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·18 mars 2024

Entretien – Amine Meftah (Aubervilliers) : « Ma blessure ? Tout le monde était dégoûté »

Image de l'article :Entretien – Amine Meftah (Aubervilliers) : « Ma blessure ? Tout le monde était dégoûté »

Sa dernière apparition remonte au 3 février dernier, lors d’un lourd revers à Boulogne (0-4). Ce jour-là, et sans encore le savoir, Amine Meftah disputait sans doute les dernières minutes de sa saison 2023-2024 de National 2. Les jours qui ont suivi ce déplacement chez le leader boulonnais, le meilleur buteur du FCM Aubervilliers et même de la poule C (10 buts en 15 matchs) s’est méchamment blessé à la malléole, lors d’un entraînement. Un véritable coup dur pour le promu francilien, incapable de l’emporter depuis (3 défaites, 1 nul). Pour Foot National, le milieu offensif de 30 ans revient sur ce coup d’arrêt pour sa saison et celle de ses coéquipiers, mais aussi son parcours, sa découverte du National 2 et ses buts. Entretien.

Propos recueillis par Youcef Fekair et Florian Sermaise


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Amine, comment ça va depuis cette blessure subie en février ?

Ça va beaucoup mieux. Je me suis fait opérer, là il va me rester trois ou quatre semaines de botte pour que mon os se consolide. Et ensuite, je serai parti pour de la rééducation.

Comment cette blessure est arrivée ?

Il y a un mois à peu près, j’ai pris un mauvais coup au niveau de la malléole à l’entraînement, tout simplement. Un coup un peu mal placé malheureusement. Mon os s’est fissuré, et à la suite de ça, j’ai fait une IRM. Le chirurgien m’a dit qu’il valait mieux opérer, sinon ce serait trop fragile à l’avenir. Ma saison est terminée. Je pense que je pourrais reprendre, mais ce n’est pas très prudent de revenir rapidement.

Quelle a été la réaction du staff ? De tes coéquipiers ?

Tout le monde était dégoûté, que ce soit les potes du foot ou le staff, parce qu’on était bien à ce moment-là, on était bien lancé. Ça nous a mis un coup. L’équipe est habituée à jouer avec moi, et je suis un cadre du groupe. Offensivement, ça a compté. Mais l’équipe a les ressources nécessaires pour continuer de faire le boulot.

Tu as déjà subi d’importantes blessures précédemment. Elles t’aident aujourd’hui à passer le cap de celle-ci ?

Quand j’étais au Racing, je me suis fait les croisés. Au début, ça avait été dur à accepter. Parce que pareil : j’étais jeune, j’étais bien, je faisais un bon début de saison, … Mais t’es obligé de t’y faire ! Ensuite, c’est le mental qui prend le dessus. Soit tu lâches complet et c’est terminé, soit tu redoubles d’efforts pour revenir. Beaucoup disent qu’après une blessure de ce genre, tu reviens plus fort. Eh bien ce n’est pas un mensonge, quand tu te donnes à fond tu reviens plus fort. C’est une vérité.

« Pour un joueur comme moi, c’est beaucoup plus dur de jouer en N3 Ile-de-France »

Après un premier passage en 2016-2017, tu es revenu à Aubervilliers en 2020. Quelle est la différence entre l’Amine de 2017 et celui d’aujourd’hui ?

La maturité. Lors de mon premier passage à Auber, j’étais plus « foufou » sur le terrain. Même si aujourd’hui je cours encore un peu partout, j’étais moins mature à l’époque. Je le ressens dans mon football que ce n’est plus la même désormais.

Pour nos lecteurs qui n’ont pas la chance de te voir évoluer, comment tu définis ton style de jeu ?

De base, je suis ailier, mais je suis capable d’évoluer derrière l’attaquant. Je suis électron libre, je ne reste pas bloqué sur un côté, je bouge partout. C’est ça qui me réussit. Je fais beaucoup d’appels, je dézone beaucoup, je percute … J’ai beaucoup d’envie. Je suis un joueur actif.

À 30 ans, tu découvres cette saison le National 2. Avec réussite, si on excepte ta blessure. As-tu l’impression de monter en puissance durant ta carrière ?

Honnêtement, oui. En fait, je comprends mieux le football. Quand tu es jeune, tu ne joues que sur tes qualités individuelles, tu ne sais pas te servir de tes coéquipiers. En grandissant, tu es obligé de te servir d’eux, voire même de tes adversaires. De leurs erreurs, du point faible de l’équipe adverse, etc … Il y a plein de détails comme ça qui vont te permettre de marquer des buts, de faire la différence.

Tu as une carrière très « parisienne », ça participe aussi à ta réussite d’évoluer dans un contexte que tu connais ?

Je suis un enfant d’Auber. Quand tu joues pour ta ville, pour ton club, même si tu te transcendes de nature, là c’est encore pire. Encore pire. En plus, tu as la confiance du staff, du coach, du président, … des fois, tu voles sur le terrain.

Quelles sont selon toi les différences en le N2 et le N3 ?

En N3 Ile-de-France, je trouve que les matchs sont beaucoup plus fermés. Pour un joueur comme moi, c’est beaucoup plus dur de jouer en N3 Ile-de-France – et je précise bien Ile-de-France car je ne connais pas les autres groupes – qu’en National 2. En N2, les joueurs sont généralement plus techniques mais il y a beaucoup plus d’espaces. C’est plus facile pour moi.

Pourtant, tu as inscrit 16 buts la saison dernière …

L’année dernière, je fais une grosse saison, mais je ne suis pas tout seul. C’est comme cette année : j’ai une bonne équipe avec moi. Tu ne peux pas performer tout seul. Même si tu fais une excellente saison d’un point de vue personnel, si à côté de toi tu n’as pas des mecs au niveau, ce sera compliqué. Personnellement, je pense avoir été bon, avoir fait ce qu’il fallait. Mais collectivement, on a été bon aussi. On avait une véritable envie de monter. Avant le coup d’envoi de la saison, on s’était dit que c’était cette année ou rien, qu’il n’y avait pas d’autres choix.

Personnellement, tu te fixes un nombre de buts par saison ?

La saison dernière, non. Mais cette année, je voulais passer la barre des 20. Tu ne peux pas te dire que tu vas mettre dix à la trêve, mais je savais que j’allais marquer des buts. Mais dès le début du championnat, vu les espaces que je voyais, je me disais que c’était accessible.

Quand tu vois Farid Beziouen (FC 93) encore performant à 37 ans en National (9 buts en 15 buts), avec le même style de jeu que toi, tu te dis que as encore de belles années devant toi ?

Apparemment on a à peu près le même profil. Tu te dis que tu as encore beaucoup de belles années devant toi, oui, car quand tu prends soin de ton corps comme lui et moi faisons, tu ne peux pas t’arrêter là. Musculairement, je n’ai jamais eu de problème. Dans ma tête, je suis tranquille par rapport à ça.

Quels sont tes objectifs désormais ?

Mes objectifs, c’est de gagner ! Toujours, peu importe où je suis. C’est ça qui me fait vibrer, je suis un compétiteur avant tout.

« Je sais qu’on va se maintenir »

Collectivement, vous avez joué des coudes avec Boulogne, le leader, pendant un long moment, après avoir notamment enchaîné six succès de rang en fin d’année 2023. Le mot de « montée » était-il tabou à Aubervilliers ?

Bien sûr qu’au début de saison, le discours c’est le maintien. C’est logique, il y a cinq descentes en National 3 et pour n’importe quelle équipe, c’est le maintien à tout prix. Mais quand tu rentres dans le bain, que tu sens que tu es capable, etc … Tu commences à rêver, à te dire que c’est possible et que le National est accessible.

Quelles sont les forces de cet effectif ?

À Auber, les gens disent que nous sommes une équipe atypique. C’est vrai qu’on ne va pas beaucoup jouer au ballon mais on est capables de faire des différences chacun. C’est un cocktail entre les jeunes et les anciens, qui fait que l’équipe est explosive.

Aubervilliers reste sur une série de cinq matchs sans victoire (4 défaites, 1 nul). Es-tu confiant ou vigilant pour le maintien ?

Il y a un peu des deux, de la vigilance et de la confiance. En fait, il ne faut pas avoir un surplus de confiance, sinon tu es arrogant. Mais j’ai 100 % confiance en mon équipe, je sais qu’on va se maintenir.

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