Édito OF : Les héritiers de Maradona sont-ils trop mauvais ? | OneFootball

Édito OF : Les héritiers de Maradona sont-ils trop mauvais ? | OneFootball

Icon: OneFootball

OneFootball

Jibril Diop·18 janvier 2021

Édito OF : Les héritiers de Maradona sont-ils trop mauvais ?

Image de l'article :Édito OF : Les héritiers de Maradona sont-ils trop mauvais ?

Les espèces en voie de disparition ne sont pas seulement tapies dans la verdure. On en retrouve aussi sur le rectangle vert, en l’occurrence les « numéros 10 ».

Le milieu offensif axial est une denrée dévaluée et désacralisée par les coaches contemporains. Le glorieux héritage du « trequartista » laissé par Maradona ou Litmanen est sérieusement endommagé.


Vidéos OneFootball


Parmi les joueurs transférables cet hiver, on constate une constellation de playmakers qui, autrefois, avaient le monde à leurs pieds : Özil, Eriksen, Dele Alli, Coutinho, Pastore, Isco… La vitrine déborde de meneurs d’élite. Des joueurs aux pieds d’or, jetés comme des vieilles chaussettes ?

On leur reconnaît souvent les mêmes failles : physique léger et fragilité émotionnelle. Professeur Wenger est fataliste dans son explication : « Il n’y a plus de place dans le foot moderne pour les artistes (…) Les joueurs comme Özil sont des artistes et sont un peu plus sensibles que les autres. Ils ont besoin d’être appuyés et d’être dans un environnement qui les pousse à donner le meilleur d’eux-mêmes. ».

Aujourd’hui, ce n’est pas un hasard si ces spécimens jouent les seconds couteaux dans des clubs de premier plan (Özil, Alli, Eriksen, Isco), ou les premiers rôles dans des clubs de seconde zone (Götze, Giovinco, Ganso, Halilovic).

Trois solutions pour ces playmakers pétris de talent mais empêtrés dans le présent : se réinventer, se reconvertir ou se repositionner.

Se réinventer comme un certain Kevin De Bruyne, meilleur passeur d’Europe qui est aussi devenu l’un des tout meilleurs presseurs sur le porteur du ballon.

Se reconvertir, à l’instar de Thiago Alcantara et Modric qui se sont graduellement mués en libéros hybrides.

Ou se repositionner, à l’image des jeunes Nkunku, Ziyech, Brandt, Bernardo Silva et Grealish, tous devenus meneurs excentrés par excellence.

Pour assurer sa survie, il incombe au numéro 10 moderne d’intégrer les vertus et attributs du numéro 6 (sentinelle) et du numéro 8 (relayeur). L’excellence via l’omnipotence. Le profil unidimensionnel, qui se limite aux jolies feintes et belles passes, ne passe plus.

Les maestros versions 2.0 comme Sancho, Havertz et Pedri sont donc avertis. Plutôt qu’assurer la relève, ils devront relever le prestige du poste « 10 ».


D’accord, pas d’accord ? Pour ce nouveau format sur OneFootball, donne-nous ton avis sur le #OneFootballFR. Les meilleurs avis seront publiés sur l’appli !