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·3 février 2023
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On a beaucoup analysé le profil de Domenico Tedesco, futur sélectionneur des Diables Rouges. Mais reste une question, un peu plus objective : remplissait-il les critères demandés par l'Union Belge dans sa fameuse offre d'emploi, publiée en décembre dernier ?
Difficile de dire le contraire, et c'est en réalité le critère le plus facile à remplir. Domenico Tedesco est un entraîneur passionné, ambitieux et dévoré par son travail, tous ceux qui l'ont connu peuvent en témoigner. Le fait qu'il devienne entraîneur d'une équipe nationale de haut niveau à 37 ans peut passer pour un choix "par défaut" mais nous paraît au contraire être un défi d'homme ambitieux. Impossible, quoi qu'il en soit, de s'élever si vite de rien, en l'absence de toute carrière professionnelle, sans être quelqu'un d'ambitieux. Critère rempli : Oui.
Qu'est-ce que le top mondial ? Si par-là, on entend une expérience au sein de l'un des 5 plus grands championnats d'Europe, Domenico Tedesco peut remplir ce critère, avec une place de dauphin du Bayern Munich (avec Schalke 04) et une Coupe d'Allemagne remportée avec le RB Leipzig.
Reste le terme "expérience internationale" : Tedesco n'a coaché, hors de son pays, qu'en Russie, qui n'est pas vraiment le top niveau mondial. Et si par "expérience internationale", l'Union Belge voulait parler d'expérience en tant que sélectionneur, alors le critère est très loin d'être rempli car le nouveau sélectionneur des Diables n'a jamais travaillé avec une équipe nationale, même de jeunes. Critère rempli : À moitié.
Si vous voyiez un jour passer une offre d'emploi aussi floue sur Linkedin, vous tiqueriez probablement. Difficile de faire plus flou que cette formulation : tout entraîneur professionnel "dispose de connaissances et d'idées tactiques". L'immense majorité, pour réussir, dispose "de compétences personnelles adéquates". Répondons tout de même : oui, Domenico Tedesco est réputé pour disposer de connaissances et d'idées tactiques de très haut niveau. Sur le plan des compétences personnelles, il a l'image d'un motivateur hors-pair et d'un homme très proche de ses joueurs. Critère rempli ? Oui.
La formulation a de quoi faire sourire. Elle a cependant le mérite d'être claire. Et l'analyse est tout aussi claire : non, Domenico Tedesco n'est pas un "serial winner". À 37 ans, sa carrière est trop courte pour cela. Il a échoué de peu à aller chercher un titre avec Schalke 04 et le Spartak Moscou, cependant ; dans deux des championnats les plus outrageusement dominés par une seule équipe (le Bayern et le Zenit), c'est presque comme être champion. Presque. Avec un seul trophée dans sa besace, Tedesco n'est pas un "serial winner", mais ce critère était le plus utopique. Critère rempli : Non.
Là encore, c'est assez flou. Dans sa carrière, Domenico Tedesco n'a jamais dirigé de Kevin De Bruyne, de Thibaut Courtois ou de Romelu Lukaku - ce fameux big 3 de notre sélection, les Iron Man, Thor et Captain America des Diables Rouges. Il a cependant coaché des Leon Göretzka, Alexander Nübel, Weston McKennie (Schalke 04), Quincy Promes, Roman Zobnin, Victor Moses (Spartak Moscou) ou encore Dani Olmo, Josko Gvardiol, Emil Forsberg et Christopher Nkunku (RB Leipzig).
Pas des joueurs du top mondial ? Nuance : pas des stars, et encore, tout est relatif. En dirigeant des équipes du top en Bundesliga, Tedesco a évidemment "de l'expérience dans la gestion de joueurs du top mondial". Tous les candidats, sauf les plus farfelus, en avaient. Il n'en a peut-être pas assez dans la gestion de stars absolues. Mais ce n'était pas un critère.Critère rempli : Oui.
Absolument, oui. C'est l'un des points qui ont fait sa popularité en Russie : Tedesco est très, très doué pour fédérer un groupe et se faire apprécier des joueurs. Ce sera nécessaire dans un groupe qui a été récemment déchiré, mais était avant tout connu pour la bonne ambiance qui y régnait. Quant à intégrer de jeunes joueurs : Tedesco a commencé sa carrière en tant qu'entraîneur des jeunes au Vfb Stuttgart et à Hoffenheim, et a souvent permis de développer de grands talents dans les clubs où il est passé. Difficile, à 37 ans, d'imaginer qu'il puisse être un coach "traditionnaliste" de toute façon. Critère rempli : Oui.
Domenico Tedesco est de la jeune école, un "computer-coach" qui insiste beaucoup sur les datas et la technologie pour préparer ses équipes. C'est exactement ce que réclamait l'Union Belge, et ce qui rendait certaines candidatures probablement irrecevables. La capacité du Germano-Italien à s'adapter tactiquement et à réagir au cours d'un match est également soulignée. Critère rempli : Oui.
Sauf mauvaise surprise sur le plan humain, il semblerait bel et bien que le nouveau sélectionneur des Diables Rouges coche également cette case. Polyglotte reconnu, il ne devrait pas commettre la même erreur de communication que Roberto Martinez, et sait déjà s'exprimer dans 2 des 3 langues nationales. Tedesco est également connu pour s'impliquer à 100% dans les défis qu'il relève. Critère rempli : Oui.
L'offre d'emploi peut être revue à cette adresse.
On peut considérer, selon la formulation utilisée par l'Union Belge pour son offre d'emploi, que Domenico Tedesco remplit jusqu'à 7, et au minimum 6 critères demandés pour le nouveau sélectionneur des Diables Rouges. Il est donc loin d'être, comme certains ont l'air de le penser, un choix incohérent ou ne correspondant pas aux ambitions présentées par la fédération. Ne lui manque qu'un critère, peut-être le plus important : il n'est pas - encore - un serial winner. On espère qu'il le deviendra très vite.
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