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Arsenal French Club

·11 avril 2025

Des Gunners galactiques

Image de l'article :Des Gunners galactiques

Pour la plus belle affiche européenne de l’ère Arteta avec Arsenal, les Gunners ont réussi à dominer le Real Madrid avec une large victoire 3 à 0.

Avant de penser au match retour au Bernabeu, souvent lieu de tous les possibles pour les Madrilènes en Ligue des Champions, attardons-nous sur la manière dont Arsenal a su dominer le match de mardi soir. Voyons ainsi comment l’équipe a fait pour entrer et braquer la Casa blanca.


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Option 1 : Le surnombre à la porte d’entrée

Généralement pour s’introduire dans une maison qui n’est pas la nôtre, on essaye d’être peu nombreux pour être le plus discret possible.

Le parallèle entre une maison et le surnom du Real fait, c’est tout l’inverse qu’ont décidé de faire Arteta et son staff.

La porte d’entrée, appliquée au football, représentant la première ligne de pression adverse. C’est cette ligne que notre équipe perçoit lorsqu’on relance depuis notre camp. L’idée est alors de trouver la faille en se montrant patient, pour éviter une perte de balle proche de notre but, tout en se montrant audacieux face aux avantages possibles en éliminant ces premiers joueurs.

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Mardi soir, le rôle des propriétaires de la maison était tenu par Vinicius et Mbappé.

Les deux ont passé le match à vouloir empêcher une relance vers Thomas Partey en se positionnant autour de lui lorsque le ballon était dans l’axe (comme au-dessus), et en le marquant à tour de rôle lorsqu’on jouait sur Saliba ou Kiwior (voir ci-dessous).

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Plan simple et efficace. Et on peut dire que les deux attaquants madrilènes ont relativement bien fait ce job…

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… jusqu’à ce que du renfort arrive.

Cadrer la montée de nos 3 défenseurs à la relance (+ Raya) tout en gênant une éventuelle transmission vers notre milieu ghanéen, est une tâche difficile, mais possible pour 2 attaquants. Mais un joueur de plus, et le rapport de force devient intenable.

C’est cela que Lewis-Skelly a su proposer par ses décrochages vers l’axe. Non suivi par Rodrygo, son opposant naturel, le jeune anglais a eu tout le loisir de se positionner là où bon lui semblait, et être une nouvelle menace à prendre en compte pour le duo Vinicius-Mbappé.

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Mbappé se retrouve en sous-nombre sur son côté droit, non aidé par Rodrygo qui pense à Rice dans son dos.

L’idée était clairement de dominer cette phase de jeu par un avantage numérique important, ne laissant pas d’autre choix aux Madrilènes que de laisser rentrer chez eux tout ce beau monde.

Face à ce 5 vs 2 à la relance, les hommes de Carlo Ancelotti ont été submergés par nos Gunners cherchant à passer leur première ligne, et voulant rentrer dans le bloc adverse pour commencer la fête.

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On observe bien le marquage sur Partey de l’attaquant madrilène situé à l’opposé du ballon et le surnombre apporté par Lewis-Skelly pour une passe vers l’avant.

L’idée était ainsi simple : attirer l’ennemi pour l’attaquer en nombre. Tout en prenant son temps et en se montrant précautionneux dans les choix de passe (92,7% de passes réussies à la construction).

Enfin, une fois arrivé dans le dernier tiers, le duo Partey – MLS pouvait être aussi une option d’appui dans l’axe, Mbappé et Vinicius pouvant mettre du temps à redescendre pour les gêner.

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Ces deux joueurs auront ainsi été la plaque tournante de l’équipe, lui permettant d’avancer dans le terrain, ou de créer des espaces pour leurs compères plus haut placés.

Voyant son avantage numérique, Arsenal a ainsi privilégié le jeu court à la relance depuis son camp. Sûr de ses forces. Les passes longues tentées n’ont ainsi représentées que 6,4% du total de passes tentées par l’équipe lors de ce match. Même pour Arsenal, c’est très peu.

Option 2 : Passer par les fenêtres de côté

Que ce soit chez soi ou sur un terrain de foot, on cherche généralement à protéger la porte d’entrée qui est le moyen le plus direct d’accéder au but en étant dans l’axe. Ceci peut alors engendrer un relâchement sur la protection des ailes.

Fort heureusement, nos Gunners avaient un plan pour cela.

Durant la phase de relance dans notre camp, Madrid n’a évidemment pas été pris à chaque fois dans l’axe grâce à notre surnombre. Leur première ligne de pression a su aussi être efficace et nous empêcher cette option par moment.

Il a alors fallu trouver un autre moyen de pénétrer à l’intérieur de la Maison blanche. Et lorsque l’axe est bloqué, la seule option restante est sur les ailes.

En se concentrant sur empêcher les passes axiales, Madrid a fait le bonheur d’Arsenal. L’équipe est en effet une adepte du jeu sur les côtés, et ce dès notre camp.

Avec les décrochages de MLS pour se mettre au niveau de Partey, et un Timber sur la première ligne de relance avec Saliba et Kiwior, ce ne sont alors pas nos latéraux qui auront été des options pour contourner le bloc adverse. Cependant, ce sont ces mouvements évoqués, qui ont laissé de l’espace à deux joueurs pour s’y proposer : Declan Rice et Martin Odegaard.

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Exemple avec Odegaard.

Les deux ont alors pu se proposer proche de la ligne de touche, dans le dos de l’ailier adverse, et être une première option de passe vers l’avant pour nos défenseurs. Ainsi, Odegaard aura reçu son plus grand nombre de passe de la part de Timber (14) alors que pour Rice, c’est son compère Kiwior (10) qui aura eu ses faveurs. Ces stats montrent bien ce lien entre nos relanceurs de côté, et nos deux milieux, qui par leurs mouvements se proposent comme des options.

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Exemple avec Rice. Ici Rodrygo s’est réaxé pour suivre Lewis-Skelly.

Même sans permettre une avancée directe du ballon dans le camp adverse, ces mouvements permettaient de maîtriser la possession, et de petit à petit faire bouger le bloc espagnol jusqu’à trouver une ouverture ou un homme libre.

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Rice se décale côté gauche, laissant MLS se réaxer et être libre. Une fois trouvé, il transmettra le ballon à Partey, libre de tout marquage.

Une fois trouvé, nos deux joueurs pouvaient aussi permettre à l’équipe d’avancer balle au pied ou par la passe (notamment Odegaard en trouvant Saka sur l’aile droite).

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Rice plus dans une envie de monter balle au pied, Odegaard davantage porté sur les passes. (crédit : @markstatsbot)

Ceci n’est pourtant pas une nouveauté de la part d’Arsenal, et nous en avions déjà parlé dans d’anciens articles. Ce qui frappe cependant ici, est la liberté accordée par les Merengues à cela.

La dépendance d’Arsenal sur le jeu sur les côtés (notamment à droite), est parfois un point faible lorsque l’adversaire anticipe bien cela et met en place une option pour limiter les avancées dans ces zones. Par exemple, des équipes vont chercher à bloquer notre relance par les côtés en nous laissant l’axe de disponible, là où on a du mal à avancer (Aston Villa notamment).

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Stats après 22 minutes de jeu.

Mais ici, le Real semblait totalement enclin à laisser faire cela. Ni Camavinga, ni Modric ne suivaient Odegaard et Rice dans leurs décrochages.

Et pour cause, un autre larron venait se rajouter à l’équation : Mikel Merino. Le numéro 9 (de fortune) venait se positionner entre les deux milieux centraux espagnols et être ainsi une donnée à prendre en compte par ces derniers. Suivre les déplacements sur les ailes de nos milieux, aurait ouvert une ligne de passe plein axe vers le Basque. Inenvisageable…

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… et pourtant. Merino peut décrocher sans être suivi par Asencio ne prenant pas ce risque, pendant que Rice et Odegaard occupent l’esprit de Modric et Camavinga.

On peut alors davantage se questionner sur ce qui a été demandé à Bellingham en Rodrygo, les deux ailiers. Eux aussi n’ont pas cherché à gêner une éventuelle passe vers notre capitaine ou le Juninho anglais. Les deux erraient dans une zone entre nos latéraux, nos milieux centraux et nos ailiers en phase défensive.

Face à ce 3-2-3-2 avec ballon, Madrid a alors subi le jeu, en semblant accepter cela.

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Le positionnement des équipes lorsque Arsenal a le ballon.

L’audace n’ayant pas manqué mardi soir, on a aussi combiné les options 1 et 2 par moment : utiliser un surnombre dans l’axe pour entrer dans le bloc adverse, puis continuer par les ailes pour avancer dans la moitié opposée. Exemple :

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On voit ainsi Odegaard se proposer très bas dans l’axe, suivi de loin par un Camavinga pensant à la menace Merino dans son dos (image 1). Il combine ensuite avec MLS qui par un superbe contrôle (dont il est coutumier du fait) parvient à se défaire de Rodrygo (image 2). Ne reste plus alors qu’à trouver Rice, seul depuis le début sur le côté gauche (image 3).

Option 3 : Viser le derrière de la maison

Souvent négligé mais diablement dangereux, le jardin à l’arrière de la maison peut être un lieu propice à déranger les propriétaires. Il faut alors avoir quelqu’un capable de s’aventurer aussi loin, sans peur de prendre de tels espaces.

Ce rôle c’est celui de Declan Rice.

Non content de se montrer disponible dès la relance de jeu, le milieu anglais a également su se mettre en évidence plus haut sur le terrain, en profitant là aussi d’espaces se créant.

Il a ainsi profité d’un Martinelli, collé à la ligne de touche, et d’un Merino attirant le défenseur central droit par ses courses, pour qu’un espace se forme entre Valverde et Asencio.

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Plusieurs fois l’Anglais s’est retrouvé à prendre l’espace disponible devant lui et rentrer ou au moins s’approcher de la surface adverse. Cela a donné de la verticalité à notre jeu et a permis de menacer un Real, plutôt attentiste, même dans son dos.

Pas forcément le joueur le plus explosif, l’Anglais sait être à la réception de ces ballons en profondeur. Profitant de la coordination de ses mouvements avec la passe, de ses capacités à répéter les courses et à s’imposer en cas de duels à l’épaule, il fut une vraie menace.

Avec un peu plus de réussite, Rice aurait alors pu se montrer décisif par ces actions. Mais aurait-on eu le droit à ses deux coups de canon ?

Option 4 : Viser la lucarne

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Si aucune des options citées précédemment n’a fonctionné pour rentrer dans la maison, reste la plus brutale : viser la fenêtre du toit.

Que dire d’autre ?

C’est forcément une option moins envisageable au départ. Elle est de plus très spectaculaire et pas forcément discrète, tout en demandant tout de même une certaine maîtrise du geste. Enfin elle est dangereuse (surtout si vous essayez réellement de grimper sur un toit) pour l’ego si vous visez effectivement le toit du stade. Mais qu’est-ce que c’est efficace …

Après avoir montré depuis plusieurs saisons qu’Arsenal pouvait rivaliser sur un match avec n’importe qui en Angleterre, ce match a permis d’envoyer ce même signal en Europe. Et même si c’est un Real diminué qui s’est présenté sur la pelouse de l’Emirates, la symbolique reste la même. Et rien ne nous coûtera à profiter d’une telle soirée où nos joueurs ont eu le rôle des “Galactiques” par moment avec des actions individuelles de grande classe.

Dans la volonté du club de devenir un contender dans n’importe quelle compétition, un tel match, avec cette manière, revêt une importance primordiale pour continuer à faire grandir le club. Avec l’alliance d’une force collective et de moments individuels de génie, ce match doit ainsi être un message adressé à tous les fans de Football : nos Gunners sont capables de tout. Même au Bernabéu ?

Nico P.

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