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·2 octobre 2022

DECRYPTAGE / Strasbourg - Stade rennais : Dix pour cent, un nouvel épisode pour Genesio

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Malgré la victoire à l'extérieur, la première de la saison, Bruno Genesio a comme souvent pointé certains manquements de son équipe en conférence de presse. Un sentiment à chaud, (...)

« Ne pas s’enflammer » ou « ne pas tomber dans le catastrophisme ». La formule est différente et adaptable à la situation du Stade rennais mais elle traduit depuis plusieurs mois la propension de Bruno Genesio à rester mesuré en toutes circonstances. C’est donc assez étonnamment que le coach est arrivé quelque peu renfrogné en conférence de presse d’après-match, alors même que son équipe venait de glaner, en supériorité numérique certes, son premier succès à l’extérieur (3-1), à Strasbourg qui plus est, où le SRFC avait tant souffert il y a quelques mois.


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« Il y a eu des moments dans le match où on a montré des choses très intéressantes, d’autres moments que j’ai moins aimé, mais il faut savoir se satisfaire d’une victoire à l’extérieur car c’est important vu la cadence des équipes devant nous. » a commencé le coach, avant de dérouler sur les erreurs de son équipe. « Je n’ai pas aimé notre entame de match, où on manquait d’intensité et de maitrise technique. Je n’ai surtout pas aimé la fin de notre match, les 15 dernières minutes. J’estime qu’en menant 3-0 à 11 contre 10, on doit faire beaucoup plus et beaucoup mieux que ce qu’on a fait. » Un rappel à l’ordre en sortie de match, comme souvent depuis son arrivée.

Pas d’euphorie

Il est une constante chez le coach rennais, c’est sa faculté à ne pas encenser son équipe après une bonne prestation. Les cartons infligés par Rennes en Ligue 1 la saison dernière ont été nombreux et pourtant, l’exigence était le maitre mot au moment de débriefer à chaud la rencontre avec le technicien, à chaque fois. Hier encore, alors même que son équipe a montré des signes encourageants d’amélioration dans le jeu, que certains secteurs ont apporté davantage de satisfaction, l’entraîneur a entamé son propos par les points à peaufiner, un critère surtout, toujours le même.

« On doit progresser beaucoup plus vite dans notre maturité et dans l’exigence qu’on doit se fixer car c’est vrai que quand on mène 3-0 on peut se dire que le match est terminé, mais si on veut aller vers le haut, avoir des objectifs élevés, il faut même dans ces moments là rester sérieux et appliqué. Je regrette qu’on ne l’ait pas suffisamment fait en fin de match. » Cette maturité qu’il a tant manqué à Rennes la saison dernière et qui lui a peut-être couté une place en Ligue des Champions, cette même maturité sur laquelle on s’interrogeait en sortie de mercato, alors que le SRFC présente le plus jeune effectif des 5 grands championnats, malgré un manque de maturité, justement, déjà visible la saison dernière.

90% « seulement »

Hier, il était question de pourcentage au moment de rattraper son propos par des compliments, tout de même. « Les 3 attaquants ont marqué, il y a eu une relation technique entre eux qui a été très intéressante symbolisée par le 3e but notamment. Ça c’est le gros point positif. » confie Genesio. « Je trouve qu’on a aussi défensivement eu plutôt un bon comportement même si sur notre entame de match j’ai trouvé qu’on a manqué un peu d’agressivité dans les duels. Il y a beaucoup de bonnes choses. Evidemment que je suis très satisfait à 90% de notre match, de par le résultat et ce qu’on a montré. Mais les 10%, ce sont ceux là qui doivent nous amener vers le haut niveau, sur quoi on doit s’améliorer. »

Ces 10%, c’est la fébrilité dans le dernier quart d’heure d’une équipe pourtant en supériorité numérique une heure durant. C’est ce moment de creux où les changements se multiplient, souvent accompagnés d’une évolution dans un autre système de jeu. C’est le coup du mou récurrent, ou relâchement visible, d’une équipe une fois l’avantage au score pris, qu’il y ait supériorité numérique ou non. C’est la naïveté, une nouvelle fois en deux semaines, du capitaine Hamari Traoré provoquant un penalty et écopant d’un carton qui le privera d’une rencontre importante face à Lyon, une nouvelle fois.

Dix pour cent, c’est un nouvel épisode de la série de rappels à l’ordre de Bruno Genesio. Avant cela, la jauge est montée à 90% grâce à la prestation de gala d’Arnaud Kalimuendo associé pour la première fois à Amine Gouiri, au 5e but en 11 matchs cette saison pour Martin Terrier, à l’impulsion de deux buts donnée par un Benjamin Bourigeaud dans le dur en ce début de saison tout comme Flavien Tait, qui endosse bien ce rôle de milieu davantage défensif qu’il partage avec un Lesley Ugochukwu en progrès. C’est la montée en puissance de la charnière Rodon-Theate, mais aussi d’Adrien Truffert, élevé par son nouveau statut d’international français partagé avec Steve Mandanda.

C’est malgré quelques errements une animation offensive enthousiasmante, capable d’aboutir à une merveille de combinaison pour l’un des plus beaux buts de la saison. C’est encourageant, mais pas encore suffisant pour Bruno Genesio. « Il faut qu’on ait la maturité nécessaire pour avoir un équilibre dans notre jeu et que chacun fasse les efforts à la perte du ballon. C’est indispensable. » Allez, encore 10%.

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