans les jambes et j’avais vraiment envie de jouer ce match. J’étais en mode guerrier et j’étais déterminé à faire quelque chose dans ce match, pour l’équipe mais cette fois-ci aussi pour moi. Et ça s’est plutôt bien passé (sourire).

Depuis vous avez pris part à 12 matches en trois mois, toutes compétitions confondues. Quels sont vos objectifs pour cette deuxième partie de saison?

Avoir du temps de jeu pour pouvoir montrer. C'est ce que je recherche et je continuerai à m'arracher pour ça parce que c’est la seule façon de progresser et de se lâcher.