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·24 avril 2024

ENTRETIEN - Bernard Casoni (ex-Orléans) : "Ma mort était programmée avant même mon arrivée"

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Bernard Casoni, accusé de plusieurs propos racistes lors de son passage à l'US Orléans (juin – octobre 2023), érige Boris Luce (ancien directeur général de l’USO) comme responsable de son échec avec le club du Loiret. Profondément marqué par cet épisode, le technicien de 62 ans souhaite rapidement rebondir afin de retrouver du plaisir sur les terrains de football. Entretien.

Bernard, plus de cinq mois après votre départ de l'US Orléans, comment allez-vous ?


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C’est difficile. J’ai perdu un poste, on m’empêche de travailler. Je vais tout faire pour rétablir la vérité.

Vous dites être victime d’un complot. Par qui ? Et pour quelles raisons ?

Par qui ? L’ancien directeur général (Boris Luce, ndlr) ainsi que plusieurs personnes qui ont mis un business en place avant mon arrivée. J’ai posé ma candidature à Orléans dès lors que j’ai su que les dirigeants étaient à la recherche d’un entraîneur. Au bout de dix jours, je n’ai pas eu de réponse. Je prends contact avec mon ami Bruno Germain (ancien joueur de l’USO, ndlr) afin de rencontrer le président de l’époque Philippe Boutron. Il était intéressé par mon profil. À l’issue de notre rencontre, on avait trouvé un accord contractuel.

En début de saison, vous avez été accusé d'avoir tenu ces propos envers certains joueurs de votre effectif : "Vous n’êtes pas plus cons que des Maghrébins". Comment avez-vous vécu votre mise à l’écart et les nombreuses critiques à la suite de la révélation de ces propos ?

On me traite de raciste. Une accusation fausse à 1000%. J’ai entraîné plusieurs années au Maghreb. Je n’ai jamais eu de problème. Je n’ai pas été élevé comme ça. Il n’y a rien contre moi. Je n’ai pas été soutenu. Ça m’a attristé. J’ai été lâché par le club et les instances.

On sent que vous avez été blessé par cette situation...

Exactement. On m’accuse d’être raciste, c’est très grave. La phrase : "Vous n’êtes pas plus cons que des Maghrébins" est maladroite. Je le reconnais. En revanche, ce n’est pas une attaque, ni un propos discriminant. J’ai entraîné pendant vingt ans dans le nord de l’Afrique. J’ai partagé beaucoup de choses comme le Ramadan ou la fête de l’Aïd. Qu’on m’accuse de tout, sauf de ça. C’est pour cela que je suis touché, blessé. Ce n’est pas mon éducation. Je suis dans le partage.

Comment est-ce que vous jugez vos quelques mois à Orléans ?

J’avais une relation extrêmement saine avec les joueurs. Malgré un début de saison difficile, les résultats commençaient à être positifs. Le projet de jeu était en train de se mettre en place. Dès la première série positive, l’affaire a éclaté dans la presse. Dès mon arrivée, ma mort était programmée.

"Je ne veux plus entendre parler de l’US Orléans"

Vous regrettez d’avoir rejoint l’US Orléans l’été dernier ?

Totalement. Je n’ai pas fait attention à certaines choses. C’est ma faute, j’aurais dû savoir où je mettais les pieds. Je ne pensais pas que l’ambiance était autant délétère.

Vous avez rapidement été remplacé par Karim Mokeddem. Quel est votre avis ?

Ce n’est pas un hasard. Il aurait dû être présent à ma place dès le début de la saison. Je suis convaincu que c’était le premier choix de Boris Luce avant son départ pour le Stade de Reims. Je ne peux pas tout dire, mais il y a des gens qui ne se sont pas bien comportés.

Souhaitez-vous retrouver un banc de touche la saison prochaine ?

Je ne veux plus entendre parler de l’US Orléans. Je veux tourner la page. J’aimerais rapidement retrouver un poste puisque ma suspension est terminée. J’ai été suspendu cinq mois par la commission de discipline de la Fédération Française de Football. Je suis encore capable de faire progresser une équipe. Je suis à la recherche d’un projet avec un bel objectif. Je voudrais finir ma carrière sur une note positive. Je veux reprendre du plaisir sur les terrains de football.

Est-ce que cette affaire peut avoir des répercussions sur la suite de votre carrière ?

Les gens qui me connaissent savent comment je me suis comporté. J’ai envie de continuer à faire passer les messages, d’effectuer mon travail. Je sais que je suis capable d’avoir des résultats. Ma passion c’est le football. Les arrangements entre amis ne m’intéressent pas.

Récemment, l’US Orléans est empêtré dans une nouvelle affaire extra sportive. Kévin Fortuné a notamment quitté le club en plein sprint final. Quel est votre regard sur cette situation ? Et quelle était votre relation avec l’attaquant ?

C’est une situation extrêmement grave. Tout le monde est au courant, mais personne ne souhaite parler. Si l’on regarde la différence de traitement avec les faits que l’on me reproche, on peut légitimement se poser des questions. Il y a un deux poids, deux mesures. Cette situation, c’est le retour du bâton. Tout se paye dans la vie. Kévin Fortuné était très influent au sein du club et du groupe. Je lui ai accordé trois semaines de vacances après la Gold Cup. Il est arrivé avec cinq kilos de trop. Ce n’est pas normal. Ça montre les intentions du joueur.

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