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·12 août 2025
ENTRETIEN. Cédric Hengbart (Avranches): "C’est devenu indispensable pour moi de bien jouer pour gagner"

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·12 août 2025
À la veille d'affronter les Girondins de Bordeaux en ouverture de National 2, Cédric Hengbart, coach invaincu face aux Bordelais, s'est confié au Talk sur WebGirondins. Le technicien d'Avranches, qui vient "pour gagner" au Stade Atlantique, révèle son analyse sans concession de l'équipe de Bruno Irlès. Entre tactique, mercato et philosophie de jeu, découvrez les confidences du coach normand qui prépare minutieusement le choc contre Bordeaux sous 38°C.
>> Entretien réalisé dans notre émission le Talk du 11 août sur WebGirondins.
WebGirondins : Avec 38°C attendus ce samedi à Bordeaux, pensez-vous que la rencontre va se jouer ?
Cédric Hengbart : On n’a aucune information à ce sujet. On part pour jouer à 18h. Cela nous fera rentrer plus tard si on joue plus tard. Est-ce qu'à 19h ou 20h il fera moins chaud ? Je ne suis pas sûr. Je pense que cela va se jouer et que nous aurons une pose fraicheur en première et en deuxième période. Je pense que cela va se jouer à moins que le préfet intervienne.
Comment s'est fait votre passage de Blois Foot 41 à l'US Avranches MSM ?
Ce changement s'est fait un peu par hasard. J'avais encore une année avec Blois. Michel Audrain a quitté Avranches. Xavier Gravelaine, le directeur sportif que je connais très bien (ils ont joué ensemble, NDLR), m'a appelé pour me recruter. Après réflexion, j'étais intéressé et le président de Blois a accepté de me lever. Je suis natif de la Normandie, à une heure de chez mes parents, il n’a pas fallu longtemps pour me convaincre.
Quelle est votre relation avec Xavier Gravelaine ?
Xavier Gravelaine a un rôle discret et il est très important sur le plan sportif et le recrutement. Il m’appuie sur les situations difficiles. On parle de foot, on parle des matchs et de ce qui se passe tous les jours.
Quel est votre objectif cette saison avec Avranches ?
L’année dernière il venait de descendre de National. C'est compliqué de définir un objectif en arrivant. On est dans une reconstruction et le but est de finir le plus haut possible. On espère terminer le plus haut possible dans de ce championnat. On est l'outsider de ce groupe. Je pense qu'on peut faire de belles choses. On verra sur la durée les équipes les plus fortes.
Vous souhaitez recruter encore combien de joueurs ?
Nous avons 20 joueurs de champ, dont 6 jeunes qui jouaient en R1 l’année dernière, plus deux recrues venant de N3. J’ai véritablement 12 à 13 joueurs de N2. Ce n'est pas facile de créer un groupe de 18 à 20 joueurs de N2. Il nous manque encore un à deux attaquants. Le marché est compliqué et les bons joueurs coûtent cher. On attend un peu avec quelques pistes. Un piston gauche doit nous rejoindre ce mardi. On sera à un effectif de 22 joueurs, dont 8 qui n'ont quasiment jamais connu la N2.
Que savez-vous de cette équipe des Girondins de Bordeaux ?
On connait le style de jeu de Bruno Irlès et ce qu'il demande. Il a envie de changer, mais on ne change pas de tout au tout. Pour moi, c'est pareil en passant de Blois à Avranches. On a vu qu'il avait un système en 352. Comment il l'anime ? Je ne le sais pas, donc on fait des hypothèses. On devra s'adapter. C'est mon message aux joueurs.
Que pensez-vous de l'effectif bordelais ?
On ne peut pas dire que Bordeaux se soit affaibli. Ils ont recruté des joueurs qui connaissent le championnat de N2. Par exemple, Matthieu Villette est un attaquant que beaucoup d'équipes de N2 aimeraient avoir. Je ne connais pas trop leur défense centrale. Leur effectif est cohérent pour la N2. Tous les clubs de Ligue 2 sont tendus par rapport à leur effectif. Quand il y a des blessés et des suspendus, il faut bricoler. C'est le boulot de l'entraîneur. Il faut être bon dans le bricolage pour que l’équipe soit performante. Avec la baisse des moyens des clubs, cette situation est récurrente.
C’est important cette facette du métier d'entraîneur, savoir s'adapter
Oui, surtout quand on voit que Bordeaux peut se permettre de mettre des joueurs au placard. Je ne pourrais pas. Si Bordeaux se le permet, c'est qu'il le peut. N'importe quel club de N2 fait avec son effectif et n'écarte personne. C'est dommage, car il y a quelques joueurs que Bordeaux ne veut plus, que j'aimerai bien dans mon effectif. Yanis Merdji, je le veux bien.
Quelles sont ses qualités ?
C'est un joueur qui prend l'espace, qui est intelligent dans le jeu. Il a aussi une bonne finition. Je le connais depuis qu'il est à Auxerre. Je pense que c'est un joueur qui pourrait bien s'éclater dans notre effectif.
On se pose la question de savoir si Bruno Irlès va changer son système à 3 défenseurs, car Grillot est absent. Que feriez-vous à sa place ?
Si j’ai travaillé toute la préparation avec un système, je ne changerai pas pour le premier match, car, si ça ne fonctionne pas, tu peux mettre tes joueurs dans le doute et faire perdre leurs repères. Je préfère descendre un milieu de terrain en défense centrale pour garder mon système et m’affaiblir au milieu. Je ne change pas si je ne l’ai pas testé avant, je ne prendrai pas le risque.
Comment abordez-vous cette rencontre face à Bordeaux ?
Sereinement. Je viens à Bordeaux pour gagner. Comme je l'ai fait l’année dernière avec Blois. On vient faire notre jeu. Je suis un compétiteur. Peut être qu'on aura le ballon et qu'on les fera courir, ça dépend de l'adversaire.
Mieux vaut jouer à Bordeaux maintenant ou plus tard dans la saison ?
Maintenant, car on ne sait pas ce que l’effectif sera dans trois mois. On l'a vu l’année dernière avec de grands changements. Ils n’ont pas encore leurs automatismes.
Quelles sont les installations d'Avranches ?
J’ai des installations dignes d’un club de Ligue 1 à Avranches. J’ai deux terrains d'entraînement pour mon équipe, une salle de muscu, le kiné, les bains chauds et bains froids. C’est magnifique ce qu’a fait l’ancien président Gilbert Guérin. Tous les joueurs quand j’arrive à l'entraînement, je suis heureux d’être là et de faire ce métier.
Quelle est la politique de formation avec les équipes de jeunes ?
Avant, le groupe de 20 joueurs était dédié au National 1, et chaque catégorie était cloitrée. Avec Xavier, le président et le comité directeur, on ouvre les portes. Mon frère est mon adjoint et aussi entraîneur de la R1. De plus, on ouvre aux U19 et au U17 la porte à la R1 et ainsi de suite. On veut plus de joueurs de formation en équipe première. Formé des joueurs c’est moins cher que de recruter des joueurs. C'est notre idée de nous appuyer sur la formation.
Comment voyez-vous l’évolution du football avec certains postes qui disparaissent ?
Le football a déjà bien évolué. On le voit avec paris qui a un système avec et sans ballon. Le système est surtout défensif à ce jour. Sur le plan offensif, ça bouge beaucoup. Le PSG est la référence absolue avec Hakimi qui se retrouve avant-centre. C’est une petite révolution, car les nouveaux coachs veulent beaucoup de mouvement et pas seulement des postes fixes.
Votre discours c’est gagner en jouant bien, comment êtes-vous arrivé à cette philosophie ?
La pratique et le plaisir. J’ai souvent entendu l’importance de gagner avant de bien jouer. Aujourd’hui, je pense qu’on peut bien jouer pour arriver à la victoire. Il faut croire à cette philosophie et ne pas s’arrêter à la moindre embûche. C’est devenu indispensable pour moi de bien jouer pour gagner. J’ai aussi du plaisir à voir mon équipe bien jouer. J’ai pris du plaisir quasiment à chaque match la saison dernière. Le plaisir est trop souvent oublié dans le foot. Il faut le retrouver.
Quels sont les favoris pour la montée en National 1 ?
Bordeaux tout d’abord. Saint-Malo dispose de 20 joueurs avec tous les postes doublés. Les Malouins ont des moyens énormes. Les Herbiers, chaque année, sont présents, avec le même coach (Laurent David). Il y a toujours une équipe surprise. Chauray et Montlouis peuvent être surprenants.À lire aussi >> Irlès très ferme, Etonde présent, Bahassa de retourNotre podcast court :