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·23 novembre 2024
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Quelques jours après avoir acté la relégation en Ligue 2 de l’OL à titre conservatoire, Jean-Marc Mickeler s’est montré alarmant sur la situation économique du football français dans un entretien à L’Équipe. Le président de la DNCG appelle à une refonte du modèle.
L’OL rétrogradé à titre conservatoire, des clubs sur le fil durant tout l’été et d’autres qui seront contraints de vendre à tour de bras cet hiver
, sans même parler du cas symbolique des Girondins de Bordeaux, nouveaux pensionnaires de National 2 depuis le début de saison. La situation économique du football français, plombé entre autres par des droits TV en chute libre, « reste compliquée » selon Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG. « La perte d’exploitation (des clubs français) est de l’ordre du milliard d’euros, compensée par de très bonnes ventes avec 830 millions d’euros de plus-value sur les cessions de joueurs. Ce qui génère une perte nette de l’ordre de 250 millions d’euros (150 en L1, 100 en L2) », précise-t-il auprès de L’Équipe.
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Néanmoins, ce modèle basé sur la revente de joueurs pourrait ne pas être viable sur la durée. « Ceux qui pensent qu’ils vont pouvoir continuer à équilibrer leurs comptes en vendant pour plus de 800 millions de joueurs se trompent, alerte le gendarme financier. Lors du dernier mercato, le nombre de ventes a diminué de 9% en Europe. Et les clubs se tournent désormais vers des joueurs de moins de 19 ans, moins chers, avec un potentiel de revente, et dans une logique de contenir la masse salariale. »
La question des salaires, alors que les revenus des clubs français, qui ne toucheront plus de dividende exceptionnel de la part de CVC sur les trois prochaines saisons, vont encore descendre d’un cran, est d’ailleurs le combat principal mené par la DNCG dans l’optique de pérenniser économiquement le football français. « En dépit des crises successives (Mediapro, Covid), les clubs français n’ont jamais travaillé sur la masse salariale, regrette Mickeler. Au moment où le deal Mediapro a été annoncé, en 2018 (pour la période 2020-2024), les clubs ont augmenté leur masse salariale de 400 millions d’euros. Quand on regarde tous les clubs suivis par l’UEFA, il y a un ratio masse salariale/revenus de 53 %. En France, il est de 67 %. Le gros déséquilibre d’exploitation du football français tient à ce pic de 400 millions. »
Le modèle économique tel qu’il existait est mortJean-Marc Mickeler, président de la DNCG, à propos de la situation économique du football français
De quoi encourager Jean-Marc Mickeler à avancer que « l’on touche la fin d’un modèle » et que « le modèle économique tel qu’il existait est mort », prenant en exemple le parcours de Brest avec « l’argent (qui) ne fait pas tout ». « Ce modèle n’est pas exclusivement français. On oublie trop souvent qu’il y a plus de clubs en perte en Premier League, en Serie A ou encore en Liga qu’en Ligue 1… À la DNCG, on pense en tout cas que la priorité absolue pour nos clubs d’ici mai prochain est d’alléger les masses salariales », appuie le président de l’instance de contrôle financier.
En somme, la DNCG se dit « préoccupée » par de potentielles faillites de clubs français et « partage cette préoccupation avec les dirigeants et les actionnaires des clubs ». Aussi, le gendarme financier, après avoir condamné Bordeaux, a prouvé avec « l’avertissement » contre l’OL qu’il ne prenait « pas de décision d’exception » selon le statut et l’histoire des clubs.
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport