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·27 janvier 2022

[Edito] Le RC Lens et la Coupe de France, après plus d’un siècle de vie commune, à quand le jour du mariage ?

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Dimanche, à 21h, le RC Lens, champion de France 1998, vainqueur de la Coupe de la Ligue 1999 recevra Monaco en 8e de finale de la Coupe de France. La seule épreuve majeure du football hexagonal qu’il n’a jamais pu remporter malgré une longue vie commune. Viser une victoire finale reste bien hasardeux, en revanche en rêver est totalement autorisé.

Soyons clairs : on ne va pas demander ici au RC Lens de faire d’une victoire en Coupe de France un objectif dès maintenant. Elle est trop aléatoire, trop capricieuse et en prime la concurrence cette année est très forte au stade des 8es de finale, d’autant plus quand un candidat comme le PSG rode toujours, avec ses moyens et son expérience des grands rendez-vous incomparables. Mais on ne peut pas s’empêcher d’être amer quand on regarde de près l’histoire du club avec cette compétition, et d’aborder chaque édition de façon un peu revancharde. Le RC Lens a 116 ans cette année et vit sa 60e saison au sein de l’élite du football français. La Coupe de France, elle, fête ses 105 ans en 2022. Le temps passe et on se demande comment cette compétition phare de notre football a pu jusqu’ici échapper aux Sang et Or. Parmi les clubs de la Ligue 1 2021-2022 qui ne l’ont jamais gagné, on en trouve 5 toujours absents du palmarès de l’épreuve : le RC Lens, Angers, Brest, Troyes et Clermont. Sur ces 5 clubs, le Racing est (de loin), le seul à dépasser les 30 saisons au plus haut niveau.


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Mais surtout ce qui rend amer, c’est d’avoir été privé jusqu’ici de l’émotion qu’une victoire finale dans cette compétition peut provoquer. On a vécu quelque chose de semblable en 1999 avec la Coupe de la Ligue, mais sans retirer quoi que ce soit à ce titre dans une compétition aujourd’hui disparue, qui s’accompagne dans nos mémoires de ces images de Daniel Leclercq portant le trophée en montrant du doigt la marée Sang et Or du Stade de France, son prestige, le poids de son histoire, ne sont pas tout à fait les mêmes. Pourtant, le RC Lens n’est pas passé loin à 3 reprises. Mais si une victoire est toujours plus belle quand l’adversaire est de grande valeur, on remarque que le sort s’est un peu acharné : en 1948, il a fallu en découdre avec Lille, ogre de l’époque, alors que le Racing était lui-même en 2e division (2-3). En 1975, c’était en face la grande équipe des Verts (0-2). Puis en 1998, si le RC Lens futur champion pouvait apparaitre comme le favori au regard de la dynamique, il a échoué face à un PSG plus rompu à ce type d’évènement et qui avait eu l’occasion de s’habituer au tout frais Stade de France avec la Coupe de la Ligue (victoire contre Bordeaux), une enceinte de 80 000 places d’une envergure peu habituelle à l’époque pour les Sang et Or. Plusieurs années plus tard, le regretté Daniel Leclercq et Mickaël Debève nous confieront que le contexte de l’enceinte avait sans doute joué dans les têtes. Le second nous dira aussi qu’un an après, cette expérience ainsi que celle de la Ligue des Champions et notamment de Wembley, avaient permis d’aborder bien différemment la finale de Coupe de la Ligue de 1999 gagnée contre Metz.

On a parfois l’impression que cette Coupe de France n’a plus tout à fait le même aura que par le passé. Son côté populaire peut paraitre trop souvent sacrifié au bénéfice d’autres aspects du football d’aujourd’hui : il y a eu une augmentation des tours en semaine ces dernières années et on appréciera d’ailleurs de voir cette saison les matches se jouer le week-end jusqu’en 8e de finale, même si les quarts et demi-finales auront lieu de nouveau en semaine. Il y a une accumulation des matches européens qui peut donner l’impression qu’elle n’a plus la même importance pour certains clubs. Beaucoup regrettent aussi que certains matches ne soient pas accessibles à tous, même si on n’oublie pas qu’à une époque pas si lointaine, seule une petite minorité de matches des 32es de finale avait droit à une diffusion quand ils sont tous visibles d’une façon ou d’une autre aujourd’hui… Mais on se dit que la disparition de la Coupe de la Ligue lui rend un peu de son lustre et elle reste à nos yeux une épreuve pas comme les autres, qui réunit monde amateur et professionnel. Peut-être que c’est parce qu’on grandit et qu’on ne cerne plus les enjeux du football professionnel de la même façon, mais il y a eu un temps où gagner la Coupe de France pouvait sembler avoir pratiquement autant d’importance qu’un titre de champion. A l’approche d’un gros 8e de finale à domicile contre Monaco, on rêve en tout cas de la voir enfin s’inscrire au palmarès du RC Lens. Certains ne verront sans doute pas les choses de la même façon, notamment les trésoriers et on le comprend quand la moindre place au classement de Ligue 1 pèse lourd en cette période pour les droits TV, mais à ce stade de la progression du club, l’auteur de ces lignes, en faisant parler le coeur peut-être plus que la raison, échangerait bien une place dans le Top 5 voire sur le podium contre une ligne au palmarès de la Coupe de France (qualificative pour l’Europa League). Les titres et les images d’un capitaine levant ce trophée depuis la tribune présidentielle sont éternels. On a envie de voir Yannick Cahuzac et/ou Seko Fofana dans ce rôle-là le dimanche 8 mai prochain. Cela permettrait de graver encore un peu plus dans le marbre tout ce qu’a réalisé cette génération pour le RC Lens ces dernières années. La route est longue, elle s’achèvera peut-être dès dimanche, mais en attendant, on a bien le droit de rêver !

Christophe Schaad

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