Dimitri Payet : Lucarne supplément extérieur s’il vous plaît | OneFootball

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Peuple Olympien

·3 décembre 2020

Dimitri Payet : Lucarne supplément extérieur s’il vous plaît

Image de l'article :Dimitri Payet : Lucarne supplément extérieur s’il vous plaît

Saint-Pierre, 29 mars 1987, Dimitri ouvre les yeux dans le 974, île paradisiaque du nom de La Réunion. Commence alors une extraordinaire histoire entre le ballon rond et le jeune Payet. Dès ses 4 ans, Dimitri était déjà impatient de jouer au football mais ne pouvait pas au vu de son jeune âge. Telle était l’envie et la détermination d’une jeune pousse qui avait de l’or dans les pieds. À ses 12 ans, les recruteurs du Havre décide de donner une chance au jeune réunionnais qui impressionne. Trois années au sein de ce centre de formation qui se terminera par une sombre histoire de vol d’argent. C’est donc en 2003 que le Réunionnais est de retour à la case départ. Payet, ayant le talent, n’estime pas devoir se mettre aux mêmes exigences que les autres. Lors de la saison 2006-2007, alors qu’il évolue au FC Nantes, il s’écharpe avec Barthez. L’ancien portier des Bleus explique qu’il trouve Payet trop prétentieux malgré son talent indéniable.

Le talent ok, mais..?

Le jeune réunionnais se traîne alors une réputation de fêtard qui lui aura fait défaut jusque très tard dans sa carrière. Déconcertant pour un joueur de sa trempe et aussi facile techniquement dans un championnat si atypique. Partout où il passera, Dimitri connaîtra des problèmes de comportement qui lui gâcheront la réussite promise à sa carrière. En 2007, Payet signe à Saint-Etienne et quitte le FC Nantes, tout juste relégué en division 2. Le 8 mai 2010, en plein match contre Toulouse, lors de la 37ème journée de Ligue 1, Payet s’emporte. Vexé par les reproches de certains coéquipiers, il assène un léger coup de tête à Matuidi, son capitaine de l’époque.


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Puis, arrive la fameuse histoire du transfert avorté au PSG où Payet refuse de s’entraîner pour rejoindre la capitale. Six mois après, il rejoindra alors Lille, champion en titre après sa saison exceptionnelle avec Hazard et Sow. Auteur de deux saisons plus que convaincantes avec un total de 19 buts et 31 passes décisives, Payet attise les convoitises. Il décidera alors de rejoindre le club qui l’a vaincu lors de la finale du trophée des Champions 2011, l’Olympique de Marseille. Énième polémique puisque dès son arrivée, son entente avec Valbuena fait défaut à tout un groupe. Incapable de s’entendre sur et en dehors des terrains, les deux en viennent à s’entrechoquer avec de jolis noms d’oiseaux. Fait marquant d’un certain OM-Sochaux en mars 2014, où Valbuena refuse de laisser un coup-franc à Payet. Celui-ci s’emportera violemment à la mi-temps contre “celui qui s’emparera du ballon le prochain coup”.

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Son irrégularité désespère

Son passif tumultueux et ses frasques dans les médias sont le résultat du caractère d’un joueur atypique. Doué ballon au pied, nombreuses sont les fois où Payet aura fait soulever le Vélodrome d’un extérieur dont il a le secret. Mais, inconstant dans ses prestations, il aura tout de même connu de longues périodes de disettes. De longues traversées du désert où rien n’allait, jusqu’à se reprendre en fin de championnat, pour embellir des statistiques peu glorieuses.

Seule la saison 2017/2018 nous aura fait connaître un Dimitri Payet à l’apogée de sa carrière avec une efficacité renversante. Décisif aussi bien en championnat qu’en Europa League, le Réunionnais s’apparentait au fer de lance de l’équipe phocéenne. Brillant dans ses phases de transition et sa lecture du jeu, Payet culminera à 10 buts et 23 passes décisives. Une saison en apothéose qui se terminera dramatiquement suite à une blessure en finale d’Europa League. Synonyme de non-sélection avec le groupe France pour le mondial 2018, Payet contemplera de chez lui le sacre des Français.

“Marseillais à vie”

Telle était la déclaration de Jacques-Henri Eyraud quand il nous a présenté la prolongation de contrat de Dimitri Payet. Deux saisons de contrat supplémentaires ainsi qu’une reconversion au club pour le joueur de 33 ans. Lié au club jusqu’en 2024, il arborait donc le statut de joueur cadre et leader de l’équipe. Auteur d’une bonne saison 2019/2020 avec 12 buts et 6 passes décisives en 27 matchs, sa prolongation était vu d’un bon œil.

Or, à présent, le cas Payet interroge au plus haut point, ne serait-ce que pour le salaire qu’il perçoit au vu de son âge. Son rendement offensif ainsi que la nonchalance dont il fait preuve inquiète beaucoup les supporters. Sa méforme physique actuelle incite les observateurs à se poser des questions sur le coffre physique dont il dispose encore. Un repositionnement dans l’axe du terrain pourrait être une éventuelle solution. Cela lui éviterait incontestablement de faire les allers-retours nécessaires demandés à un joueur de côté.

De lynx à lémurien

Âgé de 33 ans, sa prolongation de contrat jusqu’en 2024 interroge, puisque le Réunionnais est lié au club jusqu’à ses 37 ans. Son salaire culmine actuellement à 250 000€ mensuels, ce qui laisse perplexe au vu du projet global voulu par les dirigeants marseillais. Étant plus proche de la fin que du début de sa carrière, Payet ne serait-il pas devenu partisan de la procrastination ? Après un bon début de championnat cette année, il s’est enterré tout seul en enchaînant de piteuses prestations. La première en date étant face à Saint-Etienne où l’on eût connu notre seule défaite en championnat. Puis son match face à Lille, ainsi que son carton rouge reçu à Lyon n’arrange en rien son cas.

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Si à l’heure actuelle nous pestons autant sur Dimitri Payet, c’est que par tous ses petits points, il représente un cadre sur le papier. Je dis bien sur le papier car sur le terrain, au niveau de sa motivation, une suffisance se fait ressentir. Un sentiment de “j’ai déjà beaucoup fait et donné, maintenant je prends uniquement du plaisir”. Comme s’il avait perdu goût au challenge, à la compétition, et qu’il se servait de sa gloire passée pour vivre paisiblement. Cette flamme ne se serait-elle pas éteinte suite à sa blessure en finale d’Europa League, le privant ainsi de Mondial ? Lui qui n’a jamais eu l’occasion d’ajouter des trophées à son palmarès, malgré les quelques possibilités. Au final, n’aurait-il pas tout gagné dans sa vie avec ce qu’il s’est construit et cette fameuse vidéo devenue virale?

Mets encore des paillettes dans nos vies Dim’ !

Le problème étant que ce joueur est sous contrat dans notre club pour encore 3 ans et demi. Alors certes l’histoire est belle et le talent de ce joueur nous a émerveillé bon nombre de fois, mais il reste un professionnel. Et en tant que joueur de l’Olympique de Marseille, il ne peut se réjouir de ce genre de prestations. Cependant, un fait implacable interroge bon nombre d’observateurs marseillais, tout comme leurs homologues hors de Marseille aussi. Ses éventuelles prises de poids font souvent l’objet de questions sur lesquelles l’intéressé botte très souvent en touche. Compréhensible si en plus de cela, footballistiquement vous n’êtes plus aussi décisif et incisif qu’avant.

Du haut de ses 33 ans, Dimitri a déjà passé ses belles années et les jambes lui manquent. C’est en tout cas le ressenti que l’on a quand on le regarde évoluer sur un rectangle vert ces derniers matchs. Sa qualité balle au pied n’est plus à démontrer, son toucher de balle non plus, alors fais-nous en profiter encore Dimitri. Nous sommes certes exigeants, nous supporters marseillais, mais nous aimons ceux qui nous font vibrer. Tu fais partie de ces quelques joueurs à avoir fait soulever le Vélodrome bon nombre de fois. Ne nous prive pas de ce plaisir, et ne te prive pas de tes dernières années de ballon. Car comme dis plus haut, l’histoire est belle, mais fait tout pour qu’elle termine du mieux qu’il soit Dim’.

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