Paris Saint-Germain
·26 juin 2024
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Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l'Essonne, à Sainte-Geneviève-des-Bois, pour prendre des nouvelles d'Emmanuel Dorado (génération 1973), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.
Emmanuel, notre équipe U19 est sacrée championne de France 2024 ! Des scènes de liesse qui ont dû te rappeler la victoire lors de la finale de la Coupe Gambardella en 1991 ?
« Je suis très heureux pour les Titis qui ont réalisé une magnifique performance et ont ainsi fait honneur au Centre de Formation. Bien qu'ayant été champion de D2 en Espagne et vainqueur de la Coupe de la Ligue écossaise par la suite, je place la victoire en coupe Gambardella au-dessus de tout ! Ce trophée était le Graal pour tout apprenti footballeur à l'époque. L'UEFA Youth League n'existant pas encore, c'était la compétition reine pour la catégorie des Juniors. L'année précédente, nous avions été éliminés par Grenoble en demi-finale, avec notamment un but encaissé sur lequel j'étais fautif. J'avais vraiment à coeur de prendre ma revanche la saison suivante ! Après avoir notamment éliminé Bordeaux et Monaco, nous nous sommes imposés (3-1) en finale face à l'AJ Auxerre qui régnait sur la France en matière de formation. Un match disputé en lever de rideau au stade de la Beaujoire à Nantes qui fut tout simplement fabuleux à vivre pour nous les p'tits jeunes ! Je me souviens de chaque instant, notamment du salto de Bernard Allou pour fêter son but ! »
Quel regard portes-tu sur ta formation suivie à Paris ?
« Celui d'un parcours traditionnel d'un apprenti footballeur ! J'ai d'abord intégré l'équipe des Minimes à l'âge de 12 ans, avec un certain Francis Llacer (génération 1971), puis j'ai rejoint le sport-études dirigé par le formidable Bernard Guignedoux. Paix à son âme. J'ai ensuite pris le chemin du Centre de Formation dont s'occupait le très bon pédagogue Marc Collat. C'est d'ailleurs à ses côtés que nous avons remporté la Coupe Gambardella. J'ai ensuite intégré l'équipe réserve qui évoluait en 3e division nationale. Malheureusement, j'ai subi une blessure importante au tendon rotulien qui m'a écarté durant plus de six mois. Malgré ce contre-temps, j'ai signé mon premier contrat professionnel au club en 1994, au sein de l'équipe championne de France en titre ! Devant la concurrence de joueurs tels que Alain Roche, Antoine Kombouaré et Ricardo, j'ai accepté d'être prêté deux saisons consécutives au SCO Angers qui venait d'être relégué en D2 pour débuter au plus haut niveau. Tout n'a pas été simple, mais je me suis accroché à mes rêves d'enfant. »
Quelles sont les principales leçons de vie reçues au Centre de Formation ?
« Incontestablement la culture de la gagne ! Sur et en dehors du terrain. Quand je suis arrivé de l'AS Chelles, il m'a fallu gagner une place de titulaire car le niveau n'avait rien à voir avec celui que j'avais connu auparavant. Au Centre de Formation, il m'a également fallu faire preuve de personnalité et de caractère pour que je trouve ma place dans le groupe car nous voulions tous devenir pro. Nous formions tout de même une véritable famille car nous étions logés dans une maison en meulière à Saint-Germain-en-Laye, surveillée par le dirigeant René Baule. Lors de chaque match disputé en jeunes, les équipes adverses jouaient le match de leur vie. Il fallait être très fort mentalement pour revêtir le maillot rouge et bleu. Paris m'a appris à faire face à l'adversité. »
En cette période de l'Euro, il n'est pas sans nous rappeler que tu as porté le maillot de l'Équipe de France, notamment sur la mythique pelouse de Wembley !
« Sacré travail d'archives ! Tout jeune footballeur aspire à jouer au plus haut niveau possible et à être le meilleur joueur possible. Les sélections de jeunes représentent une première étape, avant celle de signer un contrat professionnel. Je me souviens avoir disputé un match avec mon coéquipier Richard Dutruel (génération 1972), grâce au sélectionneur Henri Michel, contre les Anglais en lever de rideau de leurs aînés des A qui affrontaient l'Uruguay dans l'ancien stade de Wembley ! Nous les avions battus (3-1) mais lorsqu'ils ont réduit la marque tout le stade a poussé un cri que je n'oublierai jamais. C'était la première grosse ambiance que je vivais dans ma jeune carrière. Sur le moment, je n'avais pas pris conscience de cet évènement car j'étais obnubilé par la prestation à venir du défenseur des A des 'Three Lions' Des Walker qui m'impressionnait par sa vitesse folle, un défenseur moderne pour l'époque. Même ressenti lorsque j'ai disputé le prestigieux Tournoi de Toulon, sous la direction de Raymond Domenech, qui pour moi était une sorte de normalité dans mon projet sportif. Sans oublier la sélection Militaires sous la coupe de Roger Lemerre et avec mon pote du centre Roméo Calenda (génération 1972). C'est bien plus tard que j'ai vraiment compris que j'avais réalisé des choses magnifiques. »
Quel lien entretiens-tu dorénavant avec le Paris Saint-Germain ?
« Un attachement sans faille et sans limite ! C'est en grande partie grâce à Paris que j'ai pu réaliser ma carrière de footballeur professionnel. J'y ai passé de nombreuses années, les plus importantes de ma vie car je m'y suis construit en tant que sportif mais surtout en tant qu'homme. Depuis mon départ du club, je ne me suis rendu qu'à deux ou trois reprises au Parc des Princes, car mon métier d'entraîneur ne me permet pas d'être disponible davantage. En 2018, j'ai toutefois eu l'occasion de retourner au Camp des Loges en tant que coach de Sainte-Geneviève-des-Bois pour affronter en match amical l'équipe professionnelle dirigée par Thomas Tuchel. C'était une très belle expérience à vivre avec l'ensemble de mes joueurs, tous amateurs. Malgré la défaite (0-1, but de Nkunku), nous avions plutôt montré un très beau visage face au futur champion de France. Mon rêve est d'affronter le PSG au Parc des Princes en Coupe de France ! Ca serait extraordinaire à vivre pour l'ancien Titi que je suis ! »
Tu as permis à certains Titis (Yesli, Nkomb Nkomb, Fezui, Hervé, Achour) de relancer leur carrière après avoir été laissés libre par le club. Est-il simple pour un jeune d'accepter son départ de Paris ?
« Ce n'est jamais simple à accepter car le jeune apprenti footballeur laisse derrière lui un certain confort de travail. Cette décision peut parfois être dure à vivre surtout lorsqu'il doit ensuite signer dans un club de niveau amateur. Ses nouveaux coéquipiers ont parfois un niveau moins élevé, les installations et les moyens financiers sont également différents. Ce 'retour en arrière' doit être pris comme un réel défi car il doit lui permettre d'adopter le caractère adéquate pour rebondir. Aujourd'hui, les jeunes sont très, voire trop pressés d'accéder au plus haut niveau. Les réseaux sociaux leur font du tort car ils oublient que rien ne s'obtient sans un travail acharné. J'essaye de leur donner des bons conseils en toute humilité pour les aider à évoluer par la suite à un meilleur niveau. Certains joueurs sont réceptifs, d'autres beaucoup moins. J'ai une certaine affection pour les anciens Titis car j'ai à coeur de leur offrir une seconde chance. Le profil de ces jeunes offre certaines garanties pour s'adapter rapidement au N2 ou N3. »
Manu, cela fait désormais 16 ans que tu entraînes l'équipe de Sainte-Geneviève-des-Bois (N3) ! Un record de longévité à ce niveau... Où vas-tu chercher ta motivation ?
« Le foot, c'est ma vie ! J'ai eu la chance d'être footballeur professionnel puis de me reconvertir en tant qu'entraîneur. J'en profite d'ailleurs pour faire un clin d'oeil à l'ex-Titi Jean-Claude Fernandes (génération 72) qui m'a d'abord recruté en tant que directeur sportif puis nommé coach en 2008. Tout est clair depuis le début de notre collaboration. S'il doit me virer, il peut le faire ! Si je sens que je ne suis plus utile, je n'hésiterai pas à céder ma place. Le club est et sera toujours au-dessus de tout, y compris de notre amitié. Notre bonne entente avec le Président Jean-Claude Murmann est également un gage de réussite. Au-delà de mon parcours d'entraîneur, nous vivons une superbe aventure humaine. Malgré des moyens limités, nous réalisons chaque année de belles performances (2e en N3 cette saison). Je ne regrette aucunement d'avoir opté pour ce projet depuis tant d'années car je suis un homme de challenge et j'adore me confronter à l'adversité comme lorsque j'étais un Titi du PSG ! »
Date de naissance : 28 mars 1973Lieu de naissance : Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne)Poste : défenseur
Clubs successifs : AS Chelles Football (1979 à 1985), Paris Saint-Germain (1985 à 1996), Angers SCO (1994 à 1996/prêt), UD Almeria (1996 à 1998), Malaga CF (1998 à 2002), Cordoba CF (2000 à 2001/prêt), Livingston FC (2002 à 2006)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : vainqueur de la coupe Gambardella (1991)
Equipe de France : Juniors (2 sélections) Espoirs (3 sélections) Militaire (3 sélections)
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