Droits TV : ça a chauffé entre Al-Khelaïfi, Oughourlian et Textor, un dossier pas encore refermé | OneFootball

Les dirigeants de Ligue 1 ont scellé, du moins en partie, l’accord pour la diffusion du championnat la saison prochaine, avec le ticket DAZN-BeIN Sports. Ce qui n’était visiblement pas le scénario souhaité par le président du RC Lens Joseph Oughourlian.

Ce dernier ferait partie de la poignée de présidents qui seraient restés fidèles à la création d’une chaîne 100% Ligue 1 pour 27,99 par mois, y voyant une solution d’avenir, d’autant que le partage de la diffusion entre BeIN Sports et DAZN va peiner à séduire les téléspectateurs avec un billet d’entrée total encore plus élevé et estimé à environ 50 euros pour voir tous les matches. John Textor, le propriétaire de l’Olympique lyonnais resté à distance des discussions jusqu’alors, s’est aussi montré favorable au choix de la création de la chaîne 100% Ligue 1 dans la journée tout en estimant qu’il était trop tard, par l’intermédiaire d’un communiqué qui aurait beaucoup agacé au sein du collège de Ligue 1.

Nasser Al-Khalïfi aurait perdu son sang froid, notamment face à Joseph Oughourlian

La journée ne se serait en tout cas pas déroulée dans le plus grand des calmes. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, plus favorable au duo DAZN-BeIN Sports (il est président du conseil d’administration du groupe BeIN Media Group) se seraient montrés assez nerveux. Dimanche, RMC Sport relayait des propos condescendants à l’encontre du président lensois. « Lui, il ne comprend rien ! », aurait lâché le Qatari qui se positionnait en connaisseur du monde médiatique et qui reprochait à certains de retarder le deal avec DAZN. Le Niçois Jean-Pierre Rivère serait intervenu pour calmer le Parisien et lui demander de rester à la réunion, qu’il menaçait de quitter. La position de John Textor le Lyonnais l’a fait sortir de ses gonds encore un peu plus et il s’est emporté devant le collège de Ligue 1, dans des propos de nouveaux relayés par RMC Sport : « Vous mettez tous les clubs dans une telle situation… C’est inacceptable. J’ai essayé de rester calme, j’ai essayé d’aider, de me battre pour mon club, pour la Ligue. Mais ce que vous faites est négatif. Et je vous promets que vous serez jugé responsable à propos de tout ça. Car ça suffit. Je pensais que vous alliez régler le problème mais vous avez fait exactement l’inverse. » John Textor s’est lui fendu d’un tweet assassin, faisant référence à la proximité parfois reprochée entre BeIN Sports et le PSG : « Bravo à BeIN Sports ! La chaîne du PSG a une fois encore sécurisé le droit de passer des pubs du PSG pendant les matches de l’OL. »

Un cycle plus court encore à travailler

Le dossier des droits TV n’est pas terminé. Les clubs discutent maintenant avec DAZN et BeIN Sports pour que le cycle ne porte que sur 2 ou 3 ans et non 5, comme prévu initialement. Car la réalité, c’est que ce deal ne convient en réalité à personne au sein de la Ligue 1 et n’est qu’un choix par défaut. Pour rappel, DAZN va diffuser 8 matches sur 9 et le quasi-direct (mise à disposition des buts avec un léger différé sur mobile) contre 400 millions d’euros par an en moyenne alors que BeIN Sports a récupéré le dernier match (une fois sur 2 le premier choix) pour 100 millions d’euros par an. Loin du milliard initialement espéré. Et une grande partie de ces sommes va partir dans le paiement de charges (Taxe buffet, versements aux familles du football comme la FFF, l’UNFP…) et un versement de rattrapage sur les 2 dernières saisons pour CVC, partenaire de la Ligue pour la création de la société commerciale, qui doit aussi récupérer 13% des revenus de cette saison, soit un total qui dépasserait les 100 millions d’euros. A l’inverse, les droits TV internationaux vont eux augmenter de 80 à 160 millions d’euros. Là aussi, il y a du pain sur la planche car s’ils sont initialement partagés uniquement entre les clubs européens sur les 3 dernières saisons (dont le RC Lens), des discussions ont été amorcées pour qu’ils profitent à tout le monde au regard de la situation.