Entretien - Amadou Sylla (Andrézieux-Bouthéon) : "En France, on est un peu moins travailleur qu’en Angleterre" | OneFootball

Entretien - Amadou Sylla (Andrézieux-Bouthéon) : "En France, on est un peu moins travailleur qu’en Angleterre" | OneFootball

In partnership with

Yahoo sports
Icon: Foot National

Foot National

·15 juin 2024

Entretien - Amadou Sylla (Andrézieux-Bouthéon) : "En France, on est un peu moins travailleur qu’en Angleterre"

Image de l'article :Entretien - Amadou Sylla (Andrézieux-Bouthéon) : "En France, on est un peu moins travailleur qu’en Angleterre"

Au sortir d’une saison compliquée, Amadou Sylla compte bien gravir une nouvelle montagne. Blessé dès sa signature à Andrézieux-Bouthéon en hiver dernier, le club de National 2 n’a pas pu profiter du virevoltant offensif, qui s’est blessé une seconde fois pour son retour de blessure. Mais, à 26 ans, le polyvalent attaquant compte bien enfin donner raison à ses anciens entraîneurs au Stade de Reims et à Middlesbrough. L’ancien international U19 français s’est confié Foot-National pour revenir sur ces derniers mois… et faire part de son envie de rapidement retrouver un club stable. Entretien.

Amadou, comment te sens-tu après ta blessure ?


Vidéos OneFootball


Je me sens beaucoup mieux. Cela a été une période difficile. C’était un peu long mais je suis bien revenu. Les soins que j’ai pu faire et ma réathlétisation ont fait effet. Depuis, je me sens beaucoup mieux.

Qu’est-ce qu’il t’es arrivé concrètement ?

Je me suis fait une rupture du tendon du biceps droit fémoral en janvier. J’ai été indisponible pendant trois mois. À mon retour, je pense que j’étais un peu pressé de jouer. Je n’ai pas su écouter mon corps. Je me suis fait une déchirure au mollet. C’est pour cette raison que je n’ai pas pu jouer en fin de saison.

Une blessure qui est survenue dès ta signature du coup ?

Ma blessure est arrivée avant ma signature même. C’était lorsque j’étais en essai pendant une semaine. Avant le match de confirmation, je me suis blessé. La veille. Dieu merci, j’avais pu démontrer l’étendue de mes qualités. La semaine s’était bien passée. J’étais bien préparé. C’est ça qui a convaincu le club, qui m’a fait signer malgré ma blessure.

Tu as signé à Andrézieux l’hiver dernier et tu te retrouves désormais libre de contrat, était-ce un arrangement avec le club ?

On s’était mis d’accord sur six mois puis après on verrait. Il fallait finir la saison et après voir ce que cela allait donner. La blessure était assez longue alors que le club cherchait un offensif dans l’immédiat. C’était un pari notamment du coach de me faire signer. Il m’a donné beaucoup de confiance, même lors de ma deuxième blessure. Il était toujours derrière moi. Même en fin de saison, il m’a dit qu’il espérait me conserver. Je me retrouve libre mais je comprends le club. Un joueur arrive en essai et se blesse deux fois dans la foulée…

L’heure d’enfin répondre aux attentes placées en lui

À 26 ans, n’est-il pas temps de désormais trouver de la stabilité dans un club sérieux afin d’enchaîner les matchs ?

C’est ça. Pouvoir retrouver goût à faire une saison pleine. Jouer et enchaîner les matchs dès le début de saison. Retrouver de la confiance aussi. Mine de rien, même si je connais mon football et mes qualités, jouer donne de la confiance et permet d’être plus performant. Enchaîner une saison qui pourrait aussi me redonner de la visibilité parce que j’aspire vraiment à rejouer plus haut. C’est vraiment mon objectif.

Quelques clubs t’ont contacté, tu souhaites rester en France ? ​

Oui, mais le problème est que lorsque tu n’as pas joué, les clubs ont peur. Il y a certaines formations avec qui je n’ai pas souhaité aller plus loin car le niveau ne me convenait pas. Pour d’autres, c’était des clubs plus intéressants mais qui me proposaient quelque chose que je ne pouvais pas accepter pour ma famille et moi. Je ne suis plus aussi jeune qu’avant. Mais je ne suis pas fermé à rester en France. Je suis ouvert à tout ce qui pourrait me permettre de renouer avec un football de qualité. Des clubs de N2 peuvent être plus structurés que des clubs professionnels ailleurs. À partir du moment où le cadre est bon, cela me va.

De plus en plus de clubs sont en difficultés financières, c’est quelque chose qu’on essaie d’anticiper lorsqu’on est à la recherche d’un projet ?

Les clubs sont comme les joueurs. Certains ont leur réputation. On sait plus ou moins à quoi s’attendre même si on ne découvre la réalité que sur place. Ce sont des choses assez compliquées à prévoir.

Comment faire pour rester concentré sur ses objectifs quand on est dans cette situation ?

Le fait d’avoir toujours été dans le football et d’avoir tout sacrifié pour cela. Je suis conscient des qualités que je peux avoir. Lâcher est une chose qui ne m’est pas envisageable. J’ai eu un parcours un peu atypique. J’ai commencé fort avant de redescendre vite. Mais chaque fois que j’ai eu l’occasion de revenir sur le terrain, cela a été concluant. Au final, c’est dur mentalement mais j’ai ce truc qui fait que je n’arrive pas à lâcher. J’ai aussi mes proches qui me soutiennent. Ça m’aide énormément.

"En France, on est un peu moins travailleur qu’en Angleterre"

Qu’est ce que ton passage en centre de formation à Reims et à Middlesbrough t’as apporté ? ​

Énormément sur le plan tactique à Reims. Même aujourd’hui, c’est mon gros constat. Il y a certains joueurs avec beaucoup de qualités mais qui n’ont pas la science football. Quand tu fais un centre de formation, c’est comme si tu allais à l’école. Donc, à Reims, j’ai beaucoup appris sur de nombreux aspects sur le terrain. J’étais sûr de mes qualités mais j’ai énormément progressé sur mes lacunes. En Angleterre, cela a beaucoup été l’aspect du travail qui m’a marqué. C’est une philosophie totalement différente de celle en France. Il y a beaucoup plus de travail avant, pendant et après les séances. Cela ne se résume pas qu’à venir à l’entraînement et rentrer chez soi. Je dirais qu’en France on est un peu moins travailleur qu’en Angleterre. Cette culture là, je l’ai vraiment apprise là-bas.

Qu’est-ce qui différencie dans le détail ?

Les séances sont plus longues. Il y en a plus dans la semaine. Il y a beaucoup de musculation. Cela demande une rigueur supplémentaire. Je pense que c’est pour ça que beaucoup de joueurs talentueux s’expatrient puis reviennent en France. Ce n’est pas un problème de qualités mais d’état d’esprit et de rythme.

Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?

Je suis un joueur de déséquilibre. Je suis capable d’apporter de la vitesse, de la percussion. J’aime les un contre un. J’ai d’assez bonnes qualités balle au pied. Que ce soit dans la passe ou dans les dribbles. Je suis assez polyvalent devant. Je peux jouer en pointe, sur les côtés. J’ai démarré en tant que 6 donc je pense que ça m’a donné un plus. Je peux participer au jeu et j’ai des facilités dans la conservation. Je suis capable de m’adapter à beaucoup de dispositifs différents.

Ta jeune carrière internationale t’a aidé du coup ?

Clairement. Quand tu arrives en Équipe de France, tu es avec le graal de ta génération. Tu te retrouves avec les meilleurs. Cela a beau être des joueurs de ton âge, tu apprends de tous. Il y en a qui sont déjà au-dessus. En U19, il y en avait déjà pas mal qui étaient professionnels. L’apprentissage a été encore plus grand avec eux.

Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.

À propos de Publisher