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·3 octobre 2018

ENTRETIEN - Mathias Coureur : "Je n'ai vu aucune équipe venir à Astana et s'amuser"

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Deux semaines après avoir battu Jablonec (2-1) pour son retour en Europa League, le Stade Rennais se rend au Kazakhstan pour y affronter Astana jeudi (16h50). Un match piège, si l'on en croit Mathias Coureur. Arrivé à Kaisar en janvier 2017, l'attaquant qui a inscrit 6 buts cette saison a dressé pour Goal les forces et faiblesses du futur adversaire des Bretons. Il espérait revoir Hatem Ben Arfa pour l'occasion, mais l'ancien Parisien n'a pas fait le déplacement.

Quel est le niveau du championnat kazakh ?

Mathias Coureur : Ça fait longtemps que je n'ai pas joué en France, mais si je devais comparer je dirais qu'ici il y a un bon petit niveau National. Kairat et Astana sont les meilleures équipes, mais je ne sais pas si ça vaut une Ligue 1. Astana peut-être, parce qu'ils sont tout le temps en Coupe d'Europe et qu'ils ne sont jamais ridicules. Il y a trois ans, en Ligue des champions, ils n'ont pas perdu un match à domicile alors qu'ils avaient l'Atlético Madrid, Galatasaray et Benfica dans leur groupe. Ils sont un peu au dessus des autres, mais le championnat kazakh, ce n'est pas la Ligue 1 française, ça c'est sûr.


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Comment jouent les équipes là-bas ? Mettent-elles plutôt l'accent sur le duel et le défi physique ?

Techniquement, c'est quand même un bon championnat. Il y a des joueurs de ballon. Mais tactiquement, c'est un peu plus dur. Disons que ça passe pendant une demi-heure et qu'après ça part souvent dans tous les sens. Les meilleures équipes sont celles qui sont les mieux organisées.

On peut penser qu'Astana se basera sur cette organisation jeudi...

Astana, comme je l'ai dit, c'est très fort à domicile. Ils jouent sur synthétique. S'il fait froid, ils peuvent fermer le toit. Là, en Coupe d'Europe, ils vont défendre l'honneur du pays. C'est vraiment une équipe. Ils jouent ensemble, les uns pour les autres. Il n'y a pas une individualité qui sort du lot.

À quelle ambiance doit-on s'attendre dans leur stade ?

Ce n'est pas un chaudron, mais tout le monde va être derrière Astana. Car ici, tout le pays est fier d'avoir ce club en Coupe d'Europe.

L'expérience d'Astana en Coupe d'Europe peut-elle avoir une influence sur le résultat final ?

C'est possible. Surtout que pour un club kazakh, ce n'est pas facile d'accéder aux phases de groupes. Il y a beaucoup de tours à passer. En quatre ans, ils ont fait trois Europa League et une Ligue des champions. On commence à connaître Astana. Ils ont passé le premier tour l'année dernière. Pour eux, c'est presque devenu un objectif prioritaire et je pense que ça ne leur fait pas peur de jouer Rennes. Ils ont l'habitude d'être challengers. Ils joueront sans trembler.

Et le long voyage pour Rennes, ça peut être un problème ?

Disons que ça peut jouer. Pour faire Paris-Astana, il faut au moins 6 heures. Je crois que Rennes est arrivé cette nuit. Ils vont avoir une petite journée pour s'acclimater, mais ça peut avoir une influence sur leur manière d'aborder le match.

On vous sait fan d'Hatem Ben Arfa, mais il n'a pas fait le déplacement avec le groupe...

Je suis vraiment dégoûté. Je ne vais pas au stade à cause de ça. J'étais chaud pour y aller, juste histoire de le voir, surtout que j'aurais eu l'occasion d'aller dans le vestiaire. Tant pis, je continuerai à le suivre à la télé.

Pourquoi aimez-vous autant Hatem Ben Arfa ?

J'ai un grand respect pour lui. Plus jeunes, on a joué l'un contre l'autre et il était déjà trop fort. Je l'ai revu plus tard et il était encore trop fort. Quand j'ai signé pro à Nantes, je l'avais revu lors d'un match amical contre Marseille. Il venait juste de signer là-bas. C'était son deuxième match et j'ai eu la même réaction. Il est passé à côté d'une grande carrière. Je ne vais pas entrer dans le cliché en disant que c'est un incompris du football. Il y a des choses qu'on ne sait pas, mais il a un talent que personne ne peut nier.

Vous disiez tout à l'heure qu'il n'y a pas de Ben Arfa bis à Astana, c'est sûr ?

Oui. Il y a de bons joueurs comme Tomasov, Kabananga et Pedro Henrique, qui va retrouver Rennes justement. Mais c'est surtout une équipe. Ils jouent super bien ensemble. Quand ils défendent, ils sont tous en groupe. C'est plus ça leur force que les individualités.

Ce ne sera donc pas une partie de plaisir pour Rennes...

Je ne pense pas. Pour l'instant, à part peut-être le Dinamo Zagreb (victoire 2-0), je n'ai vu aucune équipe venir à Astana et s'amuser.

Et un avenir à Astana, ça vous tenterait ?

Ils ont un bon projet, mais je suis plus dans l'optique de découvrir un autre pays. Si je reste au Kazakhstan, ce sera à Kaisar je pense, et si je pars mon kiff serait de découvrir l'Amérique du Sud parce que je n'ai pas encore joué là-bas. Pourquoi pas aussi aller plus à l'Est. Vers l'Asie par exemple. On verra.

Propos recueillis par Benjamin Quarez