Droits TV : Philippe Diallo veut rééquilibrer les comptes du foot français | OneFootball

Alors que plusieurs clubs professionnels flirtent avec la faillite, Philippe Diallo, le président de la FFF appelle à une répartition plus équitable des droits télé. Une solidarité encore bien théorique.

La crise des droits TV continue de faire vaciller les fondations du football professionnel français. En marge de l’assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP) ce mardi, Philippe Diallo a haussé le ton. Le président de la Fédération française de football a lancé un appel à la solidarité, en exhortant les clubs à revoir la clé de répartition des droits TV. Objectif : éviter que certains ne coulent, pendant que d'autres nagent dans l’opulence. "Il faut être solidaires", a martelé Diallo. "Il y a une redistribution à envisager pour que ceux qui n'ont rien puissent avoir quelque chose." Ce n’est un secret pour personne. La Ligue 1 est au bord de l’asphyxie financière. Alors que les droits télé nationaux peinent à trouver preneur — la LFP a même acté la fin de la collaboration avec DAZN — les clubs sont plus que jamais dépendants de ces revenus. Le déficit cumulé des clubs de L1 et L2 dépasse désormais 1,2 milliard d’euros, et certaines formations, comme le Stade Malherbe Caen, se retrouvent en situation de survie suite à une relégation, contraintes de présenter des plans sociaux pour éviter le pire devant la DNCG.

Dans ce contexte, Philippe Diallo pousse pour une réforme de fond. Il plaide pour la création d'une « société commerciale de clubs » en remplacement de la LFP actuelle, et surtout pour une refonte de la redistribution financière. Aujourd’hui, la France fait figure de mauvais élève en Europe. Le système de répartition en vigueur présente un écart de plus de 1 à 5 entre le club qui touche le plus et celui qui perçoit le moins. À titre de comparaison, le ratio est de 1 à 2 en Angleterre ou en Allemagne. Joseph Oughourlian, président du RC Lens, dénonçait déjà en janvier un système taillé pour les géants : "On verse des droits internationaux aux clubs qui jouent l’Europe, alors que les droits domestiques s’effondrent. Le championnat français est le plus déséquilibré du monde."

Diallo compte sur le PSG

Une situation qui accentue les inégalités sportives, avec une L1 où les dés sont pipés dès la première journée. Et malgré cette logique favorable aux têtes d’affiche, les résultats européens restent décevants : la France reste 5e au classement UEFA, regardant derrière elle la pression du 6e plutôt que de menacer le Top 4. Face à ce constat, la FFF appelle les clubs à revoir leur position. Diallo espère que les plus riches, à commencer par le PSG, accepteront de baisser leur part pour soutenir ceux en détresse. Pour l’instant, rien ne dit que le club de la capitale sera sensible à cet appel à la solidarité. Pourtant, pour Philippe Diallo, la survie du championnat passe par un rééquilibrage : "C’est mieux d’avoir un championnat avec des acteurs concurrents et compétitifs." Les semaines à venir s’annoncent décisives. La saison prochaine pourrait démarrer sans diffuseur, sans plan clair, et peut-être avec quelques clubs de moins. À moins que, cette fois, l’appel à la solidarité soit enfin entendu.

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